Les 10 points marquants du marché automobile en janvier 2024 : les livraisons soutiennent les immatriculations

Un marché positif, mais...

L'année 2024 démarre sur une note positive avec une progression de 9,2 %, ce qui représente un volume total de 122 284 immatriculations. Cette croissance est-elle de bon augure pour l'année à venir ? Rien n'est moins sûr et il faut rester extrêmement prudent. Les spécialistes s'accordent à dire que cette progression intègre une bonne partie des queues de livraison des derniers mois de 2023 et que le marché reste d'une manière générale assez faible. "Il est impossible de tirer des conclusions de ce que sera le marché automobile avant la fin du premier trimestre, précise François Roudier, directeur de la communication à la PFA. Les marques ont en effet engrangé beaucoup de commandes dès l'annonce du bonus (dont on ne connaît toujours pas le montant précis) selon un score environnemental. Les carnets de commandes étaient en baisse de 30 % en octobre et en novembre dernier, leur chute s'était réduite à 15 % en décembre par effet d'aubaine avec les différentes annonces sur la fiscalité. Il n'y a aucune raison que janvier fasse mieux." Il est également trop tôt pour voir les premiers effets du leasing social dont beaucoup d'acteurs craignent qu'il ne gonfle artificiellement les immatriculations sur les prochains mois de l'année. Peugeot a annoncé détenir 12 000 commandes fermes sur ses offres de leasing social.

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Stellantis livre – enfin – des véhicules

Dans ce contexte compliqué, le groupe Stellantis reprend des couleurs avec une très forte progression des immatriculations sur ce premier mois (40 543 ; +20 %), à l'exception de DS Automobiles qui avec 1 983 unités, stagne à -0,9 %. Cette performance est principalement due au rattrapage des livraisons. Notons les très belles performances d'Opel (3 951 ; +38,1 %), ainsi que celle de Fiat (3 205 ; +36,2 %), portée par le lancement de la 600. Avec 9 902 unités (+20,7 %), Citroën est également en forme, retrouvant enfin sa quatrième place toutes marques confondues, une place plus en cohérence avec son poids naturel. Néanmoins, elle reste encore loin des 10 % de part de marché, ambition fixée par la direction. Enfin, Peugeot reprend la première place du marché avec 20 410 unités (+15,4 %).

Renault limite les dégâts grâce à Dacia

Le groupe Renault a, en revanche, connu un démarrage beaucoup plus terne (28 847 ; +0,4%). Seule Dacia enregistre une hausse de ses immatriculations (13 930 ; +20,7 %), alors que Renault glisse de 13,2 % (14 844) et que dans une toute autre proportion, les immatriculations d'Alpine se tassent de 9,9 % (73).

Volkswagen dans le rouge

Le début d'année semble tout aussi compliqué pour Volkswagen. Avec Mercedes-Benz (-4,4 %), il est en effet le seul groupe qui est dans le rouge (17 221 ; -19,8 %). Dans le détail, à part Cupra (733 ; +89,4 %) et Porsche (349 ; +89,7 %), toutes les autres marques sont à la peine : -30,6 % pour Volkswagen (5 723), -28,7 % pour Seat (929), -21,1 % pour Skoda (1 763) et -5,5 % pour Audi (2 723).

Un démarrage compliqué pour les chinois

L'évolution de l'attribution des bonus semble être un frein pour MG. Alors que la marque avait enregistré des progressions exponentielles chaque mois, pour atteindre fin 2023, une part de marché impressionnante de 1,9 % avec 33 374 unités, janvier 2024 sera le premier mois de baisse depuis sa présence sur le sol français. La marque anglo-chinoise dévisse de 27,2 % à 1 269 unités pour ne représenter que 1 % de part de marché. Mais l'arrivée de la MG3 devrait remettre – en partie – les pendules à l'heure. En revanche, BYD a immatriculé presqu'autant de véhicules en un mois (427) que sur ces six premiers mois de présence en France (520). Cette progression est indéniablement liée au développement très actif du réseau depuis ces derniers mois.

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Le GPL bientôt devant le diesel ?

