S'abonner
Constructeurs

MG Motor France fait preuve de prudence pour 2024

Publié le 31 janvier 2024

Par Gredy Raffin
6 min de lecture
Au sortir d'une année commerciale exceptionnelle pour la marque sino-britannique, MG Motor France se montre mesurée dans ses objectifs 2024. Les nouvelles dispositions des aides gouvernementales limitent à "un peu plus" de 30 000 VN les ambitions de la filiale.
mg motor livre ses prévisions pour 2024
Le réseau MG Motor devrait compter 200 sites à fin 2024. ©Lempereur

Au record de 2023 pourrait succéder un exercice plus modéré. Tel est en substance le message passé par Julien Robert, le directeur des ventes et du réseau de MG Motor France. Au cours de la conférence annuelle de la filiale tricolore, le 31 janvier 2024, il a annoncé que le volume de VN pourrait s'établir à "un peu plus de 30 000 unités" au terme de l'année.

 

La faute, selon lui, aux nouvelles dispositions des aides gouvernementales. Ne pouvant bénéficier de tous les programmes de soutien au commerce des voitures électriques, MG Motor s'attend à perdre du rythme sur ce canal. Julien Robert évoque une baisse potentielle de 30 %.

 

Or, le dernier exercice en date a montré la forte part des électriques dans les immatriculations de la marque sino-britannique, en France. L'an passé, sur un total de 34 441 mises à la route, 80 % des livraisons concernaient une voiture à batterie dans le réseau MG. Un total de 27 746 VE qui lui a d'ailleurs permis de s'octroyer 9 % de part de marché et une cinquième place dans le classement de la catégorie.

 

"Nous avions mis en place une offre inspirée du leasing social souhaité par le président de la République. Un montage composé des aides alors en cours et sur un contrat de location de 24 mois, rappelle le directeur des ventes. Cela a généré 3 000 commandes en 2023 chez nos concessionnaires, quand le scénario le plus ambitieux portait sur 500 unités".

 

Deux nouveautés et deux renouvellements

 

Il y aura tout de même des leviers pour endiguer le phénomène. Dans quelques jours, la marque présentera la MG 3. Cette citadine du segment B débarquera dès le premier semestre 2024 avec une innovante motorisation baptisée Hybrid+, qui trouve son origine dans le groupe SAIC. La MG 3 aura notamment la capacité de rouler en 100 % électrique en milieu urbain avec le moteur thermique comme source d'alimentation d'énergie.

 

Le peu d'informations qui a filtré laisse comprendre qu'elle abordera le marché tricolore avec des tarifs équivalents à ceux des versions thermiques chez les concurrents. Un positionnement qui pourrait faire mouche au point de rapporter plus de 8 500 commandes en année tronquée.

 

A lire aussi : Julien Robert, MG Motor France : "Garder entre 15 et 20 % d’écart de prix avec nos concurrents"

 

Un total de quatre voitures entrera dans les showrooms cette année. Ainsi, MG 3 sera épaulée par la nouvelle ZS qui embarquera aussi la technologie Hybrid+ et vise 4 200 immatriculations. S'ensuivra la MG EHS revue et corrigée pour accroître l'autonomie électrique de sa version PHEV. Elle devrait attirer 3 000 clients.

 

Enfin, pour l'image et pour l'histoire, MG sortira le premier cabriolet électrique. Le tarif du Cyberster se situera entre 60 000 et 80 000 euros a priori, tandis que la filiale compte en immatriculer 500 unités (dont quelques 300 exemplaires en VD).

 

Exploiter le potentiel en BtoB

 

Le canal des particuliers restera un élément fort de la stratégie de MG Motor France. Il était à l'origine de 70 % des mises en circulation de la marque, l'an passé. Avec 24 075 unités (23 320 unités, selon AAA Data), en croissance de 220,1 %, la filiale revendique même la onzième place du classement des marques sur ce créneau. Avec les seuls VE, elle a cumulé 22 179 VN, soit la troisième meilleure performance derrière Tesla (44 170 VN) et Dacia (26 652 VN).

 

Il n'empêche qu'avec une maîtrise plus complète des paramètres, notamment grâce à Arval son partenaire pour MG Business Service, la marque entrevoit de la croissance sur le canal des ventes à entreprises. Un débouché dont l'influence a été de 6 % à peine l'an passé et par lequel Julien Robert entend augmenter nettement les ventes.

 

Il a conscience toutefois que les premières semaines seront peu prolifiques. L'incertitude dans laquelle sont plongées les entreprises retarde les décisions d'achat. "Mais notre partenaire se dit lui aussi convaincu du fort potentiel de la marque sur le marché des entreprises", glisse-t-il.

 

La LCD pour le VO

 

En provenance des services de remarketing, 1 500 voitures ont été acheminées vers les parcs de voitures d'occasion des concessionnaires en 2023. Ce volume passera à 2 500 unités cette année, selon les projections. Alors que les ZS et EHS représentaient la majorité des stocks VO en points de vente, il y aura plus de diversité dans les mois à venir.

 

Pour s'en assurer, la filiale tricolore entend continuer ses immatriculations auprès des loueurs de courte durée. "Comme l'an passé, nous devrions avoir 15 % de livraisons par ce canal, confirme Julien Robert. Certains achats sont faits à risque, mais pour le reste, nous verrons revenir plusieurs modèles de la gamme et une variété de motorisations". Il faudra cependant attendre la fin d'année pour les voitures électriques assujetties au bonus écologique lors de leur acquisition.

 

Le calcul de profitabilité

 

À ce jour, le maillage se compose de 152 concessions en France. Une trentaine d'ouvertures se programme dans les mois à venir, maintenant que les contrats ont été signés. Souvent, MG Motor s'en est remis à des partenaires en place pour les faire monter en régime. Il y aura cependant quelques nouveaux opérateurs comme les groupes Neubauer en Île-de-France et Hamecher dans le Sud.

 

A lire aussi : Le groupe Bernier se développe dans le Loiret avec Opel et MG

 

La liste des zones restant à couvrir n'est un secret pour personne. Des discussions vont bon train et à terme, la couverture du territoire national se fera avec environ 200 sites. Une capillarité jugée optimale à ce stade du développement de la marque en France. La concentration des distributeurs devrait alors s'inscrire dans les ratios courants du secteur.

 

"La très grande partie de nos partenaires ont débuté l'aventure au service de la marque l'an passé. À compter de 2024, nous allons donc pouvoir mettre en place des outils pour mesurer la rentabilité précise. Tout indique pour le moment qu'un investisseur ne perd pas d'argent avec MG Motor", commente le directeur des ventes et du réseau.

 

Un centre logistique pour les pièces

 

D'autant que l'après-vente se structure. Dans quelques semaines à peine, la filiale fera une annonce officielle. Elle portera sur l'ouverture d'un centre logistique dans le nord de la France. Un lieu dans lequel vont être stockées des pièces de rechange pour les besoins du marché national. Elles arriveront directement des bateaux déchargés en Europe.

 

Ce projet implique le recrutement de quatre personnes au moins, sur place. Il a également engendré un partenariat avec un logisticien. Pour la filiale, cette étape constitue une véritable avancée au service des concessionnaires, alors que le parc roulant de modèles de la nouvelle ère franchira la barre des 50 000 voitures dans l'Hexagone.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle