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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en avril 2025 : les ventes tactiques sont de retour

Publié le 2 mai 2025

Par Christophe Bourgeois
9 min de lecture
Mais où s'arrêtera l'hémorragie ? En avril 2025, le marché a poursuivi sa baisse. Avec 138 697 immatriculations, il a enregistré une contraction de 5,6 %. Et cette chute aurait pu être pire si les constructeurs n'avaient pas fortement poussé les immatriculations tactiques qui ont représenté 31 % des ventes.
En avril, Renault domine le marché automobile français et la Renault 5, celui de l'électrique. ©Renault

En baisse de 5,6 %

En avril, ne te découvre pas d'un fil. C'est ce qu'ont dû penser les potentiels clients qui ne se sont pas déplacés en masse dans les concessions. Car ce mois-ci, le marché automobile français a encore été dans le rouge. Il a en effet reculé de 5,6 % à 138 697 immatriculations de voitures particulières neuves. Depuis le début de l'année, le recul est de 7,3 %, soit 548 782 unités. Les seuls canaux en progression sont ceux des loueurs courte durée (+18,2 %) et les véhicules de démonstration (+7,5 %).  "La demande est trop faible pour alimenter le marché et les constructeurs comptent sur les canaux dits tactiques, les seuls en progression, pour écouler leurs stocks. Même le leasing à particuliers s’écroule d’au moins 20 % sur le mois, alors qu’il a largement contribué à soutenir leurs achats ces dix dernières années"observe Marie-Laure Nivot, head of automotive market analysis chez AAA Data. Ces deux canaux ont représenté 31 % des immatriculations en avril, tandis que le marché du particulier a reculé de 18,1 %.

 

Renault en forme, merci la R5

Les mois avancent et se ressemblent. Le groupe Renault creuse l'écart avec son principal concurrent, Stellantis. Le premier progresse en effet de 2,1 %, à 39 060 immatriculations, tandis que le second recule de 12,3 % à 33 789 unités. La marque Renault se porte comme un charme avec une progression sur le mois de 4,3 % (26 318 unités), portée notamment par le Symbioz et la Renault 5, tandis que les immatriculations de Dacia se contractent à 4,8 % (12 153). À noter également la très bonne performance d'Alpine (+131 % ; 589), elle aussi portée par l'A290, déclinaison sportive de la Renault 5. Enfin, près de 850 commandes de la Renault 3E à 155 000 euros ont été enregistrées en trois jours de commercialisation !

 

Stellantis ne voit plus les étoiles... sauf Citroën

Que dire pour Stellantis ? Le groupe continue sa descente aux enfers avec une baisse de 12,3 %. Il n'a immatriculé que 33 789 véhicules, plombé par Peugeot (-10,7 % ; 17 893), soit 8 425 voitures de moins que son principal concurrent, Renault, un gouffre sur seulement un mois. Opel tire également le groupe vers le bas (-29,4 % ; 2 762) et c'est encore pire pour Fiat (-60,1 % ; 1 017). Mauvais mois également pour Jeep (-38,4 % ; 812). La dynamique amorcée en 2024 serait-elle en train de s'enrayer ? En revanche, et c'est à signaler, Citroën est de nouveau positif (+6,2 % ; 9 432), une situation qui n'était pas arrivée depuis des mois. Le lancement de la C3 et du C3 Aircross commence à se voir dans les immatriculations des loueurs courte durée. Enfin, belle progression également d'Alfa Romeo (+56,1 % ; 498), mais mauvaise tenue de DS Automobiles (-3,9 % ; 1 265). Néanmoins, pour l'anecdote, DS Automobiles arrive à faire mieux que Fiat ce mois-ci !

 

Les marques importées ne sont pas mieux logées

Au-delà des deux constructeurs français, aucun groupe n'est à la fête. Volkswagen qui connaît depuis le début de l'année un vent de fraicheur (+4,1 %), recule ce mois-ci de 8,5 % (20 308 immatriculations), attiré vers le fond par Volkswagen (-15,4 % ; 8 662), Audi (-16,2 % ; 3 373) et Seat (-34,2 % ; 1 386). Ce n'est guère mieux chez Toyota, qui semble peiner cette année (-7,2 %). En avril, le japonais s'est contracté de 10,4 % (11 474). Dans le détail, Toyota glisse de 11,2 % (10 925), tandis que Lexus progresse de 7,2 % (549). Chute également des immatriculations au sein du groupe Hyundai qui peine encore plus depuis le début de l'année (-17,3 %). En avril, Hyundai perd 6,5 % (4 107) et Kia fait pire avec -13,2 % (3 294). Enfin, Ford poursuit sa descente aux enfers avec un recul de 22,7 % depuis le début de l'année et -28,8 % (3 211) en avril.

 

Du premium en rangs dispersés

Sur le marché du premium, les immatriculations sont plus contrastées. Si, comme nous l'avons vu juste au-dessus, Audi perd 16,2 % (3 3373 immatriculations), Mercedes-Benz a connu ce mois-ci un regain avec une progression de 24,8 % à 4 505 unités. Cela n'empêche pas la marque de dévisser de 27 % depuis quatre mois. Côté BMW, c'est Mini qui permet au constructeur bavarois de s'en sortir. La marque anglaise voit ses immatriculations plus que doubler (+120,2 % ; 2 253), tandis que BMW recule de 12,8 % (4 753). Ce n'est pas non plus la grande forme chez Volvo (-33,8 % ; 979), qui semble avoir mangé son pain blanc avec l'EX30. Chute libre sans parachute chez Land Rover (-97 % ; 17). Depuis le début de l'année, le groupe Jaguar Land Rover n'a immatriculé que 53 voitures ! Enfin, pour être complet, Lexus progresse de 7,2 % (549), comme vu ci-dessus.

