Les véhicules électriques tireront-ils la production européenne ?
L’exercice 2023 a été bon et particulièrement pour l’électrique. En effet, les immatriculations de VP à batterie ont bondi de 47 %, pour atteindre 298 216 unités. Quasiment 100 000 exemplaires de plus qu’en 2022 ! Ces modèles représentent ainsi 16,8 % du marché.
D’une manière générale, l’électrification a pris le pouvoir puisque les hybrides (au sens large) totalisent 397 694 unités et les PHEV, 162 952 unités. Au total, cet ensemble de modèles plus ou moins électriques affiche une part de marché de 48,4 %.
Dans ce contexte, Tesla s’adjuge la première place de l’électrique avec 63 041 immatriculations (+115,9 %), devant Renault (32 444 ; ‑19,8 %) et Dacia (29 761 ; +62,4 %). Peugeot est au pied du podium avec "seulement" 29 121 unités (+8,9 %).
La Tesla Model Y domine le classement des modèles avec 37 127 immatriculations (+212,2 %), devant la Dacia Spring (29 761 ; +62,4 %) et la Model 3 (24 539 ; +44,3 %). Une fois encore, Peugeot se contente de la 4e place avec l’e‑208 (22 698 ; +18,1 %).
Plus de 26 000 Renault 5 E‑Tech produites en 2024
La trajectoire des modèles électriques sera‑t‑elle aussi bonne en 2024 ? Certains éléments plaident pour que la dynamique perdure grâce, notamment, à une offre toujours plus large et plus accessible. Les nouvelles Renault 5 E‑Tech et Citroën ë‑C3 ne manqueront pas de dynamiter le marché durant le second semestre. Ainsi S & P Global Mobility avance une production 2024 de plus de 26 000 unités pour l’icône du Losange et de plus de 28 000 pour celle au double chevron. Le nouveau Peugeot e‑3008 sera aussi un modèle important, tout comme le Renault Scenic E‑Tech.
Cela étant, d’autres indicateurs incitent à la prudence. En effet, la baisse du bonus à 4 000 euros, mais aussi et surtout le score environnemental, peuvent rebattre les cartes d’un marché encore loin de la maturité. Certains gros acteurs 2023 de la sphère électrique, comme MG, Tesla et Dacia, ne seront sans doute pas aussi dynamiques car leurs modèles ne sont plus éligibles au bonus.
Rechute de la production européenne
À l’image des ventes, les usines européennes ont retrouvé une certaine cadence en 2023. En effet, la production de véhicules (VP et VUL) sur le continent devrait progresser de plus de 12 %, pour atteindre 15,25 millions d’unités selon les chiffres de S & P Global Mobility.
L’ACEA confirme cette tendance dans son bilan à la fin du troisième trimestre 2023 avec une croissance de 14 % déjà enregistrée. Les crises des composants et de la logistique semblent quasiment être de l’histoire ancienne, mais le ciel n’est pas pour autant dégagé pour l’exercice 2024. En effet, le niveau de production devrait légèrement reculer cette année. S & P Global Mobility estime qu’elle se limitera à 14,88 millions d’unités, soit en baisse de 2,3 %.
Contrairement aux deux années précédentes où la production n’arrivait pas à répondre à la demande, l’exercice qui s’ouvre devrait être marqué par une demande plus faible, obligeant donc les constructeurs à ajuster leur production pour limiter, autant que possible, une guerre des prix destructrice de valeur. Cela étant, dans ce contexte, tous les pays et les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne.
Production stable en France
Dans ce cadre, la production française devrait rester stable avec 1,5 million d’unités VP‑VUL produites. Les nouveautés seront relativement nombreuses dans les usines hexagonales. On retrouve notamment le nouveau Master à Batilly (54), la R5 E‑Tech et l’Alpine A290 (en toute fin d’année) à Douai (59), mais aussi et surtout, en termes de volumes, les nouveaux Peugeot 3008 et 5008, à Sochaux (25). Deux modèles qui devraient totaliser en 2024 près de 176 000 unités, dont plus de 146 000 pour le plus petit de ces SUV.
La montée en puissance du Grenadier d’Ineos, fabriqué à Hambach (57), apportera également sa contribution avec une production estimée à près de 19 000 unités. La carrosserie SUV sera la plus produite en France en 2024 avec plus de 665 000 exemplaires, en croissance de 9 %, alors que les berlines devraient reculer de 2 %, à près de 280 000 unités.
L’Allemagne reste en croissance
Après le rebond de l’année 2023, la production de l’Allemagne en 2024 va continuer de croître malgré un ralentissement. En effet, les usines d’outre‑Rhin devraient gagner 150 000 unités, pour culminer à 4,43 millions de véhicules, et ainsi afficher une croissance de 3,6 %.
Les nouveautés vont être nombreuses, notons les débuts de production du coupé Mercedes‑Benz CLE à Brême, de l’Audi Q6 e‑tron à Ingolstadt, des A6 e‑tron et A5 à Neckarsulm, du nouveau Porsche Macan électrique à Leipzig ou encore de la nouvelle BMW Série 1 là aussi à Leipzig.
Mais, comme en 2023, l’un des plus gros contributeurs à la croissance allemande sera Tesla dont l’usine berlinoise devrait encore augmenter la cadence avec quasiment 300 000 unités attendues, soit une croissance de 44 % selon les chiffres de S & P Global Mobility.
La Pologne gagne encore du terrain
Parmi les autres grands pays producteurs, l’Espagne devrait perdre 90 000 unités (‑3,6 %) en 2024 pour totaliser 2,33 millions de véhicules. L’arrivée du Renault Rafale dans l’usine de Palencia (env. 26 000 unités), du Renault Grand Captur à Valladolid (env. 37 000) ou encore de la Lancia Ypsilon à Saragosse (env. 20 000 unités) ne va pas permettre d’inverser la tendance.
Comme l’an dernier, la Pologne est le pays qui affiche la progression la plus importante, avec 68 000 unités de plus. En effet, sa production va grimper de 12,3 % en 2024, pour atteindre plus de 625 000 véhicules. Le site Stellantis de Tychy va notamment profiter de la montée en puissance de la Fiat 600 mais aussi accueillir, au second semestre, le petit SUV Alfa Romeo Milano.
Le groupe Volkswagen restera le plus grand producteur européen, avec 4,31 millions d’unités, malgré un recul de 3,9 % annoncé par le cabinet. Avec 3,37 millions (‑0,5 %), Stellantis demeurera son dauphin. Pour la troisième marche du podium, Renault‑Nissan‑Mitsubishi tient la corde avec 1,45 million d’unités (+0,2 %) devant Mercedes‑Benz avec 1,37 million (‑0,2 %).
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