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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en octobre 2024 : plongée dans l'inconnu

Publié le 4 novembre 2024

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
Avec une contraction de 11 % en octobre 2024, le marché automobile français enregistre une sixième baisse consécutive. Il n'a totalisé que 135 529 immatriculations. Un résultat qui n'augure rien de bon pour la fin de l'année. Dans ce contexte très morose, la quasi-totalité des marques affichent de mauvaises performances, tout comme l'électrique qui semble subir une panne de batterie.
Les 10 points marquants du marché octobre 2024
En octobre 2024, Toyota a été la troisième marque la plus vendue en France. ©Toyota

Six mois de baisse

Mais où cela s’arrêtera-t-il ? Pour le sixième mois consécutif, les immatriculations de voitures neuves en France ont encore reculé. En octobre 2024, elles se sont en effet contractées de 11 %. Seulement 135 529 voitures ont été mises à la route, alors que le commerce automobile disposait d’une journée supplémentaire de vente par rapport à 2023. Depuis l’avant Covid, qui reste une année référence chez tous les professionnels de l’automobile, le marché a dévissé de 28 %. Et s’il remonte seulement depuis début 2024, ce dernier a enregistré une baisse de 2,75 % à 1,4 million de véhicules. À ce rythme, et peu de raisons rationnelles prouveraient le contraire, il n’atteindra probablement pas les 1,7 million d’unités sur l'année 2024.

 

Bourrage des urnes chez Stellantis ?

Alors que les marchés boursiers spéculent sur l’avenir de Carlos Tavares, le groupe Stellantis pour lequel la France est le premier marché pour Peugeot, Citroën et DS est en chute libre. Avec -20,5 % et 34 438 unités, le groupe plonge deux fois plus que le marché. Et cela aurait pu être pire, car le constructeur a immatriculé sur les derniers jours du moins une partie non négligeable de ses volumes. Exemple ? Au bilan mensuel, les ventes de Peugeot se contractent de seulement 8,7 % (19 480 unités). Alors qu'au 29 octobre 2024, elles reculaient de 30,6 % (14 808). Chez Citroën, c’est pire : -35,9 % à la fin du mois (7 843) mais -56,1 % (5 370) l’avant-dernier jour du mois.

 

Renault à peine mieux loti

Chez Renault, ce n’est pas non plus l’euphorie, mais le groupe reste en phase avec le marché. Il perd en effet 11,5 % (33 150 unités) de ses immatriculations. Dans le détail, Renault enregistre une contraction de 10,4 % (21 259) et Dacia, de 13,6 % (11 689).

 

Seulement trois groupes dans le vert

Dans cette débandade, quelques-uns, très peu pour ainsi dire, s'en sortent. Avec une progression de 10,9 %, le groupe Volkswagen et ses 22 778 immatriculations est en grande forme. Il est notamment porté par la marque éponyme (+15,6 % ; 10 575 unités) et Skoda (+24 % ; 4 443). Le groupe Toyota se trouve même dans une meilleure dynamique avec une progression de 19,4 % (Toyota : +19,4 % ; 12 164 / Lexus : +20,1 % ; 687). Surtout, la marque se paye le luxe d'être la troisième marque la plus vendue en France, devant Dacia, probablement une première depuis sa présence sur notre sol. Enfin, pour être complet, notons les bonnes performances de Jaguar Land Rover et ses +23,1 % (742).

 

L’électrique débranche

L’électrique perd les félicitations du jury. En octobre, ses immatriculations s’effondrent de 18 % à 20 899 unités, soit une part de marché de 15,4 %. Un signal très mauvais pour les mois à venir. Et ce n’est pas mieux du côté de l’hybride rechargeable qui chute de 26,9 %. Ses 10 982 immatriculations ne représentent que 8 % du marché. Un volume qui se rapproche dangereusement du diesel. Celui-ci d'ailleurs s’efface de 26,3 % et ne pèse plus que 6,5 % des ventes, avec 8 761 immatriculations. Seule énergie en progression, l’hybridation non rechargeable, qui est désormais la première énergie en France, avec une part de marché de 39,5 % (53 527), en hausse de 42,2 %. Plus simple à vendre et restant vertueux pour le calcul des émissions de CO2 pour les constructeurs, l'hybride permet notamment à Toyota de prendre la troisième place en France. Par effet miroir, les 100 % essence perdent du terrain (-32,7 %). Il s’est immatriculé 36 397 véhicules, soit une pénétration de 26,9 %.

