Les 10 points marquants du marché en août 2025 : arrêt de l'hémorragie ?

Un marché toujours en convalescence
En août 2025, avec 87 500 immatriculations, le marché automobile français a enregistré une hausse très modeste de 2,2 %. Si cette progression interrompt une baisse continuelle depuis plus d'un an, elle reste néanmoins artificielle et très relative. Ce regain intervient en effet sur un volume historiquement faible, dans un mois marqué par la trêve estivale côté consommateurs comme concessionnaires. Et si les véhicules électriques enregistrent une belle progression de 29,3 %, cet essor s’explique surtout par les commandes des flottes professionnelles, plus que par la demande individuelle ainsi que par une belle poussée des canaux tactiques (location courte durée et véhicules de démonstration). Et si l'on prend du recul, sur les huit premiers mois de l’année, seulement 1 046 432 voitures particulières neuves ont été immatriculées, soit un recul de 7,1 % par rapport à 2024. Pas de quoi sabrer le champagne.
Stellantis peut remercier Citroën
Bien que les immatriculations de Stellantis soient dans le vert (+1,7 % ; 23 040), le groupe reste sous le marché. Surtout, il peut dire merci à Citroën (+30,9 % ; 6 353), qui est la seule marque à ne pas voir ses ventes baisser, sans oublier, dans une toute autre mesure, Alfa Romeo (+59,4 % ; 263). La marque aux chevrons bénéficie de la mise à la route des modèles de la famille C3. Sinon, Peugeot recule de 1,1 % (11 748), tandis qu'Opel (-12,3 % ; 2 189), Fiat (-25,8 % ; 1 082), DS Automobiles (-16,1 % ; 810) et Jeep (-27,4 % ; 548) s'effondrent.
Renault s'en tire bien
Renault enregistre une progression équivalente à celle du marché. Les immatriculations progressent de 2,3 %, ce qui représente 21 579 unités. Mais à l'intérieur du groupe, les résultats sont contrastés. Car si Renault voit les mises à la route dans le vert (+7,5 % ; 13 108 unités), Dacia recule de 6,4 % à 8 259 voitures. En prenant de la hauteur, le groupe affiche une hausse de 1,2 % de ses immatriculations depuis le début de l'année, alors que le marché régresse de 7,1 %. À 2 341 véhicules près, Renault est sur la deuxième marche du podium.
Des constructeurs pas tous logés à la même enseigne
Pour les autres constructeurs, août a été très mitigé. Côté face, le groupe Hyundai s'en tire bien. Les immatriculations ont progressé de 19 % (5 917 ), portées principalement par Hyundai (+31 % ; 3 552). Même embellie chez BMW (+22,9 % ; 5 114), toujours soutenu par Mini (+68,7 % ; 1 555). Nissan voit aussi ses immatriculations s'envoler de 71 % (1 120), tandis que Suzuki essaie de corriger une année compliquée avec une hausse ce mois-ci de 4,6 % (1 058). Côté pile, c'est difficile au sein du groupe Volkswagen (-8 % ; 13 338), avec quasiment toutes ses marques dans le rouge sauf Skoda (+11,2 % ; 1 890) et Cupra (+60,9 % ; 1 231). Ce n'est pas joyeux non plus chez Toyota (-5,1 % ; 6 714), ni chez Ford (-2,3 % ; 1 907), et pas plus chez Mercedes-Benz (-5,3 % ; 2 287).
De nouveaux entrants en forme
De leur côté, les marques chinoises ne semblent pas connaître la crise. MG voit ses immatriculations s'envoler de 56,4 % (1 627). Sur le mois, BYD dépasse de quelques unités Tesla : +792 % et 1 338 immatriculations contre 47,2 % et 1 331 immatriculations. Leapmotor a réalisé 204 mises à la route, soit 1 826 depuis le début de l'année, tandis que XPeng a effectué 148 ventes, soit 1 936 immatriculations en huit mois.