 

Un mix énergétique qui fait la part belle à l'hybridation

Alors que l'électrique avait connu une baisse de tension depuis le début de l'année, ses immatriculations ont progressé en avril (+2,8% ; 25 542), soutenues en très grande partie par les ventes aux entreprises, pour atteindre une part de marché de 18,4 %. Du fait de la fiscalité, les hybrides rechargeables reculent encore : - 11,7 % (9 593). Ces véhicules ne couvrent plus que 6,9 % de part de marché. Le diesel est tombé sous les 5 % de part de marché (4,8 %), en baisse de 41,1 % (6 701). Renault (1 616) et Mercedes-Benz (1 332) représentent à eux deux 44 % des ventes de diesel ! Quant à l'essence, toujours pour les mêmes raisons évoquées depuis désormais des mois, sa part poursuit sa chute (-38,8 % ; 28 932). En revanche, les consommateurs continuent à plébisciter l'hybridation (y compris légère) : +46 % (62 085), soit une part de marché de 44,8 %. Si l'on additionne les MHEV, HEV et PHEV, plus d'une voiture sur deux vendues en avril est électrifiée.

 

Tesla qui pleure, BYD qui rit

Tesla vaut bien un paragraphe à lui tout seul. La marque américaine dévisse de 59,4 % en avril et de 44 % depuis le début de l'année. Cela fait respectivement 836 et 7 556 immatriculations, soit une part de marché de 1,4 % depuis le début de l'année. Nous sommes donc très loin des scores des années précédentes et le renouvellement actuellement en cours du Model Y  n'explique pas cette dégringolade. En revanche, BYD semble profiter de ce désamour des clients pour Tesla. Le chinois a immatriculé 2 064 voitures, le meilleur mois depuis son introduction sur le marché français. La marque dispose sur les premiers mois de l'année d'une part de marché de 0,7 %.

 

L’électrique, bouée de sauvetage des flottes

Grâce aux voitures électriques, le marché des flottes évite le grand plongeon au mois d’avril. Chancelantes en 2024, les mises à la route de véhicules électriques sont désormais l’une des rares satisfactions sur le marché BtoB. Le mois dernier, les immatriculations de VE ont bondi de 65,4 %, à 7 961 unités, soit une part de marché de 21,7 %, contre 12,4 % en avril 2024. Le tout en dépit de l’effondrement de Tesla (-67,7 %). Le modèle le plus en vue a été le Renaut Scenic E-Tech (768 unités), devant la Renault 5 E-Tech (405) et la très surprenante BYD Seal (361). Depuis janvier, le marché BtoB perd 8,4 %, à 150 121 unités. Les hybrides représentent le plus gros du marché (79 430 unités, +14,9 %) devant les électriques (31 697, +47,3 %). Peugeot et Renault sont au coude à coude, respectivement à 31 828 et 31 725 livraisons.

 

Les VUL restent dans le brouillard

Le marché des véhicules utilitaires légers attaque le deuxième trimestre 2025 comme il a achevé le premier. Il est à la baisse. En avril, les mises à la route ont fléchi de 3 %, à 32 757 unités. En partie à cause du premier acteur du secteur, Renault, qui a vu ses immatriculations reculer de 7,5 % (8 557). Le constructeur pâtit toujours de la très difficile montée en cadence de la production du nouveau Master. L’écart continue de se resserrer avec Peugeot, qui gagne de son côté 8,2 %, à 6 646 unités en avril. Depuis le mois de janvier, l’addition est salée pour le marché qui ne cumule que 118 187 mises à la route, à -8,7 %. Renault perd 18,1 % (31 593 unités) alors que Peugeot avance de 12,9 %, à 25 082 unités. Citroën complète le podium mais ne brille guère, avec 14 249 immatriculations, en baisse de 23,4 %.

 

Solide performance du marché de la revente

En totalisant 478 129 transactions, le marché des voitures d'occasion a progressé de 3,1 % par rapport à l'an passé. Au mois d'avril, la répartition a été de 36,1 % pour le BtoC (172 715 unités ; +1,3 %) et de 63,9 % pour le CtoC (305 414 unités ; +4,2 %). Les voitures d'occasion de moins d'un an ont concerné 27 559 transactions, soit 8,6 % de mieux que l'an passé. Toutefois, le segment des plus de 16 ans a encore bondi de 9,5 %, à près de 138 670 unités. Créditées de 57 360 unités (+44 %), les hybrides d'occasion atteignent 12 % de pénétration. Après ce mois d'avril, le cumul est porté à 1 841 789 reventes, en gain de 2,4 % si l'on compare à 2024. Enfin, notons que, sur douze mois glissants, la France a été le théâtre de plus de 5,396 millions de transactions, soit une accélération de 2,5 %.

 

(avec Damien Chalon, Jean-Baptiste Kapela, Catherine Leroy et Gredy Raffin)

 

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