Le classement des énergies semble ne plus trop évoluer. L'essence reste sur la première marche du podium avec 41 753 unités, soit une part de marché de 34,1 %. Une position qui s'érode néanmoins tout naturellement (-3,7 %) car les hybrides non rechargeables (FHEV), grâce à une gamme qui ne cesse de croître, gagnent du terrain. Elles ont enregistré une progression de 30,3 % pour représenter un quart des ventes (25,9 %), soit 31 622 unités. Évidemment, l'électrique poursuit sa croissance (+36,8 %) pour atteindre ce mois-ci une part de marché de 16,4 %, ce qui se traduit en volume par 20 017 unités. À noter que l'effet leasing social n’apparaît pas encore. En quatrième position, les hybrides rechargeables (PHEV) restent sagement autour des 9 % (8,6 % pour être précis), soit 10 545 unités, une petite progression de 2,4 %. Enfin, le diesel poursuit son fléchissement (9 623 ; -23,3 %) pour n'afficher plus qu'une pénétration de 7,9 %. Si ça continue ainsi, il passera après les énergies alternatives (GPL et E85), qui avec le concours principal de Dacia et de Ford, couvrent une part de marché de 7,1 % (8 621).

Des particuliers prudents, des loueurs courte durée en joie

Avec 57 037 immatriculations, les particuliers ont couvert une part de marché de 46 %, en progression de 3,7 %, ce qui montre bien que les clients restent assez prudents concernant le renouvellement de leur voiture. Le marché des entreprises a été porté par la location longue durée (20 785 ; + 33,8 %) alors que les ventes directes à société et administration se sont contractées (17 098 ; -8,9%). En revanche, la location courte durée a vu ses immatriculations doubler (11 010 ; 99,9 %) tandis que les véhicules de démonstration ont connu une baisse (14 149 ; -8 %).

Flottes : Peugeot en tête, Renault décroche, Citroën dégringole

Le changement d’année n’a pas cassé la dynamique sur le marché des flottes. En janvier, ce sont 37 883 voitures particulières qui ont été immatriculées sur les canaux BtoB, soit une progression de 10,4 % par rapport à janvier 2023. Les modèles électriques sont les plus en vogue avec une envolée de 52,1 %, à 5 097 unités et une part de marché de 13,5 %. À l’inverse, les mises à la route de véhicules diesel plongent de 29 %, à 5 325 unités. Les deux énergies sont donc pratiquement au même niveau ! Du côté des marques, Peugeot est stable par rapport à l’an dernier, avec 7 535 immatriculations, tandis que Renault décroche de 31,7 %, à 4 570 unités. L’autre événement du mois est la rétrogradation de Citroën en 6^e position du marché BtoB derrière Toyota, BMW et Volkswagen.

Les utilitaires partent du bon pied

L’année 2024 débute sur une bonne note pour les véhicules utilitaires légers. Les immatriculations s’élèvent à 28 120 unités, soit une progression de 6,7 % par rapport à janvier 2023. Renault, le leader de la catégorie, ne profite pas de cette embellie. La marque au losange est en repli de 1,3 %, à 7 847 mises à la route. À l’inverse, Peugeot gagne du terrain avec 4 938 immatriculations et une montée en puissance de 16,4 %. Citroën fait encore mieux avec une accélération de 38,6 % de son activité, à 4 557 unités. Au pied du podium, Ford se distingue également. En janvier, la marque à l’ovale bleu a déployé 2 861 VUL, progressant ainsi de 54,2 %. Notons que dans ce contexte positif, les modèles 100 % électriques ne sont pas vraiment au rendez-vous avec une part de marché limitée à 5,1 %.

Bon départ pour le VO

Sur un marché automobile agité, les transactions de voitures d'occasion ont augmenté par rapport à l'an dernier. Au mois de janvier 2024, 425 340 ventes ont été réalisées, soit 3,6 % de plus qu'en 2023. Des trois principales marques françaises, Peugeot est la seule à avoir gagné des parts (75 284 VO, +3,9 %). Renault (+3%, à 79 804 VO) et Citroën (+1,8 %, à 44 679 VO) ont tout de même rebondi. Les ventes de voitures d'occasion de plus de 15 ans poursuivent leur percée, avec 118 867 unités (+6,3 %). Mais les exemplaires de moins d'un an (+20,8 %, à 11 668 unités) et ceux de 4-5 ans (+19,5 %, à 33 941) ont aussi le vent en poupe.

(avec Damien Chalon, Gredy Raffin, Christophe Jaussaud et Catherine Leroy)

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