Les 10 points marquants du marché automobile en octobre 2025 : positif, mais toujours sous pression

En progression, mais pas suffisant
Pour le troisième mois consécutif, le marché automobile français progresse. Après une hausse de 2,2 % en août et de 1 % en septembre, octobre affiche une croissance de 2,9 %. Au total, 139 513 véhicules ont été immatriculés le mois dernier. Depuis début 2025, le marché totalise 1 326 302 immatriculations, en recul de 5,4 % sur un an. Néanmoins, pour espérer retrouver le niveau de 2024, à savoir 1,718 million d’unités, il faudrait écouler près de 200 000 véhicules en novembre comme en décembre, un rythme inédit depuis le record de 2009. "Le marché reste marqué par l’attentisme des consommateurs, même s’il fait mieux qu’en octobre 2024, où il avait reculé de 11 %, commente une porte-parole de la PFA. Il n’y a pas de signaux d’amélioration conjoncturelle : avant la pandémie, le marché tournait autour de 170 000 véhicules par mois."
Renault loin devant, Citroën remonte
Dans ce contexte, la marque Renault a tous les attributs pour s'installer durablement comme première marque en France. Elle a en effet immatriculé 24 882 véhicules (+17 %), représentant une part de marché de 17,8 %, alors que celles de son principal rival, Peugeot, s'érodent de 3,5 %, à 18 791 unités, soit une part de marché de 13,5 %. Si l'on reste dans le top 5 des marques, avec 10 946 unités, Dacia conserve de peu la troisième place. La marque roumaine glisse en effet de 6,4 %, pour atteindre une pénétration de 7,8 %. À moins de 1 000 immatriculations, Citroën semble retrouver des couleurs avec 10 006 immatriculations, soit une part de marché de 7,2 %, en progression de 27,6 %. Une hausse qui ne s'était pas vue depuis très longtemps. À la fin de ce classement se trouve Volkswagen qui, avec 9 708 unités (-8,2 %), passe devant Toyota (9 306). Sa pénétration est de 7 %.
Beaucoup de groupes dans le rouge
Pour les groupes importés, le mois d'octobre a été globalement assez négatif. Si le groupe Volkswagen est stable (-0,1 %), avec 22 759 immatriculations, principalement porté par Audi (4 340 ; +19,8 %) et Cupra (2 339 ; +25,1 %), les principaux autres acteurs dévissent. Les groupes Hyundai (7 150 ; -1,2 %), BMW (6 808 ; - 2,7 %), Mercedes-Benz (3 771 ; -3,5 %), Ford (2 862 ; -11,5 %) sont dans le rouge, la plus forte chute enregistrée étant celle du groupe Toyota (9 850 ; -23,5 %). En revanche, le mois a été meilleur pour Nissan (2 571 ; +33,4 %), Suzuki (1 998 ; +18,2 %), sans oublier le groupe Volvo (1 539 ; +15 %).
MG grille la priorité à des marques plus implantées
Parmi les nouveaux entrants, peu ont à se plaindre. MG progresse de 86,1 % avec 3 046 immatriculations, la positionnant devant des acteurs très installés comme Ford, Nissan, Opel ou Fiat et la rapprochant des résultats de Kia. BYD affiche 1 020 unités, doublant quasiment ses mises à la route, ce qui lui permettra probablement de dépasser les 12 000 unités d'ici la fin de l'année. De son côté, Leapmotor enregistre 418 immatriculations, tandis que XPeng a mis à la route 342 véhicules. À noter l'apparition dans les immatriculations d'une nouvelle marque chinoise, Skyworth. Elle a immatriculé 356 véhicules, dont un tiers auprès de la location courte durée et aucune à particulier. Enfin, Polestar et Lynk & Co font de la figuration avec respectivement 17 et 8 immatriculations. Ces deux marques vont intégrer petit à petit le réseau Volvo, les volumes devraient donc augmenter.
Premiers effets du leasing social
Si l'électrique bondit de 63,2 % en octobre 2025, elle n'est pas à la hauteur des attentes du secteur. Avec 34 108 immatriculations, elle atteint une part de marché de 24,4 %. Toutes les autres énergies, à part les microhybrides (MHEV), avec une augmentation de 24,7 % (volume : 28 855 ; part de marché : 20,7 %), devenues aujourd'hui la norme, sont en baisse. Les FHEV, qui couvrent une part de marché de 20 % (27 858) reculent de 5,1 %, tandis que les PHEV (vol. : 9 284 ; pdm : 6,7 %) glissent de 14,6 %. Les autres motorisations 100 % thermiques, à savoir l'essence et le diesel, poursuivent respectivement leur chute de 26,5 % (vol. : 26 741 ; pdm : 19,2 %) et de 33,7 % (vol. : 5 807 ; pdm : 4,2 %).
