Les 10 points marquants du marché automobile en janvier 2025 : l'année commence dans le rouge
Une année qui ne commence pas très bien
Si la plupart des réseaux ont été satisfaits des portes ouvertes de la mi-janvier, au final, ce premier mois de l'année 2025 n'aura pas été bon. Certes, janvier a toujours été compliqué, mais les immatriculations ont reculé de 6,2 % pour atteindre 114 673 unités. "Aujourd'hui, c'est le niveau des commandes qui inquiète et laisse présager d'une faiblesse persistante des immatriculations pour les mois à venir", a commenté Marie-Laure Nivot, analyste chez AAA Data. Toujours en attente d'une fiscalité claire, les professionnels, notamment les loueurs longue durée, ont freiné leurs achats. "Nous sommes dans la continuité du deuxième semestre 2024, qui était très morose, a observé de son côté Marc Mortureux, directeur général de la PFA. Le contexte reste très incertain et n'est pas très propice à la dépense." Pour mémoire, les ventes de janvier 2024 avaient été en grande partie soutenues par les livraisons des véhicules commandés au cours des deux derniers trimestres 2023.
Stellantis, deux fois sous le marché
Avec un recul de 12,1 %, Stellantis enregistre une baisse deux fois supérieure à celle du marché (-12,1 % ; 35 624 unités). Si Peugeot chute un peu moins (-5,5 % ; 19 284), Citroën, en dépit de la nouvelle génération de C3, ne fait pas mieux que le marché (-6,7 % ; 9 234), tandis que toutes les autres marques mainstream du constructeur enregistrent un très mauvais début d'année : -29,2 % chez Opel (2 798), -46,1 % chez Fiat qui atteint péniblement les 1,5 % de pénétration et -48,9 % chez DS Automobiles (1 013). Seules Jeep (+35,1 % ; 801) et Alfa Romeo (+69,9% ; 656), qui profitent respectivement de l'effet Avenger et Junior s'en sortent.
Renault ne dit pas merci à Dacia
Chez Renault, c'est moins pire. Le groupe a vu ses immatriculations se contracter de "seulement" 3 % (27 994), plombées par Dacia (-28,4 % ; 9 975) qui n'arrive pas depuis quelques mois à reprendre des couleurs. De son côté, Renault bénéficie de l'aura de la R5 et progresse de 19,4 %, pour atteindre 17 726 immatriculations. La R5 se positionne en effet comme la deuxième voiture la plus vendue du constructeur avec 2 813 immatriculations.
Toyota n°3 des immatriculations
Dans ce contexte très morose pour Dacia, Toyota se place sur la troisième marche du podium des ventes de voitures en France. La marque japonaise a en effet enregistré 10 497 immatriculations, en progression de 1,6 %, ce qui représente une part de marché de 9,2 %. En janvier, près d'une voiture sur dix immatriculées, était donc une Toyota. Un résultat qui permet à la marque japonaise d'intégrer le top 10 des modèles les plus vendus, en se positionnant à la 7e place avec 3 760 Yaris Cross.
L'électrique se maintient
Portée en partie par les immatriculations de la Renault 5 (2 813 unités) et de la Citroën ë-C3 (1 548), qui ont représenté à elles seules une vente sur cinq de modèles électriques, cette énergie limite la casse. Avec une contraction de 0,5 %, elle représente une part de marché de 17,4 %, soit 19 923 des immatriculations. En revanche, l'ancienne star qu'était Tesla s'effondre de 63,4 % avec seulement 1 141 immatriculations. L'attente de l'arrivée du nouvel Model Y n'est peut-être pas la seule raison d'une telle dégringolade. En outre, la déferlante chinoise n'est toujours pas là. Si MG se porte relativement bien (+21,3 % ; 1 539), c'est grâce à des modèles hybrides, comme le ZS (771) et la MG3 (489) et non pas à la MG4 (144 ; - 84,4%). Quant à BYD, cela semble être beaucoup plus compliqué que la marque ne l'avait escompté avec un recul de 14,3 % (366), alors qu'elle dispose de plus de modèles dans sa gamme et d'un réseau plus important qu'il y a un an.
Le diesel devant les hybrides rechargeables !
Pour la première fois depuis longtemps, les hybrides rechargeables (PHEV) sont repassées derrière les modèles diesel. En janvier, le PHEV a en effet dévissé de 54 % pour ne représenter qu'une part de marché de 4,2 %, soit 4 852 immatriculations contre 4,3 % pour le diesel, soit 4 956 unités, en baisse de 48,5 %. Ce recul, lié à l'incertitude fiscale, est d'autant plus inquiétant que les constructeurs ne cessent de proposer de nouveaux modèles tandis que l'offre sur le diesel se réduit comme peau de chagrin.
Entrée en matière ratée pour les flottes
Le flou réglementaire et fiscal du moment n’incite pas vraiment les entreprises à renouveler leur flotte automobile. Un attentisme qui se traduit, en janvier 2025, par une chute de 11,3 % des immatriculations sur les canaux de la location longue durée, des sociétés et des administrations. Seulement 33 587 mises à la route de voitures particulières ont été comptabilisées. Notons toutefois le net rebond des électriques, de près de 30 %, à 6 618 unités. Les hybrides progressent également (+13,1 %) en dépit de l’énorme glissade des hybrides rechargeables (-59,8 %).
Retour des VD et de location courte durée
Alors que tous les canaux sont dans le rouge, ceux des ventes tactiques, à savoir le véhicule de démonstration et la courte durée enregistrent une hausse, ce qui n'est absolument pas un bon signe. Le premier a en effet progressé de 2,3 % (14 453 unités), tandis que le second de 11,2 % (12 092). Dans le même temps, celui des particuliers s'est contracté de 7,8 % (52 476) et comme vu au-dessus, un constat similaire est à observer pour les ventes à professionnels. Parmi les dix premiers constructeurs, tous ont immatriculé des véhicules chez les concessionnaires, sauf Peugeot (-18,5 %), Toyota (-41,9 %) et Citroën (-12,8 %).
Débuts très poussifs pour les utilitaires
Dans le prolongement de la fin d’année 2024, le marché des véhicules utilitaires légers démarre 2025 d’une bien triste manière. Les mises à la route reculent de 10,1 %, à 25 281 unités. La chute est sévère pour Citroën, à -30,5 %, sous la menace de Ford (-6,7 %) pour la troisième marche du podium. Renault est également à la peine, perdant 11,1 %. La seule performance notable dans le haut du classement est celle de Toyota, qui voit ses volumes s’envoler de 49,3 %. Avec 1 353 unités, le constructeur japonais occupe la 5e place du classement.
Très bonne entame pour les véhicules d'occasion
Il faut remonter à 2021 pour trouver trace d'un démarrage aussi bon sur le marché des véhicules d'occasion. Selon AAA Data, 457 668 voitures ont été revendues en janvier 2025, soit 7,7 % de mieux que l'an passé. Constat qui vaut aussi pour les utilitaires (+8,8 %, à 75 867 unités). En ce qui concerne les seules voitures d'occasion, les distributeurs n'ont grimpé que de 4,8 % en volume, à plus de 150 400 transactions, soit une pénétration de 32,9 %. Tandis que les échanges de gré à gré ont pris 9,2 % pour atteindre 307 250 unités (67,1 % du total). Toutes les motorisations sont en croissance, mais en gagnant 51,9 %, l'hybride revendique 49 263 unités et franchit ainsi la symbolique barre des 10 % de pénétration.
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