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Citroën C3 : une mutation réussie

Publié le 24 mai 2024

Par Damien Chalon
8 min de lecture
La nouvelle C3 marque un tournant dans le positionnement de Citroën, qui se recentre sur l’essentiel, un peu sur le modèle de Dacia. La marque aux chevrons ne renonce pas pour autant à ses principaux marqueurs, à commencer par le confort. En électrique, la citadine se révèle plutôt convaincante.
Citroën C3
Citroën réussit sa mue en tant que marque essentielle avec la nouvelle C3. ©Citroën

Citroën semble enfin avoir trouvé sa place dans l’échiquier Stellantis. Après de longues années de tâtonnement et d’initiatives infructueuses, la marque aux chevrons se recentre sur l’essentiel. L’entrée de gamme, mais pas le low cost. Un positionnement pleinement assumé avec la nouvelle C3.

 

La 4e génération de la citadine arrive sur des terres abandonnées par la plupart des constructeurs. Celles des voitures abordables. En démarrant à 14 990 euros, en version essence de 100 ch, la C3 vise clairement la Dacia Sandero qui fait un carton commercial partout où elle passe. Citroën compte bien prendre l’aspiration et en faire autant.

 

30 % des volumes de la marque

 

Ce changement de cap était un pari risqué. La C3 représente en effet 30 % des volumes de la marque et ses 5,6 millions de ventes cumulées au fil des générations en font le modèle le plus vendu de l’histoire de Citroën, devant la 2 CV. Le succès de la génération actuelle, qui se poursuit en ce début d’année 2024 avec près de 22 000 immatriculations à fin avril, ne laissait clairement pas le droit à l’erreur.

 

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Les intentions de la marque ont pris racine avec le concept Oli, dévoilé en septembre 2022. Une direction validée avec la C3, qui en reprend d’ailleurs bon nombre d’éléments de design. Finies les rondeurs, la nouvelle privilégie les lignes verticales et horizontales plus marquées.

 

La C3 qui s’apprête à arriver dans les showrooms mi-juin va également piocher quelques codes dans le monde des SUV. Elle s’élève, par exemple, de 103 mm par rapport à sa devancière. Elle conserve néanmoins son format compact avec une longueur de 4 015 mm (+19 mm). L’ensemble est plutôt cohérent. La C3 arbore un look moderne qui ne présage évidemment pas de son succès futur.

 

Le confort avant tout

 

À bord, l’ambiance est plutôt neutre. Rien d’extravagant au programme, surtout en entrée de gamme You où la planche de bord fait l’impasse sur l’écran central de 10,25 pouces. En lieu et place se trouve une station pour smartphone. Les plastiques noirs et durs sont omniprésents, ce qui était déjà le cas sur la génération précédente.

 

©Citroën

 

Soulignons en revanche que dès le premier niveau, les aides à la conduite (régulateur/limiteur de vitesse, alerte de franchissement de ligne, alerte risque collision…) sont de série. Dommage toutefois que nos véhicules d’essai, qui étaient des préséries, en fussent dépourvus. Les modèles de démonstration qui arriveront bientôt en concession ne pourront pas en faire l’impasse.

 

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Citroën a ensuite voulu faire de la nouvelle C3 une référence en termes de confort sur son segment. C’est pourquoi la suspension à butées hydrauliques est, elle aussi, de série dès la finition You. Cette attention portée au confort prend une autre dimension en finition Max avec les sièges Advanced Comfort. Le résultat est probant. Un autre point appréciable est l’habitabilité en hausse par rapport à la C3 actuelle, idem pour le volume de coffre (310 litres vs 300 litres).

 

La C3 Max est mieux dotée dans tous les domaines, justifiant un surcoût de 4 210 euros sur le 1,2 l essence de 100 ch et de 4 500 euros en électrique. On trouve en plus une caméra de recul, un affiche tête haute plus perfectionné, l’écran central de 10,25 pouces, la climatisation automatique, la recharge smartphone sans fil ou encore les rétroviseurs dégivrants et rabattables électriquement.

 

Deux finitions, peu d'options

 

Profitons-en pour préciser que la C3, qui se limite donc à deux finitions, est pratiquement proposée sans option. La version électrique bénéficie de certaines spécificités, comme un frein à main électrique en entrée de gamme et d’un pare-brise acoustique ainsi que d’un accoudoir central en haut de gamme.

