Les 10 points marquants du marché automobile en novembre 2024 : panne de courant !
Et de sept !
Les mois avancent et se ressemblent. En novembre 2024, et pour le septième mois consécutif, le marché a encore chuté. Cette fois-ci, il s'est replié de 12,7 %, suivant la tendance enregistrée le mois précédent (-11 %). Il s'est immatriculé 133 320 véhicules avec deux jours ouvrés de moins en novembre 2024 par rapport à novembre 2023. Si l'on prend de la hauteur, depuis le début de l'année, le marché est en recul de 3,7 % et atteint 1 534 756 unités. Les raisons de cette baisse sont désormais connues : crise de confiance, baisse de la consommation, attentisme sur les nouvelles énergies... Et cela ne va pas s'arranger. Le gouvernement a décidé brutalement de faire évoluer à la baisse les aides fiscales pour le véhicule électrique, anéantissant d'un seul trait, les effets d'aubaines que les distributeurs auraient pu engranger en fin d'année.
Stellantis boit la tasse
Décidément, Stellantis accumule les déconvenues. Il recule de 13,1 % à 32 286 unités sur le mois. À part Jeep (+85 % ; 999 unités) et dans une moindre mesure, Alfa Romeo (+8,6 % ; 367), pas une seule marque du groupe n'arrive à la surface. Peugeot limite la casse (-0,6 % ; 17 855), mais c'est très compliqué chez Citroën (-20,6 % ; 7 903), alors que la marque est en plein lancement de sa C3 et ça l'est encore plus chez Fiat (-50,7 % ; 1 702), qui ne semble pas arriver à imposer sa 600. Opel dévisse également (-36,1 % ; 2 163), tout comme DS Automobiles (-12,4 % ; 2 163). Mais ce qui est le plus inquiétant, c'est qu'excepté Jeep, Alfa Romeo, Opel, et l'anecdotique Abarth, toutes les marques affichent des résultats inférieurs (-7 % ; 420 251) à la moyenne du marché, au cumul depuis le début de l'année.
Renault surnage
Dans ce contexte, Renault s'en tire beaucoup mieux. Le groupe arrive même à dégager un semblant de positif avec une progression de 0,3 % pour atteindre 34 027 unités, confirmant au passage sa place de leader sur le marché français. La marque Renault a mis à la route 22 437 voitures, en progression de 4,5 %. C'est 4 582 véhicules supplémentaires par rapport à Peugeot sur un seul mois. C'est plus compliqué chez Dacia (-6,5 % ; 11 388), qui ne semble toujours pas se remettre de l'arrêt du bonus qui a plombé les ventes de la Spring. Sur l'année, le groupe recule de 4,4 % à 379 486 unités.
À peine quinze marques dans le vert
Sur toutes les marques disponibles en France, soit plus d'une cinquantaine, moins d'une quinzaine d'entre elles sont dans le vert. Si l'on met de côté les nouveaux entrants commet BYD ou XPeng, la liste est très courte. Par ordre d'importance en volume (au-dessus de 100 unités au mois), on trouve Renault (+4,5 % ; 22 437 unités), Volkswagen (+3,5 % ; 10 472), Skoda (+5,8 % ; 4 108), Suzuki (+1,9 % ; 1 959), Cupra (+17,1 % ; 1 713), Volvo (+8,1 % ; 1 484), Jeep (+85 %, 999), Porsche (+251 % ; 760), Land Rover (+18,2 % ; 690), Alfa Romeo (+8,6 % : 367) et Mitsubishi (+28,3 % ; 349).
Le disjoncteur a sauté
Comme les mois précédents le laissaient entrevoir, le marché de l'électrique est à l'arrêt complet. S'il représente toujours une part de marché d'environ 17 % depuis le début de l'année (17,4 % en novembre 2024), il s'est effondré de 24,4 % ce mois-ci pour atteindre 23 255 unités. Il s'agit ici d'un très mauvais signal, car si l'on met de côté les 100 % thermiques (-31,5 % ; 33 411) et diesel (-33,3 % ; 8 821), dont l'offre des constructeurs diminue, l'électrique est l'énergie qui enregistre la plus forte contraction. Les clients se tournent vers des valeurs sûres, à savoir les modèles hybrides, qui enregistrent une progression de 38,7 %, soit 51 711 unités et une part de marché de 38,8 %. Dans ce segment, sont inclues les mild hybrid, qui représentent une forte majorité des hybrides comptabilisées dans ces statistiques. De leur côté, les hybrides rechargeables perdent 19,6 % (11 683). Enfin, l'E85 disparaît doucement mais sûrement des immatriculations avec l'arrêt de la commercialisation des modèles Ford. Le GPL est également en berne avec la baisse des ventes de Dacia.