Peugeot dit merci au leasing social
Sur l'électrique, Renault domine le marché. La R5 est numéro un des ventes avec 4 551 immatriculations, soit une part de marché de 3,3 %. Avec le leasing social, Peugeot replace sa e-208 ; la marque double ses ventes (+96,6 %) avec 2 463 immatriculations. C'est l'arbre qui cache la forêt, car le modèle chute de 53,3 % depuis le début de l'année. Se tiennent ensuite dans un mouchoir de poche, le Renault Scenic E-Tech (1 670), le Tesla Model 3 (1 660) et le Peugeot e-2008 (1 630), ce dernier retrouvant aussi des couleurs grâce au leasing social.
Les particuliers représentent une vente sur deux
Porté par le leasing social, le canal à particulier a progressé de 6,3 % pour représenter en octobre, une immatriculation sur deux (51,7 %). Celui des professionnels est stable (-0,1 %), soit 50 200 immatriculations, tandis que celui des professionnels de l'automobile recule de 1,3 % à 17 182 véhicules, soit une part de marché de 12,3 %.
VUL : rebond confirmé
Pour le deuxième mois consécutif, les immatriculations de véhicules utilitaires légers ont terminé dans le vert. En octobre, elles ont progressé de 4,7 %, à 31 810 unités. Pour l’anecdote, la dernière fois que les VUL avaient enchaîné au moins deux mois de croissance à la suite, il faut remonter à juin-juillet 2024. La meilleure croissance dans le top 10 est à mettre au crédit de Volkswagen (+53,9 %), juste devant Toyota (+52,3 %). À l’inverse, Peugeot, Citroën, Fiat et Iveco ont vu leurs volumes baisser par rapport à octobre 2024. En dépit de ce rebond automnal, le marché des utilitaires affiche toujours un repli de 7 % depuis janvier, à 296 175 mises à la route. Il semble peu probable désormais que la tendance s’inverse d’ici la fin de l’année.
L’électrique à pleine puissance dans les flottes
Pour la toute première fois, plus de 10 000 voitures électriques ont été immatriculées sur un seul mois d'octobre 2025 sur le marché des flottes (LLD, administrations et sociétés). Le record de 9 692 livraisons de septembre a été pulvérisé. En effet, sur octobre, ce sont 11 865 voitures électriques qui ont été mises à la route, un volume en progression de 66,4 % par rapport à octobre 2024. Toutes les autres énergies sont orientées à la baisse, ce qui nous donne finalement un marché VP flottes à -5,8 % sur le mois, à 41 503 unités. Le compte n’y est pas depuis janvier, avec des immatriculations en baisse de 10,6 % et un volume faiblard de 362 472 unités. Là aussi, seules les électriques surnagent avec 81 561 livraisons, à +48,9 % et une part de marché de 22,5 %, contre 13,5 % un an plus tôt.
Contrecoup pour les occasions
Après un très bon mois de septembre, les reventes de voitures d'occasion ont accusé une baisse de 1,1 % par rapport à l'an passé, à 483 743 unités. La méforme des cinq marques majeures, à commencer par Renault (-1,7 %, à 89 000 unités), Peugeot (-1,6 %, à 83 400 unités) et Volkswagen (-3,2 %, à 36 750 unités), a pesé dans le bilan. Jusqu’à la catégorie des exemplaires de plus de 16 ans (+10,7 %, à 150 766 unités), toutes les tranches d'âge ont perdu du volume sur un an. En termes de motorisations, la transition continue. Les thermiques ont fondu de plus de 5 %, quand les hybrides se sont envolées de 20,3 % (à 62 300 unités) et les électriques de 33,8 % (à 19 600 unités). Après dix mois d'activité, le marché des voitures d'occasion pointe à 4 520 720 transactions, soit 0,6 % de mieux que l'an passé.
(Avec Damien Chalon, Christophe Jaussaud, Catherine Leroy et Gredy Raffin.)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