 

L'électrique en panne chez Tesla

Au sujet de l'électrique, si Renault (3 848 unités ; +36,7 %), Peugeot (2 636 ; +53 %), Citroën (1 926 ; +260 %, début de l'effet ë-C3) et Volkswagen (1 488 ; +24,8 %) progressent avec des volumes relativement conséquents, c'est loin d'être le cas pour d'autres. Bien qu'elle soit la quatrième marque électrique la plus vendue, Tesla glisse de 46,6 % à 1 741 immatriculations. La Citroën ë-C3 se paie même le luxe de passer devant le Model Y de Tesla, qui subit les effets yoyo de sa tarification. La baisse est sensiblement la même chez Hyundai (335 ; -43,7 %) et pire chez Fiat (850 ; -58,8 %) ou Kia (230 ; -76,2 %), deux importants acteurs de l'électrique. Quant à Dacia, l'arrêt du bonus sur la Spring a définitivement tué sa carrière (233 ; -93,2 %).

 

Les utilitaires se rapprochent de la récession

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) sont en repli pour le troisième mois consécutif. Après août et septembre, respectivement à -12,7 % et -15,3 %, le marché a plongé de 9,6 % en octobre, à 30 375 unités. Au cumul annuel, les VUL affichent désormais une progression de seulement 4,1 %, pour un total de 318 579 mises à la route. Pour rappel, à fin juillet, avant donc le renversement de tendance, les immatriculations d’utilitaires légers progressaient de 10,1 %. Il reste à présent deux mois pour sauver les meubles. Mais au rythme où vont les choses, les chances de voir le marché terminer 2024 dans le vert s’amenuisent.

 

Certains poussent les voitures de démonstration

Dans un tel contexte, pas un seul canal de distribution ne tire son épingle du jeu. Le seul qui baisse le moins, valeur refuge par excellence, est celui du véhicule de démonstration. Il se contracte de "seulement" 4,9 % à 16 116 véhicules. Il représente une part de marché de près de 12 % et se montre pour certaines marques, une valeur d'ajustement, comme c'est le cas pour Peugeot (+12,5 % ; 1 901 unités), Volkswagen (+40 % ; 1 747) ou BMW  (+85,6 % ; 310) pour ne citer que ces marques. La palme d'or revient à Cupra qui a immatriculé quasiment autant de VD (620) qu'à particulier (669). De son côté, ce canal a représenté près de 50 % des immatriculations à 67 366 unités, en baisse de 7,4 %.

 

Les flottes boivent la tasse

En octobre 2024, les immatriculations de voitures particulières sur les canaux BtoB (LLD, entreprises et administrations) ont baissé de 13 %, à 44 060 unités. La récession sévit ainsi depuis six mois consécutifs sur le marché des flottes. Les seuls indicateurs positifs sur le mois écoulé sont le rebond des voitures électriques (+22,5 %, 7 131 unités) et la confirmation des hybrides (+14,1 %, 23 113 unités). Depuis janvier, les mises à la route de voitures particulières perdent 7,6 %, à 405 206 unités. Rappelons toutefois que l’année 2023 avait été particulièrement dynamique. À titre de comparaison, le marché évolue actuellement à +12,7 % par rapport à 2022.

 

Les occasions gardent le vent en poupe

Après une rentrée encourageante, le marché des voitures d'occasion a poursuivi sur sa lancée. Les ventes ont augmenté de 3,5 % en octobre, à plus de 489 230 unités. Cela a profité à toutes les marques majeures, dont Toyota (19 517 unités ; +13,6 %) qui a encore fini devant Mercedes. Avec 179 730 transactions à leur actif, les pros atteignent 36,7 % de pénétration. Au terme des dix premiers mois, le marché frôle les 4,5 millions d'unités, en croissance de 4,1 %. Retenons aussi que pour la première fois de l'histoire, les voitures électriques d'occasion ont passé la barre des 100 000 reventes sur une année civile.

 

(Avec Damien Chalon, Christophe Jaussaud, Catherine Leroy et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion d'octobre 2024 dans notre Data Center.
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