Les 10 points marquants du marché automobile en février 2024 : merci les loueurs !
Un mois de février en forme, mais...
Côté pile, avec une progression de 13 % et un volume global de 142 598 immatriculations, février 2024, qui compte un jour de plus en tant qu'année bissextile, a enregistré une belle performance. Le meilleur depuis le début de la crise sanitaire. Le marché a notamment été tiré par le groupe Stellantis qui couvre une vente sur trois. Côté face, c'est ce jour supplémentaire qui a permis de faire la différence. Il s'est en effet immatriculé 17 813 voitures le dernier jour, soit 12,5 % des immatriculations globales ! Les marques françaises affichent des stratégies différentes dans le passage des immatriculations au SIV. Avec Renault qui le fait de manière régulière tout au long du mois et Peugeot qui attend la fin du mois. Pour ne pas donner trop d'informations à la concurrence ? Par ailleurs, beaucoup de distributeurs observent un manque de dynamisme dans leurs affaires, hors leasing social, que l'on commence à peine à voir dans les statistiques. Mais dans le détail des canaux, les immatriculations ont principalement été portées par les loueurs, qu'ils soient de longue durée (+28,6 %) ou de courte durée ( +99,2 %).
Stellantis rebondit
Si la fin de l'année 2023 a été compliquée pour Stellantis, cela n'est plus le cas. Le groupe semble s'être – enfin – désempêtré des problèmes de livraison. Résultat, le constructeur voit ses immatriculations progresser de 21 %. À part DS Automobiles, qui chute de 9,6 %, cette croissance profite à toutes les marques du groupe. Au total, il a donc immatriculé 45 520 voitures et couvre près d'un tiers du marché français. En face, Renault a réalisé une contre-performance. Avec une progression de "seulement" 5,9 %, il fait deux fois moins que le marché. En volume, ses ventes ont représenté 32 222 unités. Ce mois-ci, c'est Dacia la mauvaise élève avec une contraction des immatriculations de -1,5 %, soit 11 727. La marque a été pénalisée par la Spring qui a perdu son bonus.
Citroën revient troisième marque du marché
La contraction de Dacia en février permet à Citroën de reprendre – un peu – des couleurs. Si la marque est toujours très loin des 10 à 11 % de part de marché souhaités par le constructeur, c'est la première fois depuis plusieurs trimestres que la marque aux chevrons se place sur le podium. Elle a immatriculé 11 848 véhicules (+29,7 %) contre 11 727 Dacia (-1,5%). L'explication est assez simple. Avec la politique de la nouvelle attribution du bonus pour les voitures électriques, les ventes de la Dacia Spring se sont effondrées. Elles ont chuté de 73,3 % en février (et de 43,4% depuis le début de l'année), pour ne représenter ce mois-ci que 768 immatriculations. En parallèle, la C3 a progressé de 60,9 % pour atteindre 6 125 unités. Mais attention, les résultats de Citroën sont assez fragiles et ne reposent que sur un seul modèle. La C3 couvre en effet plus de 50 % des immatriculations. En outre, elle s'est vendue en majorité aux loueurs courte durée.
Sur le haut de gamme, BMW s'installe
Sur le marché du haut de gamme, BMW poursuit son insolente croissance et devient la septième marque la plus vendue en France. Portée par un plan produit très fort, la marque a vu ses immatriculations progresser de 45,2 %, l'une des meilleures croissances de ce mois. En volume, cela représente 5 367 véhicules et une part de marché de 3,8 %. Si Mercedes-Benz et Audi s'éloignent du top 10 avec une part de marché respective de 2,6 % et 2,4 %, elles ne sont pas logées à la même enseigne. Mercedes-Benz enregistre une progression de 12,6 %, soit 3 774 véhicules au total, tandis qu'Audi reste au creux de la vague avec une contraction de 6,6 % et 3 448 immatriculations.
Fortune très diverse pour les constructeurs chinois
Les constructeurs chinois connaissent des fortunes assez diverses. L'évolution du bonus ne semble pas arrêter le développement de MG, qui l'a d'ailleurs compensé par des offres commerciales. La marque sino-anglaise progresse de 34,6 %, ce qui représente 1 982 voitures et une part de marché de 1,4 %. Parmi les marques généralistes, elle se place devant Suzuki (1,3 %) ou Seat (1,1 %). Avec 363 immatriculations, les performances de BYD restent encore très modestes, mais il faut dire que le réseau est en train de se constituer. Pour Lynk&Co, c'est en revanche beaucoup plus compliqué. La marque décroche de 82,8 % (46 immatriculations) et ce n'est guère mieux depuis le début de l'année (-68,1 % ; 176 immatriculations). Quant à Aiways (15) et Seres (2), les ventes sont inexistantes. Reste le cas Leapmotor qui subit de plein fouet l'arrêt du bonus : 15 immatriculations en février contre 105 en janvier.
