Les 10 points marquants du marché automobile en novembre 2025 : merci au leasing social !

Le leasing social en coup de boost
Le marché automobile français a reculé de 0,3 % en novembre 2025, confirmant une année en repli dans un contexte d’attentisme lié aux incertitudes économiques et politiques. Avec 132 927 immatriculations, l’activité reste 23 % sous son niveau de 2019. Sur les onze premiers mois de l’année, les ventes reculent de 4,9 % par rapport à 2024 et il est peu probable que le marché fasse mieux que 1,6 million de voitures. À rebours de cette stagnation, les électriques poursuivent leur montée en puissance. Elles ont représenté 26 % du marché en novembre, un record mensuel porté par le leasing social "saison 2" et l’obligation pour les entreprises d’électrifier leurs flottes. D'où cette question légitime : où en serait le marché si le leasing social n'avait pas augmenté les mises à la route ?
Renault dit merci à la Renault 5 et à la Clio diesel !
Renault ne semble toujours pas connaître la crise. Dans un marché qui stagne, le groupe progresse de 4 %. Il détient une part de marché de 26,6 % avec 35 379 immatriculations. Mais attention à la lecture des chiffres. Si la marque enregistre une forte progression de 13,6 % (25 487), c'est en partie grâce au leasing social via la belle performance de la Renault 5 d'un côté et de l'autre le placement de plus de 2 000 Clio diesel, modèle en fin de vie, chez les acteurs de la location courte durée. Chez Dacia, c'est moins la fête. Le recul est de 16,5 %, à 9 507 unités, et depuis le début de l'année, la marque est dans le rouge (-1 %) alors que Renault progresse (+2,6 %). Ce mois-ci, Dacia se fait même soustraire la troisième place par Volkswagen, qui recule pourtant de 4 % (10 058). À noter, à la marge, les bonnes prestations d'Alpine (+90,6 %), porté par l'A290.
Citroën n'arrive pas à sécher les larmes d'un Stellantis en pleurs
En face, chez Stellantis, c'est la débandade. Le groupe recule de 5,5 % à 30 510 immatriculations. Le principal concurrent de Renault, Peugeot, tombe de 12,2 % à 15 670 unités. C'est près de 10 000 voitures de moins que la marque au losange ! En revanche, Citroën, après une longue période de vaches maigres, se révèle en pleine forme. En novembre 2025, les immatriculations ont progressé de 14,2 % à 9 027 unités. La montée en puissance de la C3, et également de la ë-C3 dans le cadre du leasing social, redonne des couleurs à une marque qui en avait bien besoin. Pour les autres enseignes de la galaxie Stellantis, cela brille de moins en moins. Opel et Fiat reculent respectivement de 4,7 % (2 062) et de 2,2 % (1 664), les deux marques étant sous les 2 % de part de marché. DS plonge de 22,8 % (915), tout comme Jeep avec ses -31,4 % (685), conséquence directe de la moindre implication de la marque dans le leasing social. Reste Alfa Romeo qui enregistre une progression de 8,2 % (397).
Situation contrastée
Dans ce contexte, les fortunes des constructeurs sont très diverses. Côté positif, le groupe Volkswagen surnage (+1,6 % ; 23 015 unités), porté par Audi (+22 % ; 4 912), Skoda (+13,2 % ; 4 650) et Cupra (+11,2 % ; 1 904). Si le groupe BMW gagne 16,3 % (7 929), c'est uniquement grâce à Mini qui voit ses ventes doubler (+103,2 % ; 2 451), alors que BMW perd 2,4 % (5 478). Le groupe Mercedes-Benz s'en sort également bien (+8,7 % ; 4 533). Idem pour Ford qui reprend un peu de couleurs (+1,7 % ; 2 886) tandis que Nissan est en pleine forme avec une progression de 39,9 % (2 325). N'oublions pas MG (+63,4 % ; 2 869), dont la part de marché (2,2%) a été supérieure à celles de Kia (1,9 %) et d'Opel (1,6 %) ! Côté négatif, Tesla dévisse de 57,8 % (1 591). Ce n'est pas la forme non plus au sein du groupe Toyota (-5 %, 9 783), pas plus chez le sud-coréen Hyundai (-4,9 % ; 6 214), emporté par les mauvais résultats de Kia (-20,9 % ; 2 530), qui paie une politique commerciale pas du tout adaptée au marché. C'est aussi très moyen chez Suzuki (-24,4 % ; 1 481) qui peine à se remettre de l'arrêt de l'Ignis et du Jimny et ce n'est guère mieux dans la galaxie Geely (-13,3 % ; 1 302), avec un net recul de Volvo (-15,6 % ; 1 252).
L'électrique porté par le leasing social et les entreprises
Grâce au leasing social, les électriques surperforment avec une part de marché de 25,8 %, en progression de 47,5 %, ce qui représente 34 293 immatriculations en novembre. Mais il est fort à parier que ces excellents résultats retomberont comme un soufflé en février ou en mars prochain. Les 50 000 dossiers du leasing social ne sont pas partis aussi vite que prévu. La dernière communication des pouvoirs publics, en date du 17 novembre, faisait état de 44 000 dossiers. Une situation qui révèle que le vivier d'acheteurs potentiels de véhicules électriques, aidés ou non par des aides de l'État, est en train de se tarir. Reste le marché des entreprises qui lui, contraint par la fiscalité, voit ses ventes électriques exploser (+77,9 %).
L'hybridation, victime de l'électrique ?
Dans ce contexte, le mix des autres énergies suit la même tendance observée depuis le début de l'année. Le diesel se promène autour des 5,3 % (-20 % ; 7 059 immatriculations), toujours en baisse faute de propositions sur le marché, tandis que l'essence ne couvre plus que 17,6 % (-30,1 % ; 23 358), remplacée au fur et à mesure des nouveautés produits par la microhybridation qui couvre désormais 20,9 % de part de marché (+11,5 % ; 27 722). En revanche, pour les "vrais" modèles hybrides, novembre a été plus compliqué. Les FHEV ont reculé de 3,3 % pour atteindre une pénétration de 18,9 % (25 171), tandis que les PHEV, principalement soutenues par les entreprises, qui se sont tournées vers les électriques, perdent 19,3 % ; leur part de marché n'est qu'à 7,1 % (9 412).
Un mois sauvé par la location courte durée et le véhicule de démonstration ?
Les canaux ne mentent jamais. Alors que le leasing social, réservé uniquement aux particuliers, a boosté les ventes de voitures électriques, le canal des particuliers a néanmoins reculé de 3 %, à 64 415 unités ! Cela signifie que sans le leasing social, les immatriculations auraient connu une chute plus brutale, d'autant plus que les ventes à sociétés et administration glissent de 14,1 % (18 655), tout comme celles dans la location longue durée (-4 % ; 19 033). Seuls canaux en forme : la location courte durée (+52,9 % ; 11 472) et le véhicule de démonstration (+11,2 % ; 16 465). Cela en dit long sur l'état du marché.
Nouveau record électrique pour les flottes
Le record tombe mois après mois. En novembre, ce sont 11 965 voitures particulières électriques qui ont été immatriculées sur les canaux BtoB en France. C’est 77,9 % de plus qu’en novembre 2024 et surtout, les VE ont représenté sur le dernier mois 31,7 % du marché des flottes VP. Signe de la dynamique actuelle des électriques. Un phénomène qui se produit toutefois dans un contexte toujours aussi morose, puisque les mises à la route en BtoB ont plongé de 9,4 % en novembre, à seulement 37 688 unités. Un volume particulièrement faible. Depuis janvier, le compte n’y est pas, puisque le marché des flottes perd 10,4 % et dépasse tout juste les 400 000 livraisons de VP. Dans ce contexte, seuls les modèles électriques tirent leur épingle du jeu (+52,1 %, 93 526 unités, 23,4 % de part de marché), là où toutes les autres propositions, y compris les hybrides, cèdent du terrain.
Troisième mois consécutif de hausse pour les utilitaires
Les bonnes nouvelles sont rares sur le marché automobile en 2025. En voici une : pour le troisième mois consécutif, les mises à la route de véhicules utilitaires légers (VUL) sont orientées à la hausse. En novembre, elles ont progressé de 2,9 %, à 28 943 unités. Les trois principales forces du marché (Renault, Peugeot et Citroën) ont pourtant terminé dans le rouge. Il faut se tourner vers les marques importées pour comprendre la dynamique du mois écoulé. Ford a gagné 5,9 %, Volkswagen 55,9 %, Mercedes-Benz 10,7 %, Fiat 9,1 % et Toyota 45,8 %. Cela n’est toutefois pas suffisant pour inverser la tendance depuis janvier. Les livraisons d’utilitaires baissent de 6,2 % à un mois de la clôture de l’année et pointent à 325 118 unités. Sauf miracle dans la dernière ligne droite, 2025 va s’achever dans le négatif, après un exercice 2024 à +1,1 %.
Novembre noir pour le VO
Le nombre de transactions de voitures d'occasion a plongé de 2 % en novembre 2025, à 423 700 unités. Les points de vente ont subi une perte de 11,4 %, à 167 375 reventes. Les Français ont préféré échanger entre eux. AAA Data rapporte une progression de 5,5 % des ventes CtoC, à plus de 240 300 unités. Toutes les tranches d'âge ont perdu du volume, exceptions faites des VO de moins d'un an (+0,7 %, 23 450 unités) et de plus de 16 ans (+9,2 %, à 137 500 unités). Pourtant, les voitures diesel ont subi une baisse de 4,8 % (187 000 unités), quand les exemplaires essence ont reculé de 5,7 % (163 130 unités). Au terme des onze premiers mois, le marché français des voitures d'occasion pointe à 4,944 millions d'unités, soit tout juste 0,4 % de plus que l'an passé.
(Avec Damien Chalon, Christophe Jaussaud, Catherine Leroy et Gredy Raffin.)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
