Les dix points marquants du marché automobile en octobre 2022 : l'amélioration se poursuit
Un malade sur la voie de la convalescence ?
Serait-ce la lumière au bout du tunnel ? L'immatriculation des commandes du premier semestre tant annoncées par les constructeurs ? Difficile de se prononcer tant le marché reste extrêmement fragile, mais les faits sont probants. Pour le troisième mois consécutif, le marché automobile en France est dans le vert. En octobre 2022, il a en effet progressé de 5,5 % par rapport à la même période l'année dernière ; 124 981 véhicules ont été immatriculés. Pour le clin d'œil, c'est exactement la même progression qu'en septembre 2022, même si sur cette période, il s'était vendu 118 521 véhicules. Pour autant, cette bonne nouvelle ne doit pas faire oublier la situation générale du marché qui n'est pas en forme. Depuis le début de l'année, il s'est immatriculé 1 237 048 véhicules, soit une baisse de 10,3 %. Cela représente 141 846 voitures en moins et 593 308 par rapport à l'année de référence qu'est 2019. Si le marché reste à ce rythme, il sera difficile d'atteindre les 1,6 million d'unités à la fin de l'année.
Stellantis en panne...
Malgré des ventes en hausse, les groupes français ne sont pas à la fête. Stellantis enregistre une baisse de 4,4 % (39 045 immatriculations), plombé par un Citroën qui dévisse de 13,8 %, soit 10 267 immatriculations (-19,6 % depuis le début de l'année, un des plus mauvais résultats pour une marque généraliste), un Fiat pas vraiment en forme (- 8,8 % ; 2 798), pas plus que DS Automobiles (- 7,7 % ; 1 462), malgré le lancement du DS7 restylé qui devrait donner du baume au cœur et un Jeep en dessous de tout. La marque américaine décroche de 60,8 % avec 373 immatriculations. Peugeot n'est pas forcément mieux, car la marque enregistre une perte de 2 % (21 106). Reste Opel qui explose avec une progression de 55,3 % (2 643). Une explication ? Opel semble avoir un peu avoir boosté le VD qui représente 23,9 % des immatriculations. Enfin, n'oublions pas Alfa Romeo qui a écoulé 363 modèles (+303,3 %), principalement des Tonale dont la moitié de VD (186).
... Tout comme Renault
C'est encore moins la fête chez Renault. Sur ce mois, la marque au losange perd 10,2 % (18 364). Et il n'y a pas de lot de consolation pour Renault, car depuis le début de l'année, elle se retrouve à la deuxième place (193 643 immatriculations), toute marque confondue, derrière Peugeot (204 675). Une première. En revanche, Dacia enregistre une hausse de 3,6 % (10 157). Plus anecdotique, Alpine progresse de 3,7 % (170).
Toyota devant Citroën
Ces statistiques, qui ont pour certains, des courbes dignes de montagnes russes, modifient profondément le classement des marques pour ce mois d'octobre. Peugeot reste certes la marque la plus vendue (21 106 immatriculations ; -2 %), suivie par Renault (18 364 ; -10,2 %), mais en troisième position, s'invite... Toyota ! Pour la première fois, la marque japonaise se hisse à cette position avec 10 288 unités (+55,2 %). C'est certes "que" 21 voitures de plus que Citroën (10 267 ; -13,8 %), mais c'est suffisamment fort pour le notifier. D'autant plus que Dacia suit de très près (10 157 ; +3,6%). A noter également que Kia et Hyundai se hissent dans le top 10 des marques les plus vendues avec respectivement une 7e place (4 292 ; +5,2%) et une 9e place (3 868 : -2,6%).
La Dacia Sandero surperforme, la Renault Clio dévisse
Si l'on se penche sur le top 5 des modèles les plus vendus, là aussi, le tableau est singulier. Si la Peugeot 208 (8 470 immatriculations ; 44,9%) conserve sa première place, la Dacia Sandero (6 307 ; +29,7%) continue à séduire de plus en plus de monde. Plus loin, la Citroën C3 se hisse à la troisième place (4 674 ; -7,5%). Au pied du podium, se trouvent le Peugeot 2008 (4 480 ; -42,3%) et la Renault Clio qui peine à y voir clair (4 350 ; - 29,3 %).
