Quelles sont les marques qui vendent le plus sur les canaux les moins rentables ?

Malgré un marché en baisse de 13,8 %, ce qui représente moins d'un million de voitures immatriculées depuis le début d'année 2022, les constructeurs se veulent sereins et ne cessent d'annoncer des carnets de commandes qui débordent. Surtout, pour préserver leur marge, ils déclarent préférer les canaux les plus rentables, à savoir ceux des particuliers, au détriment des ventes tactiques, comme les véhicules de démonstration (VD) ou ceux destinés à la location courte durée (LCD).

Néanmoins, lorsque l'on regarde dans le détail les immatriculations, certains discours masquent une tout autre réalité. Car malgré le manque indéniable de produits disponibles sur le marché à cause de la crise des semi-conducteurs, certains constructeurs continuent d'écouler des véhicules neufs sur des canaux non prioritaires, bien que celui des VD ait baissé de 20,5 % par rapport à l'année dernière et celui des LCD de 32 %. Aujourd'hui, ces deux canaux représentent une part de marché respective de 14,7 % et 9 %.

Stellantis, champion du VD et de la LCD

Après huit mois d'activité, le groupe Stellantis se révèle assez friand de la pratique. Si Peugeot est très légèrement au-dessus de la moyenne sur le canal VD avec une part de mix de 15,4 % (24 620 unités), les autres marques du groupe affichent des parts plus élevées sur ce canal. Les véhicules de démonstration ont en effet représenté 18,2 % des ventes de Citroën (15 773 unités) et bien plus chez Opel (22,7 % ; 5 841 VN) et chez Fiat (19,5 % ; 5 036 VN). Le SUV C5 Aircross facelifté ou la nouvelle Astra n'expliquent pas tout.

Le pire est chez Jeep. La marque américaine qui voit ses ventes totales reculer de 41 % (4 211 unités) a immatriculé 41,9 % véhicules en VD (1 765 unités). C'est d'ailleurs le pourcentage de VD le plus important si l'on met de côté Alfa Romeo, qui avec l'arrivée du Tonale, a mis dans son réseau 53,4 % de ses 1 329 immatriculations.

Et sur le front de location courte durée, malgré un manque criant de véhicules, Stellantis s'avère être le plus gros pourvoyeur. Sur ce canal, Fiat a en effet écoulé 24 % (6 128) de ses immatriculations, devenant ainsi, en part de marché dans sa propre gamme, le plus important pourvoyeur de la LCD et le quatrième en volume derrière les trois marques françaises. De son côté, Opel a fourni 16 % (3 491) de ses immatriculations. Au total, Fiat et Opel ont écoulé respectivement 43,5 % et 38,7 % de leurs immatriculations auprès de canaux où la rentabilité n'est pas toujours au rendez-vous.

Précisons cependant que le groupe monte actuellement en régime avec ses marques de location courte durée, Free2Move et Leasys, ce qui implique la constitution de parcs sur l'ensemble du territoire hexagonal et pourrait donc en partie expliquer cette forte pénétration dans le mix par rapport à la moyenne nationale.

Renault : des ventes saines

Ce n'est guère mieux pour les marques Volkswagen, Nissan, Suzuki et Mazda. Sur la canal des VD, à fin août 2022, Volkswagen a immatriculé 21,3 % (12 587 unités), tandis que Nissan pointe à 21,7 % (3 852 unités), Suzuki à 25,1 % (2 683 unités) et Mazda à 34,9 % (1 556 unités). Dès lors que s'additionnent les VD et la LCD, Nissan a écoulé sur ces deux canaux 41,7 % de ses immatriculations.

A contrario, certaines marques ont clairement délaissé ces deux canaux pour se concentrer principalement sur le canal des particuliers. C'est le cas de Renault où les VD n'ont représenté que 8,7 % (13 279) des ventes. Idem chez Dacia : la pénétration de ce canal n'est que de 5,7 % (4 770). Bon résultat également chez BMW et Mini avec respectivement une part des VD de 7,5 % (2 036) et 4,5 % (710).

Sources : AAA