En baisse sur tous les canaux
Pas un seul canal de distribution n'est positif ce mois-ci . Les particuliers ont reculé de 12,8 % (67 459 unités), tout comme les loueurs longue durée (-19,7 % ; 19 871) et les sociétés et administrations (-10,6 % ; 21 741). Et ce n'est guère mieux pour la longue durée (-5,7 % ; 7 527) et les véhicules de démonstration (-1,6 % ; 14 837). On note d'ailleurs que sur ce canal, les constructeurs semblent avoir résisté à l'immatriculation à outrance, car parmi les cinq premières marques du marché (Renault, Peugeot, Dacia, Volkswagen, Toyota et Citroën), seules Dacia (+39,9 % ; 579) et Volkswagen (+2,5 % ; 1 920) ont vu leurs immatriculations augmenter.
Ambiance morose dans les flottes
Depuis le mois de mai, les immatriculations de voitures particulières sur les canaux BtoB (loueurs longue durée, entreprises et administrations) perdent du terrain. La tendance ne s’est pas inversée en novembre, loin de là… Les mises à la route ont plongé de 15,3 %, à 41 612 unités. La catégorie des hybrides (+22,1 %) ne parvient pas à compenser la chute de l’essence (-53,4 %) et du diesel (-38,3 %). Les voitures électriques se contentent, quant à elles, d’un timide +1,2 % (6 723 unités). Après onze mois, le marché des flottes affiche un triste bilan, perdant 8,4 % à 446 817 immatriculations. Le grand enjeu de la fin d’année consistera à savoir qui terminera à la première place entre Peugeot et Renault. Avantage pour l’heure à la marque au losange, pour seulement 860 mises à la route.
Le premium à l'arrêt
L'une des conséquences du recul des ventes à entreprise est le fort ralentissement des marques premium. Même BMW, qui avait le vent en poupe depuis des mois, baisse la tête. Tiré vers le bas à cause de Mini (-57,9 % ; 1 206), le groupe recule de 22,8 % (6 821), BMW en tant que marque enregistre quant à elle une baisse de 5,8 % (5 615). Même recul chez Mercedes-Benz avec une contraction des ventes de 24,2 % (3 951). De son côté, Audi limite la casse avec une baisse de 8,4 % (4 026). En revanche, Volvo progresse de 8,1 % (1 848) et Land Rover de 18,2 % (690).
Les utilitaires en zone de turbulences
La chute se poursuit pour les utilitaires légers qui subissent leur quatrième mois consécutif de baisse. En novembre, le repli atteint 16,2 %, à 28 121 immatriculations. La plupart des marques du top 10 sont à la peine sur le mois, à l’exception de Peugeot qui gagne 9,6 % (5 490 unités). Les regards se tournent à présent vers la fin de l’année 2024 pour savoir si la balance sera positive ou négative. Pour l’heure, les VUL restent dans le vert, avec une progression de 2,1 % depuis janvier, à 346 699 mises à la route. Une légère avance sur 2023 qui ne tient plus qu’à un fil.
Interruption de croissance pour l'occasion
Après une série de sept mois consécutifs de progression, le marché des voitures d'occasion a marqué le pas. En novembre, 432 528 remises à la route ont été comptabilisées, soit -1,9 % par rapport à l'an passé. Exceptions faites de Toyota (+15,8 %) et de Dacia (+4,9 %), toutes les marques du top 10 ont chuté durant la période. Le canal des distributeurs (-0,3 %, à 149 148 unités) et celui du CtoC (-2,7 %, 283 380 unités) y ont laissé les plumes. Tout comme les moteurs diesel, annoncés en perte de 8,3 %, tandis que les hybrides ont augmenté la cadence de 44,8 % pour dépasser 10 % de pénétration. Après onze mois d'activité, le marché des voitures d'occasion pointe à près de 4,927 millions de reventes, soit 3,6 % de mieux que l'an passé.
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