L'électrique devant le diesel à 11 unités près
Les parts des différentes énergies se stabilisent. Avec 46 063 immatriculations, l'essence affiche une part de marché de 36,9 % (+8,1%). Plus loin derrière, l'hybride non rechargeable (26 859 ; pdm : 24,7%) enregistre une belle progression de 21,5 %. L'électricité devient à 11 unités près, la troisième énergie la plus vendue en France avec 16 861 unités (pdm : 13,5 % ; +8,2 %), suivie par le diesel (16 850 ; pdm : 13,5 %), en baisse de 26,4 %. Outre la demande du marché, qui reste encore à analyser dans les détails, ce résultat s'explique en partie de deux manières : les constructeurs ont fortement réduit leur gamme diesel et pousse la livraison des VE pour éviter les pénalités liées aux normas CAFE. L'hybride rechargeable reste à la traine (11 107 ; pdm : 8,9 %) avec une baisse de 3,6%. Enfin, pour être complet, le GPL, toujours porté par Dacia et dans une moindre mesure, par Renault, enregistre 4 482 immatriculations, soit une part de marché de 3,6 %. N'oublions pas non plus l'E85 et ses 2 735 immatriculations (pdm : 2,2 %). Ces deux énergies alternatives représentent une part de marché de 5,8 %. Belle performance.
Des véhicules de démonstration en baisse
Avec 56 805 immatriculations, le canal des particuliers représentent une part de marché de 45,4 % en progression de 7,5 %, tandis que celui des sociétés et de la LLD additionnés (39 552) couvrent 31,6 % des immatriculations, une petite baisse de -3,2%. De son côté, la LCD semble recouvrir - enfin - des couleurs avec une progression de 50,2% soit 8 905 unités (7,1 % de pdm). Etonnant pour un mois d'octobre ? Sans doute mais les constructeurs ont des engagements contractuels avec les loueurs qu'ils doivent honorer avant la fin de l'année même si la saisons touristique se termine. De son côté, le canal du véhicule de démonstration baisse de 1,8%, soit 18 499 immatriculations, soit une pénétration de 14,7 %.
Un marché de l'utilitaire en berne
Le VUL ne retrouve pas toujours des couleurs. Il a enregistré une baisse de 6,7 % à 28 143 immatriculations. Depuis le début de l'année, la baisse est de 21,1 % à 285 013 unités. Dans le détail, Renault recule de 4,1 % (8 319) et Peugeot de 3,1 % (4 888). Chez Citroën, les résultats sont très mauvais ; les immatriculations s'écroulent de 16,8 % (3 983). Ford se positionne comme l'outsider (2 207 ; -1,2 %) tandis que Mercedes enregistre une belle performance (1 779 ; +26,3%). C'est loin d'être la cas pour Fiat (1 371 ; - 30,2%).
Un VOP historiquement bas
Le marché des voitures d'occasion a rendu sa plus mauvaise copie depuis octobre 2011. A l'époque, alors en recul de 2,3 % sur un an, le nombre de transactions était tombé à 448 906 unités. En octobre 2022, AAA Data rapporte un total de 439 421 remises à la route, soit 13,8 % de moins que l'an passé. C'est dans ces mêmes proportions que le secteur décroît à l'échelle des 10 premiers mois de l'exercice, à 4 382 243 unités. Ce mois d'octobre n'a souri à aucune marque du top 30. Au sommet, Renault perd 16,5 % (83 530 VO), Peugeot glisse de 12,8 % (78 769 VO) et Citroën rend 16,4 % (46 885 VO).
Le leasing en force chez les particuliers
Près de 53 % des particuliers achètent en leasing. Sur le mois d'octobre 2022, les particuliers ont pesé 45,8 % des immatriculations de voitures neuves. sur ce volume qui atteint 57 286 véhicules, la part du financement en leasing représente désormais 52,8 % des acquisitions, dont 31,6 % en location avec option d'achat et 21,2 % en location longue durée. Depuis 10 mois, la part du leasing dans le financement des particuliers atteint 51,2 %. (Sources : AAA - avec Catherine Leroy et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de voitures neuves dans notre Data Center :
VN par groupe et marque - Octobre 2022
VN par marque et modèle - Octobre 2022
VN par canaux - Octobre 2022
VN par canaux - 10 mois
VN par énergie et marque - Octobre 2022
VN par énergie et marque - 10 mois 2022
VN par canaux et type de financement - Octobre 2022
VN par marque, modèle et énergie - 10 mois 2022
VN par canaux et modèles - 10 mois 2022
VO par âge, marque et canaux - Octobre 2022
VUN par marque, modèle et énergie - Octobre 2022
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