 

Ce qui amène à parler des motorisations. Le moteur 1,2 l turbo essence de 100 ch, nouvelle génération de PureTech (distribution à chaîne et non à courroie), remplit bien sa mission avec un 0 à 100 km/h en 10,6 secondes, une vitesse maximale de 160 km/h et un couple de 205 Nm dès 1 750 tr/min. Des performances sages en phase avec la philosophie de la C3.

 

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Sa consommation est annoncée à 5,6 l/100 km et ses rejets de CO2 à partir de 126 g/km. Des valeurs correctes qui s’expliquent aussi par le poids contenu de la citadine (1 151 kg). Les vocalises sont également mieux filtrées que sur la précédente C3. Dommage en revanche qu’il ne puisse pas être associé à une boîte automatique.

 

©Citroën

 

La gamme thermique sera complétée en fin d’année par une offre hybride 48 V de 100 ch. Elle devrait permettre de faire 50 % des trajets en ville en électrique, selon Citroën. Ses émissions de CO2 débuteront à 117 g/km. Elle sera proposée avec une boîte de vitesses électrifiée ë-DCS6 à double embrayage. Les tarifs débuteront à moins de 20 000 euros.

 

Une ë-C3 à partir de 23 300 euros, hors bonus

 

L’alternative est sinon de basculer vers le 100 % électrique avec l’ë-C3. L’investissement est plus élevé puisque la finition You est à 23 300 euros et la finition Max à 27 800 euros. Pour les particuliers, le bonus de 4 000 euros permet d’alléger la note, contrairement aux professionnels qui en sont privés.

 

La ë-C3 développe 113 ch pour un couple de 120 Nm. Là aussi, les performances sont modestes avec une vitesse maximale de 135 km/h et un 0 à 100 km/h en 10,4 secondes. Le but est de privilégier autant que possible l’autonomie. Celle-ci atteint 326 km en cycle WLTP grâce à une batterie LFP (Lithium Fer Phosphate) de 44 kWh.

 

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Comme pour la version thermique, le confort est de bon aloi, aussi bien en suspension qu’en acoustique. Le surpoids lié aux batteries (1 416 kg sur la balance) n’affecte pas outre-mesure les sensations de conduite. Lors de notre essai, nos efforts pour limiter la consommation ont payé avec une note finale de 12,5 kWh/100 km (homologation à 17,1 kWh/100 km).

 

©Citroën

 

Pour la recharge, Citroën propose de série un chargeur de 7,4 kW et en option une variante assez onéreuse (400 euros) de 11 kW. La ë-C3 peut également se charger très rapidement puisqu’elle accepte jusqu’à 100 kW de puissance en courant continu. De quoi faire le plein à 80 % en 26 minutes. La gamme électrique sera complétée en 2025 avec une version affichant 200 km d’autonomie, plus abordable. Elle débutera à 19 990 euros sans tenir compte du bonus.

 

Production européenne

 

La C3, tant en électrique qu’en thermique, est plaisante à prendre en main, même si quelques éléments auraient mérité un peu mieux. L’affichage tête haute est assez pauvre en informations, faisant regretter le combiné d’instruments de la C3 précédente. On se demande également pourquoi les vitres électriques (avant et arrière en finition Max) bénéficient d’une descente séquentielle, ce qui n’est pas le cas pour la montée…

 

Le bilan est donc très positif pour cette nouvelle génération qui, c’est important à souligner, est produite en Europe, dans l’usine slovaque de Trnava. Près de 12 000 commandes ont déjà été prises à ce jour par Citroën, sans que le véhicule ait été vu et testé par les clients. Un niveau rarement vu selon les dirigeants de la marque. Il faut dire que le modèle a été dévoilé dès octobre 2023, très en amont de sa commercialisation.

 

Le dispositif du leasing social est tombé à pic avec 6 000 commandes engrangées. Le challenge est maintenant de procéder à ces livraisons avant la fin du mois de septembre, date limite fixée par le gouvernement. Citroën prévoit une montée en cadence de la production dans le courant de l’été pour y parvenir.

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