Un regain pour l'électrique, le diesel sous les 5 %
En août 2025, l'électrique semble avoir connu un regain. Alors que cette énergie se contracte de 2 % depuis le début de l'année, ses immatriculations, portées par les flottes, ont enregistré une hausse de 29,3 % ce mois-ci (16 992 unités), ce qui représente une part de marché de 19,3 %. Côté hybridation, les MHEV, qui remplacent au fur et à mesure des nouveautés les modèles 100 % essence (-32,4 % ; 18 323 ; pdm : 20,9 %), progressent de 54,6 % (19 877 ; pdm : 22,6 %), dépassant désormais les FHEV (+12 % ; 18 703 ; pdm : 21,3 %). En revanche, avec 5 836 unités, les PHEV poursuivent leur recul. Ils étaient de 5,2 %, soit une part de marché de 6,2 %. À noter que les modèles électrifiés couvrent désormais une vente sur deux. Pour la première fois, les diesel passent sous la barre symbolique des 5 %. Les immatriculations ont en effet baissé de 26,9 %. Les 4 289 voitures ne représentent plus que 4,9 % de part de marché. Enfin, le GPL, uniquement proposé par Renault et Dacia, se contracte de 15,3 % (2 659 ; pdm : 3 %).
Merci à la location courte durée et aux véhicules de démonstration
Si Peugeot ou Renault limitent la casse, ce n'est probablement pas auprès des particuliers. D'une manière générale, ce canal est en baisse de 3,4 % et pour ces deux marques, les ventes reculent respectivement de 30,1 % (2 647) et 8,1 % (5 137). En revanche, Renault progresse sur tous les autres canaux, avec une explosion sur les loueurs à courte durée (+190,2 % ; 859) et une forte poussée sur les véhicules de démonstration (+36,5 % ; 1 069), une stratégie suivie également par Peugeot (LCD : +72,1 % ; 1 375 / VD : +31,7 % ; 1 733). D'une manière générale, les deux canaux tactiques, LCD et VD, augmentent respectivement de 49,4 % (6 110) et 13,9 % (12 076).
Les flottes toujours plus portées sur l’électrique
Les mois se suivent et se ressemblent sur le marché des flottes. Les immatriculations sont orientées à la baisse, à l’exception de celles liées aux modèles électriques. Le mois d’août n’a pas dérogé à la règle. Les mises à la route ont décliné de 7,7 %, à 25 045 unités, pendant que les électriques ont progressé de 56,9 %, à 5 923 unités. Les voitures à batterie ont ainsi représenté 23,6 % des livraisons sur le mois, contre 13,9 % un an plus tôt. Depuis janvier, le compte n’y est pas pour les canaux BtoB, qui perdent 11,4 % avec 282 455 immatriculations cumulées. Les électriques, avec 60 124 unités (+47,1 %), grimpent à 21,3 % de part de marché.
Les utilitaires limitent la casse
Le mois d’août n’est jamais synonyme de gros volumes pour le marché des véhicules utilitaires légers. En témoignent les 18 333 mises à la route recensées le mois dernier, soit deux fois moins qu’en juin par exemple (36 964). La relative bonne nouvelle est le ralentissement de la chute constatée au premier semestre (-12 %). En août, les utilitaires n’ont perdu que 3,3 %, dans la foulée d’un mois de juillet lui aussi plutôt rassurant, à -0,7 %. Cette période clémente ramène le déficit depuis janvier à -10 %.
Les vieux exemplaires sauvent le marché des occasions
Le segment des voitures d'occasion a terminé dans le vert très pâle. Son total n'a grimpé que de 0,2 % par rapport à l'an passé, à 373 985 transactions. Les Français se sont tournés vers les exemplaires très âgés et la croissance de 12,1 % des VO de plus de 16 ans (119 300 unités) a compensé le recul de toutes les autres tranches. Ce qui n'a pas spécialement profité aux moteurs thermiques qui ont encore vu les ventes se contracter. En revanche, les hybrides (+25,6 %, à près de 43 000 unités) et les électriques (+26,8 %, à 12 000 unités) ont continué d'accélérer. Au terme des huit premiers mois de l'année, le marché des voitures d'occasion pointe à 3,58 millions de transactions, soit +0,2 %.
(Avec Damien Chalon, Christophe Jaussaud, Catherine Leroy et Gredy Raffin)
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J'aimerais savoir en quoi les ventes aux entreprises de VE sont artificielles selon Christophe Bourgeois ? Merci !