Les 10 points marquants du marché automobile en février 2025 : l'électrique manque de jus
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Une (vraie) électrification qui se cherche
En février 2025, le marché des voitures neuves en France a ralenti de 0,7 %, avec 141 568 immatriculations par rapport à février 2024, porté par le leasing social. Depuis le début de l'année, il recule de 3,3 %. Et si l'on regarde dans le rétroviseur, excepté en décembre 2024, période pendant laquelle il avait connu un sursaut de 1,5 %, il n'y a pas un mois depuis l'été dernier où le marché est dans le vert. Et la mise en place de la fiscalité ne pousse pas à ce que le marché reprenne des couleurs. L'hybride rechargeable et l'électrique sont d'ailleurs les grands perdants de ces choix politiques. Le premier, pourtant présenté comme une excellente alternative aux essence et hybrides simples, grâce à des autonomies électriques qui ne cessent de progresser, poursuit sa descente aux enfers (-45 %) tandis que l'électrique, après avoir connu un bond de 54 % avant la baisse du bonus le 14 février, recule au final de près de 2 %.
Renault a le vent dans le dos
Concernant les constructeurs, le groupe Renault poursuit sur sa lancée. En partie grâce au très bon démarrage de la R5, la marque Renault enregistre une progression de 20,4 % (24 446), restant la marque la plus vendue en France. Après des mois compliqués, Dacia reprend aussi des couleurs avec une augmentation des ventes de 9,3 % (12 815). À noter aussi la très bonne performance d'Alpine, boostée par le lancement de l'A290, qui gagne 228,4 % (637).
Stellantis toujours en baisse
Contrairement à son concurrent, le groupe Stellantis n'arrive toujours pas à redresser la barre. Il chute de 10,7 % à 40 667 immatriculations avec des fortunes très diverses au sein de son portefeuille de marques. Si, avec ses +0,7 % (22 379), Peugeot reste la tête hors de l'eau et Citroën et ses -2,3 % (11 576) limite la casse, c'est la dégringolade pour Fiat (-61,6 % ; 1 598), Opel (-46,5 % ; 2 171) et DS Automobiles (-32,7 % ; 1 238). Seules Alfa Romeo et dans une moindre mesure, Jeep, sont dans le vert avec respectivement une progression de 55,3 % (643) et 2,7 % (869). Mais même chez Jeep, portée par l'Avenger, on sent que cela commence à s'essouffler.
Les groupes Volkswagen, BMW et Nissan en forme, mais pas Toyota, ni Ford et les autres
Dans ce contexte, le groupe Volkswagen poursuit sa remontée avec une progression des mises à la route de 13,3 % pour le groupe, soit 20 796 immatriculations. Il est principalement porté par trois marques : Cupra (+40,2 % ; 1 847), Skoda (+29,7 % ; 3 593) et Volkswagen (+20,6 % ; 10 203). De son côté, BMW se porte toujours très bien avec une croissance de 9,3 % (7 715), cette fois-ci soutenue par Mini (+34,2 % ; 2 270). Beau résultat également pour Nissan : +38,1 % (3 131). Pour les autres grands constructeurs, c'est beaucoup plus compliqué : Toyota recule de 5,2 % (10 086), le groupe Hyundai se contracte de 17,8 % (6 240), Ford exactement dans les mêmes proportions (-17,8 % ; 3 135) tandis que Mercedes-Benz chute de 34,7 % (2 586) ainsi que Tesla (-26,2 % ; 2 395).
L'électrique bridée, le PHEV talonné par le GPL
Les choix politiques concernant la fiscalité sur les véhicules pèsent lourdement sur le mix énergétique qui, pour le deuxième mois consécutif, semble connaître un début de transformation. Avec une baisse de 1,9 %, alors que le marché fourmille de nouveautés relativement accessibles (R5, Citroën ë-C3, Hyundai Inster, etc.), l'électrique marque le pas. Certes, sa part de marché est de 17,9 % (25 335 immatriculations), mais elle est en partie liée à la baisse des autres énergies, notamment celle du PHEV qui s'effondre de 45 %, soit une part de marché de 4,6 % (6 451), alors qu'elle était du double il y a encore quelques mois et que, ici aussi, les nouveautés ne cessent d'arriver. Sur cette énergie, la chute est d'ailleurs encore plus importante que le diesel qui ne recule "que" de 34,4 %. Cette énergie représente une part de marché de 4,7 % (6 707). Enfin, les hybrides non rechargeables grimpent de 59,7 % pour atteindre une part de marché largement majoritaire de 43,4 % (61 496), en défaveur de l'essence et son recul de 27 %. Symboliquement, avec 35 1110, les modèles essence représentent moins d'un quart des immatriculations (24,8 %). À noter qu'avec une part de marché de 4,1 % (5 815), le GPL, porté uniquement par Renault et Dacia, n'est qu'à quelques centaines d'immatriculations des PHEV !
