Les 10 points marquants du marché automobile de mars 2023 : les livraisons s'accélèrent !
Forte progression des livraisons
C’est la première fois depuis des trimestres que le marché automobile n’a pas affiché de tels chiffres. En mars 2023, il a en effet progressé de 24,2 %, pour atteindre 182 712 immatriculations. Un très beau résultat, d’autant plus qu'il s’agit du huitième mois consécutif de hausse (sauf décembre 2022 qui avait connu un tassement de 91 véhicules par rapport à 2021). Sur le trimestre, le marché croît de 15,2 %, à 420 887 immatriculations. Une croissance qui s’illustre par la forte augmentation des livraisons des véhicules commandés depuis des mois. Mais derrière ce bilan positif, se cache une réalité un peu moins rose. En premier lieu, mars 2023 est loin d’égaler les mois de mars ante-pandémie, pendant lesquels il s’écoulait entre 210 000 et 220 000 voitures. Ensuite, tous les distributeurs constatent une baisse des commandes depuis le début de l’année. Selon nos informations, elles seraient, toutes marques confondues, en contraction de plus de 10 % sur janvier et février 2023, ce qui pourrait préfigurer un second semestre tendu.
Stellantis et Renault retrouvent des couleurs
Si l’on en croit les résultats de Stellantis, les problèmes de semi-conducteurs et de livraisons sont derrière. Les immatriculations du groupe ont en effet progressé de 26,3 % (57 293 unités), avec une mention spéciale pour Peugeot (+35 % ; 29 158), Opel (+28,7% ; 4 381) et Citroën (+18,8 % ; 16 444). Les C5 Aircross coincés sur les parkings de l’usine de Rennes (35) semblent enfin avoir été livrés car ce modèle est ce mois-ci le deuxième le plus vendu de la marque avec une progression de 245,7 % (2 686) ! Néanmoins, il faut relativiser la bonne performance de Peugeot qui a doublé ses immatriculations sur le canal des véhicules de démonstration (+106,1 % ; 4 420). Cela semble beaucoup plus sain au niveau du groupe Renault qui voit ses immatriculations progresser de 25,7 %. Un beau score dû à Renault (+30,2 % ; 27 172), qui a immatriculé deux fois moins de VD que Peugeot. Quant à Dacia, qui a porté le groupe depuis des mois, elle ne contribue à la performance "qu’avec" une croissance de 19,4 % (15 189).
Kia, Ford et Suzuki en berne
Malheureusement pour elles, quelques rares marques n’ont pas été la fête. Kia nous avait habitués à de belles progressions depuis des mois ; pourtant, en mars, ses immatriculations se sont contractées de -14,5 % (3 851). Inversement, Hyundai progresse de 14,5 % et 4 624 unités. Le mois n’a pas été bon non plus pour Ford (-7,5 % ; 5 634). Sont-ce les prémices de l’arrêt de la commercialisation de la Fiesta ? A suivre les mois prochains. Enfin, Suzuki n’arrive toujours pas à remonter la pente avec, ce mois-ci, une baisse de 12 % (1 767).
Une Renault Clio très en forme
Dans ce top 5 mensuel par modèle, la Peugeot 208 conserve la première place, une habitude désormais bien rodée. Elle s’est écoulée à 11 216 exemplaires, en progression de 43,2%, atteignant une part de marché globale de 3 ,7 %. La Renault Clio se positionne sur la deuxième marche (9 004), au prix d'une très belle progression de 58,3 %. Citroën reprend – enfin – du poil de la bête avec 7 634 C3 immatriculées (+17,8 %), ce qui lui permet de se positionner à la troisième place de ce classement. Enfin, au pied du podium, se trouvent la Peugeot 2008 (5 683 ; + 57,9%) et la Dacia Sandero, qui ce mois-ci dévisse à 17,2 % (5 429). Une baisse qu’il faut relativiser, car sur les trois premiers mois de l’année, elle reste la troisième voiture la plus vendue.
BMW superforme, Mercedes-Benz s’efface
Sur le marché du premium, BMW s’envole et survole la concurrence. Les immatriculations ont explosé de 77,9 % (7 082). Et au sein du groupe, même satisfecit pour Mini qui a progressé de façon similaire (+72,3 % ; 3 563). Audi, qui a été un peu malmené ces derniers temps, retrouve aussi le sourire (+21,1 % ; 5 191). En revanche, c’est beaucoup plus difficile chez Mercedes-Benz. La marque n’a immatriculé que 4 390 voitures (-10,2 %). Ce n’est pas mieux chez Volvo (- 6 % ; 1 305) et c’est pire chez Lexus (-27,5 % ; 266). Sur les trois premiers mois de l’année, BMW conserve de loin la première marche du premium (13 860), suivie par Audi (11 755) et de plus loin par Mercedes-Benz (9 951).
