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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en septembre 2025 : bourrage des urnes !

Publié le 1 octobre 2025

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
La progression de 1 % du marché automobile en septembre 2025, qui a gagné un jour ouvré par rapport à l'année dernière, est l'arbre qui cache la forêt. La quasi-totalité des constructeurs a enregistré des pertes. Et ceux qui sont parvenus à se maintenir à flot ont joué avec les chiffres.
Les 10 points marquants du marché en septembre 2025
En septembre 2025, Dacia a écoulé 12 154 unités et est l'une des seules marques à performer. ©Dacia

Un jour de plus et 19 % d'immatriculations supplémentaires !

Un chiffre peut en cacher un autre. Si le marché progresse officiellement de 1 % à fin septembre 2025, ce qui représente 140 354 véhicules immatriculés, un jour avant, à savoir le 29 septembre, il était en baisse de 11,5 % ! En une seule journée, les immatriculations ont donc grimpé de 19 %. Certes, septembre 2025 a bénéficié d'un jour ouvré de plus, mais l'écart est de taille. Malgré cette progression de façade, il est difficile d'être optimiste. Depuis le début de l'année, les immatriculations sont en effet toujours en baisse, à -6,3 % à 1 186 785 immatriculations.

 

Artifices chez Stellantis ?

Dans ce jeu de dupes, le groupe Stellantis semble être champion. Ses immatriculations ont reculé de 23,8 % (27 467) au 29 septembre pour remonter "par miracle" à la stabilité le lendemain à 36 071 véhicules, ce qui représente 8 604 immatriculations en une seule journée, soit près d'un quart des volumes du mois ! Un tour de passe-passe ? Selon nos informations, le système de remontée d'informations centraliserait une partie des immatriculations le dernier jour du mois pour des questions stratégiques. Mais si l'on regarde dans le détail, ce sont surtout les ventes tactiques qui font gonfler les chiffres. Ces immatriculations ont toutes progressé fortement dans les marques mainstream du groupe. Des exemples ? Chez Peugeot, la LCD enregistre +28,8 % (contre 0 % pour Renault) et le VD, +13,5 %. Chez Citroën, les deux canaux enregistrent progressivement une exposition de 95,3 % et de 40,5 %, tandis que chez Opel, pas un seul canal rentable n'est dans le vert.

 

Un commerce plus sain chez Renault ?

En revanche, au sein du groupe Renault, les immatriculations paraissent plus saines, bien que le constructeur ait lui aussi joué avec les chiffres. Le 29 septembre, les immatriculations étaient en baisse, à -3,7 % (32 650), pour remonter à 6,5 % (36 097) un jour plus tard. Soit 3 447 voitures en un jour, ce qui représente une progression de 9,5 %. Dans le détail, Renault glisse au 30 septembre de 1,6 % (23 559) tandis que Dacia surperforme de 23,7 % (12 154). De son côté, Alpine (+195,4 % ; 384) est toujours porté par l'A290. Surtout, et c'est ce qui est probablement le plus important, Renault a vu ses immatriculations à particulier progresser de 13 % (11 517), alors que celles de Peugeot se sont contractées à -0,9 % (6 793).

(Presque) égalité chez les premium allemands

Les immatriculations des trois acteurs du premium allemand se tiennent dans un mouchoir de poche. Audi enregistre une belle progression de 21,5 % à 4 439 véhicules, une hausse sur tous les canaux de distribution excepté celui de la location longue durée. Mercedes-Benz se maintient à flot avec une baisse de 0,8 % à 4 345 unités et voit ses ventes dans le vert chez les particuliers. En revanche, c'est beaucoup plus compliqué chez BMW qui recule de 18 % à 4 422 unités, avec une baisse sur les canaux non tactiques. Mais on observe que l'écart entre le premier (Audi) et le dernier (Mercedes) n'est que de 94 véhicules.

 

Du rouge et encore du rouge chez les constructeurs

Même si le marché est officiellement en progression de 1 % en septembre, il est difficile d'y voir des signaux positifs. Tous les grands groupes sont dans le rouge. Volkswagen affiche -2,8 % (21 587 immatriculations), Toyota, -23,4 % (9 003), BMW, -5,6 % (7 146), Hyundai, -20,2 % (5 442), Mercedes-Benz, -3,6 % (4 397), Ford, -7,5 % (3 066), sans oublier Geely (Volvo) à -14,4 % (1 246). Parmi les constructeurs "historiques", seuls Nissan à +17,6 % (1 994) et Suzuki et ses + 4,4 % (1 787) progressent. Sont également dans le vert, et ce pour la première fois depuis très longtemps pour l'américain Tesla qui gagne 2,7 % (5 584), et MG et ses +83,7 % (3 711).