Forte croissance de l'électrification des VN
Naturellement, l’électrique continue sa forte progression. Les immatriculations ont augmenté de 31,8 % pour atteindre 25 824 unités et une part de marché de 18,1 %. Mais ce n'est pas la plus forte progression. Cette dernière est à chercher du côté des hybrides non rechargeables (FHEV) : elles ont progressé de 46 %, ce qui représente un volume global de 38 494 unités et une part de marché de 27 %. En parallèle, les ventes de modèles essence se stabilisent à 2,1 %, soit 48 101 unités (pdm : 33,7 %). Cette consolidation s'explique assez aisément : les constructeurs proposent de plus en plus de modèles électrifiés, ce qui réduit mathématiquement la part des modèles non électrifiés par rapport aux hybrides. Les hybrides rechargeables (PHEV) voient leurs immatriculations s'aligner au marché, +11,8 %, soit 11 734 véhicules (pdm : 8,2 %). Le diesel poursuit sa chute. Avec une baisse de 30,5 %, il ne représente plus que 10 294 unités, soit une part de marché de 7,2 %. Enfin, les énergies alternatives (GPL et E85) couvrent 5,8 %, soit 8 153, toujours portées par Dacia pour le GPL et Renault dans une moindre mesure, et Ford pour l'E85.
Les utilitaires légers haussent le rythme
Après un mois de janvier à +6,7 % et 28 120 mises à la route, le marché des véhicules utilitaires légers (VUL) a accéléré en février avec une progression plus marquée de 16,5 % et un total de 30 521 immatriculations. Ce qui porte le cumul annuel à 58 639 unités, en hausse de 11,6 %. Renault a été la marque la plus dynamique sur le mois écoulé avec 9 738 mises à la route, soit une montée en puissance de près de 40 %. Peugeot et Citroën ont également terminé dans le vert, mais dans une moindre mesure, avec des progressions respectives de 12,1 % (5 029 unités) et 27,5 % (4 403 unités). Ford a, de son côté, consolidé sa place au pied du podium avec 2 570 immatriculations (+20,6 %). Au niveau des énergies, les modèles électriques ont représenté 7,9 % de l’activité en février (2 408 unités, +45,6 %), contre 76,7 % pour les propositions diesel (23 398, +11,5 %).
La location courte durée a doublé ses immatriculations
Avec 65 637 immatriculations, les particuliers ont couvert une part de marché de 46 %. Certes, c'est en progression de 7,1 %, mais cela reste près de deux fois moins que l'augmentation du marché qui a clairement été portée par la location longue durée et surtout par la courte durée. La première a représenté une progression de 28,6 % (22 794 unités) tandis que la seconde a doublé ses immatriculations pour atteindre 17 319 unités. Avec 3 519 unités, Citroën a écoulé sur ce canal 30 % de ses immatriculations, Peugeot, 18 % (4 010) et Renault 15,1 % (3 075). Au total, la location courte durée, qui constitue son parc pour la saison touristique, a représenté une part de marché de 12,1 %, pas loin des ventes à société et administration et de ses 13,9 % de part de marché (19 827).
Les flottes dans le vert grâce à la LLD
Le mois de février a été positif pour le marché des flottes. Sur l’ensemble des canaux BtoB, ce sont 42 621 voitures particulières (VP) qui ont été immatriculées, un volume supérieur de 7,8 % à celui de février 2023. Cette progression est à mettre au crédit des loueurs longue durée dont les mises à la route ont bondi de 28,6 %, à 22 794 unités. Les sociétés et administrations ont quant à elles reculé de 9,1 %, à 19 827 mises à la route. Notons que pour le mois de février, les flottes ont représenté 29,9 % du marché VP en France. Autre fait marquant : il s’écoule désormais plus de modèles électriques (5 660, +26,8 %) que de diesels (5 390, -35,3 %). Depuis janvier, la dynamique est porteuse pour le BtoB avec 80 504 voitures particulières déployées, soit une hausse de 9 %. Pour l’heure, Peugeot fait la course en tête devant Renault.
Le VO continue sur sa lancée
Les ventes de voitures d'occasion ont terminé à 443 813 unités. En comparaison à l'an passé, la cadence a augmenté de 6,2 %. Le seul canal des professionnels a cumulé 159 024 transactions, 35,8 % de l'activité et une croissance de 8,4 % sur un an. Toutes les tranches d'âge, à l'exception de celle des 11-15 ans (-2,7 %) ont profité de ce rebond. Dans la même veine, hormis le diesel (-1,8 %, à 212 594 VO), toutes les formes de motorisations ont accéléré. Après deux mois, le marché des voitures d'occasion totalise 4,8 % de ventes supplémentaires par rapport à l'an passé, à 868 730 unités.
(Avec Catherine Leroy, Damien Chalon et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de février 2024 dans notre Data Center.
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