L’envol de l’électrique
Avec une telle progression, toutes les énergies en profitent... sauf le diesel. Ce dernier n’a représenté que 10,9 % du mix énergétique (19 874 immatriculations), en baisse de 5,7 %. Une baisse qui se renforce de mois en mois, conséquence directe de la disparition du diesel dans le portefeuille d’un grand nombre de marques. En revanche, l’électrique (BEV) explose en mars avec une progression de 54,4 % (30 635) ; cette énergie a couvert, en mars 2023, 16,8 % des immatriculations. Il y a eu moins de 4 000 véhicules d’écart entre les hybrides non rechargeables (FHEV) et les BEV. Sur les trois premiers mois de l’année, l’écart est néanmoins plus important, la part de marché des FHEV étant de 20,2 % contre 15,4 % pour les BEV.
Les particuliers sur le devant de la scène
Le canal des particuliers s’est très bien tenu. Il a couvert une part de marché de 54,1 % en mars 2023 et a progressé de 21,6 %, pour atteindre 83 841 immatriculations. Bonne tenue également pour le canal BtoB. Il a enregistré une part de marché de 28 %, en progression d’environ 30 %, soit un volume total de 51 186 VP. De leur côté, les loueurs courte durée ont désormais de quoi renouveler leur parc : les immatriculations ont connu une belle embellie (+43,6 % ; 22 461), soit une part de marché de 12,3 %. Avec un tel renflouement, les prix des locations n'ont pas de raison d'augmenter cet été. Enfin, les véhicules de démonstration ont représenté sensiblement le même volume que la LCD (22 727), mais leurs immatriculations n’ont progressé que de 7,1 %.
Les VUL rallument la lumière
Évènement sur le marché des utilitaires légers. La croissance a fait son retour en mars. Les immatriculations grimpent de 3,8 %, à 35 287 unités. Cela faisait pratiquement deux ans que cette catégorie alignait les contre-performances. Mention spéciale pour Renault dont l’activité sur le mois a bondi de 31,4 %, à 10 155 unités. La marque au losange a capté à elle seul 28,8 % du marché VUL. Une performance qui contrebalance avec celle des marques de Stellantis. Citroën a plongé de 25,5 % (5 341 unités), Peugeot de 6,1 % (5 652 unités) et Fiat de 10,5 % (2 234 unités). La meilleure progression sur le mois est à mettre à l’actif de Toyota (+63,5 %). Cette éclaircie de mars ne permet toutefois pas au marché des VUL de renouer avec la croissance sur l’ensemble du premier trimestre 2023. Le déficit par rapport à l’an passé s’élève à 3 %, avec 87 843 immatriculations.
VO : un premier trimestre des plus faibles
Il y avait eu l'exercice 2013. Il y aura désormais celui de 2023. Dix ans après le trou d'air de la période post-crise économique (1,313 million de VOP à l'époque), le marché des voitures d'occasion connaît à nouveau une mauvaise entame. En comparaison au premier trimestre de l'an passé, le volume a plongé de 6 % pour s'établir à 1 311 090 unités, dont 482 428 ventes comptabilisées en mars (-4,7 %). Ce qui est assez révélateur du niveau de tension. Après trois mois, les leaders du marché, Renault et Peugeot, accusent des baisses respectives de 9,1 % (246 745 unités) et 7,3 % (232 199 unités). Tandis que Toyota résiste (-0,2 %, à 45 902 VOP), Dacia fait une percée spectaculaire en terminant le trimestre avec un volume en hausse de 8,4 %, à 38 208 unités.
Des flottes gonflées à bloc
Il y a belle lurette que le marché des flottes n’avait pas affiché de tels résultats. Au mois de mars, 77 606 voitures particulières et utilitaires légers ont été immatriculés sur les canaux BtoB (administrations, loueurs longue durée et sociétés). Un volume en progression spectaculaire de 20,7 %. Le segment des voitures particulières a été le plus dynamique avec une envolée de 29,9 %, à 51 186 unités. Une performance digne des meilleurs mois d’avant crise. A la différence près que le mix énergétique est totalement chamboulé avec un diesel à 18,2 % de part de marché… toutes les autres énergies tirent leur épingle du jeu, à l’image des électriques qui grimpent de 85,7 %, à 6 596 unités. Depuis janvier, les VP affichent 15,1 % de croissance avec 125 047 immatriculations au compteur. Les VUL retrouvent également des couleurs avec 6,1 % de progression en mars, mais sur un volume encore assez faible (26 420). Le déficit sur le premier trimestre 2023 s’élève à 4,7 % par rapport au T1 2022. Dans sa globalité (VP+VUL), le marché des flottes achève les trois premiers mois de l’année à +7,4 % et 191 224 mises à la route.
(Avec Damien Chalon et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de mars 2023 dans notre Data Center.
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