 

Électriques = hybrides 48 V !

Portées par les entreprises, les immatriculations de véhicules électriques ont progressé de 11,2 % en septembre 2025 pour atteindre une part de marché record de 22,4 % à 31 439 unités. À 0,1 point près, c'est la même pénétration que les MHEV (pdm : 22,5 % : 31 636) qui, en revanche, enregistrent une progression trois fois supérieure à celle de l'électrique. Ce chiffre ne fera que progresser dans les prochains mois grâce au leasing social. En revanche, les hybrides rechargeables poursuivent leur chute, à -9,5 % (9 081) pour couvrir une part de marché de plus en plus réduite (6,5 %). C'est deux points de plus que le diesel (pdm : 4,5 % ; 6 311) qui semble définitivement s'être installé sous la barre symbolique des 5 %. En revanche, les FHEV et leurs 5,3 % de progression représentent désormais une part de marché de 20,2 % (28 291), supérieure à celle des moteurs essence qui, avec une pénétration de 19,5 %, reculent de 25,3 % à 26 935 unités.

Des particuliers et de la location courte durée dans le vert

Dans ce marché fortement chahuté, deux canaux antinomiques sont dans le vert. D'un côté, les immatriculations à particulier progressent de 7,4 % (69 662 unités), tout comme à l'autre bout du spectre, celui de la location courte durée à 24 % (9 075) alors que la période estivale est passée. En revanche, c'est la chute pour les autres canaux. Les ventes à sociétés et administrations et la location longue durée enregistrent respectivement -3,2 % (21 247) et -11,1 % (18 018), tout comme les véhicules de démonstration qui tombent à -6,1 % (19 954).

 

Record électrique pour les flottes

La percée de l’électrique s’amplifie mois après mois sur les canaux BtoB (loueurs longue durée, sociétés et administrations), entre autres sous l’effet de la réforme des avantages en nature de février 2025. En septembre, un record est tombé, celui du nombre de modèles électriques livrés : 9 692. Cela correspond à une envolée de 43,6 % et une part de marché en BtoB de 24,7 %. À ce rythme, le cap des 10 000 unités sur un seul mois sera très vite atteint. Le marché des flottes joue pleinement son rôle de locomotive de l’électrique en France, en étant à l’origine de 30,8 % des livraisons totales en septembre. Cela n’occulte toutefois pas le fait que les flottes demeurent dans le rouge, à -7,1 % en septembre, avec 39 265 livraisons. Depuis janvier, le BtoB est en repli de 10,9 %, à 321 719 unités, dont 69 816 électriques (+46,6 %).

 

Les utilitaires sortent la tête de l’eau

Épiphénomène ou retournement de tendance ? En septembre, et pour la première fois en 2025, les immatriculations finissent un mois dans le vert. Leur progression est de 7,6 %, à 29 948 unités. La grande majorité des marques du top 10 profitent de cette embellie, à l’exception de Citroën (-12,9 %) et d’Opel (-9,2 %). La meilleure performance est à mettre au crédit de Volkswagen avec des volumes en hausse de 93,2 %, en partie grâce au nouveau Transporter. Il faudra toutefois que le marché enchaîne les bonnes prestations pour terminer l’année 2025 en positif. Il est pour le moment loin du compte avec 264 366 unités, à -8,3 %.

 

Les voitures d'occasion réaccélèrent nettement

Les voitures d'occasion ont terminé le mois de septembre avec 456 513 transactions. Le nombre de reventes a donc fait un bond de 5,3 % par rapport à l'an passé, grâce à ce jour ouvré supplémentaire notamment. Ce qui porte le total à 4,036 millions de transactions depuis le début de l'année 2025 (+0,8 %). En septembre, à de rares exceptions près, toutes les grandes marques ont profité de la dynamique positive. Le marché a été porté par les exemplaires de moins d'un an (+12,9 %, à 24 150 VO) et par les véhicules ayant au-delà de 16 ans (+16,7 %, à 144 600 VO). Les Français ont accru les échanges de voitures hybrides (+33,4 %, à 55 500 VO) et d'électriques (+43,9 %, à 17 000 VO) sans pour autant bouder le diesel (-0,7 %, à 198 200 VO), qui reste la motorisation la plus courue.

 

(Avec Damien Chalon, Christophe Jaussaud, Catherine Leroy et Gredy Raffin.)

Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de septembre 2025 dans notre Data Center.
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