Citroën et Renault sur l'électrique
En parlant d'électrique, la Citroën ë-C3 truste la première place. Elle s'est écoulée à 3 058 unités et représente déjà une part de marché de 2,1 %. La citadine passe tout juste devant la R5 et ses 3 034 immatriculations. Ces deux modèles dominent de loin le marché, le troisième modèle étant la Tesla Model Y, en cours d'évolution, qui enregistre 1 738 immatriculations (-12,3 %). En quatrième position, se place la Peugeot e-208 qui recule violemment de 73,7 % à 1 088 exemplaires, vivant visiblement mal l'arrivée de la Citroën et de la Renault. Enfin, le Renault Scenic E-Tech et ses 994 unités ferme la marche de ce top 5 électrique.
Des chinois à 2 % de part de marché
À elles seules, les marques chinoises couvrent une part de marché de 2 % (2 941). MG (-1,7 % ; 1 949) représente deux ventes sur trois. Elle est suivie de très loin par BYD (602) puis par Leapmotor (218) qui, en dépit d'une forte présence au sein du réseau Stellantis, ne semble pas connaître un démarrage fulgurant. De son côté, XPeng a mis à la route 158 voitures. Enfin, Aiways et Lynk&Co ont immatriculé respectivement sept voitures.
Les VUL sur la mauvaise pente
Après deux mois en 2025, l’heure est déjà au pessimisme et à l’inquiétude pour les utilitaires légers. La nouvelle baisse des mises à la route enregistrée en février, de 7,7 % à 28 124 unités, porte désormais le déficit annuel à 8,8 % par rapport à fin février 2024. Seulement 53 408 immatriculations ont été comptabilisées. Les signaux pour la suite ne sont pas encourageants, à l’image de Renault dont les usines de Sandouville (76) et de Batilly (54), respectivement en charge du Trafic et du Master, tournent au ralenti. Sur le terrain commercial, la marque au losange est en repli de 17,1 % depuis janvier. Peugeot progresse en revanche de 12,6 % mais sa marque sœur, Citroën, plonge de 27,2 %...
Les flottes se branchent
Le marché des flottes n’attaque pas l’année 2025 pied au plancher, loin de là. En février, 40 402 voitures particulières ont été immatriculées sur les canaux BtoB (location longue durée, entreprises et administrations), un volume inférieur de 5,2 % à celui de février 2024. Depuis janvier, le déficit est de 8,1 %, à 73 989 unités. L’essence et le diesel poursuivent leur déclin, perdant respectivement 42,7 % et 44,3 % à fin février. Il faut en revanche souligner la bonne dynamique des voitures hybrides (+16,3 %) en dépit de la chute des hybrides rechargeables (-56,2 %). La meilleure performance est à mettre au crédit des électriques qui gagnent 35,5 % depuis janvier (14 572 unités), atteignant une part de marché de 19,7 %.
Les occasions ne reculent pas vraiment
Sur le papier, les reventes de voitures d'occasion affichent un bilan négatif en février 2025. En terminant à 439 436 unités, le marché de la seconde main a baissé de 0,8 % par rapport à l'an passé. Mais à jours ouvrés équivalents, le ratio de 21 967 transactions quotidiennes correspond à une progression de 3,9 % sur un an. Suivant cette méthode de calcul, Hyundai (+19,2 %) et Toyota brillent (+18,3 %). À l'inverse, DS Automobiles dévisse (-40,6 %). En nombre absolu, les professionnels ont écoulé 156 605 voitures d'occasion (-0,4 %), pesant ainsi 35,6 % du total. Les hybrides continuent de croître (+42,1 %) au détriment des voitures diesel (-7,7 %) et essence (-3,9 %) qui concentrent encore 84,1 % des échanges. Après deux mois, la France passe la barre des 897 000 reventes, en croissance de 3,4 %.
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