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Distribution

Stellantis repousse à 2026 le contrat d'agent en France

Publié le 11 décembre 2023

Par Christophe Bourgeois
4 min de lecture
Face aux difficultés rencontrées lors de la mise en place du contrat d'agent dans les quatre pays tests (Autriche, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas), Stellantis revoit sa stratégie. Au programme, un déploiement par pays et pour toutes les marques, mais étalé dans le temps.
Stellantis contrats d'agent
Stellantis prévoit de repousser les contrats d'agent à 2026. ©Stellantis

C'est l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Selon nos informations, Stellantis aurait décidé de reporter le contrat d'agent commisionnaire pour le marché français à 2026.

 

Initialement, les distributeurs Alfa Romeo, DS Automobiles et des utilitaires du constructeur devaient passer sous ce nouveau régime en avril 2024, tandis que pour les autres marques du groupe (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat et Jeep), la date fixée était 2027.

 

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"Nous avons pris en compte le retour d'expérience de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et de l'Autriche qui sont depuis septembre 2023, des régions pilotes pour le déploiement du nouveau mode de distribution, nous a expliqué un des porte-paroles du constructeur français. À partir de cette expérience, nous avons décidé de faire évoluer notre déploiement et d'avoir une approche verticale."

Un nouveau pays tous les trois mois

 

Cela signifie que dès l'année prochaine, la mise en place du contrat ne se fera pas par marque ou groupe de marques comme c'était initialement le cas, mais pour l'intégralité des marques et pays par pays.

 

"Tous les trois mois, dans le but de conserver une dynamique, un pays passera sous le nouveau contrat", poursuit le constructeur, sans pour autant donner un calendrier précis. Mais selon nos informations, il est fort probable que les pays tests seront les premiers sur la liste.

 

Si le constructeur ne communique pas sur les difficultés enregistrées lors de ces premiers mois de tests, les retours que nous avons pu avoir provenant du réseau belge montrent les mêmes obstacles que le groupe Volkswagen rencontre actuellement en France.

 

Pour rappel, 100 % des concessionnaires ont signé le nouveau contrat pour la distri­bution des véhicules électriques, pour les marques Volkswagen VP, VU, Skoda, Audi et la procédure était déjà lancée pour Cupra et l’ID.Buzz.

 

Des problèmes informatiques

 

Le démarrage a été beaucoup plus laborieux que prévu, notamment à cause de problèmes informatiques et de gestion quotidienne. Cela a eu pour conséquence de retarder la livraison des véhicules, néanmoins gérable par le constructeur, car les modèles concernés portent sur un volume très faible, mais fortement préjudiciable pour le client final.

 

"Néanmoins, cela est moins pire que cela n'a été, reconnaît un important distributeur Volkswagen dans le centre de la France. "Sauf pour les grands comptes. Sur ce canal, nous sommes passés également en contrat d'agent et là, ni l'outil informatique, ni les équipes chez le constructeur, ne sont vraiment opérationnels."

 

La Belgique, zone test

 

En Belgique, les griefs sont assez similaires. "Je ne pense pas que Stellantis s'est rendu compte des difficultés informatiques qu'un tel bouleversement pouvait entraîner", note un important distributeur Peugeot en Wallonie.

 

Et de citer quelques détails qui compliquent la vie quotidienne des concessionnaires dont les intérêts ne vont pas toujours dans la même direction. "Nous avions des véhicules disponibles dans le système qui ne l'étaient plus lors de la commande, des changements de dernière minute de la part du client qui bloquaient la livraison, etc." La liste étant loin d'être exhaustive.

 

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Autre problème, et de taille, le coût du stock. "Lorsque les contrats d'agent ont été validés par les constructeurs, l'argent ne coûtait rien et les stocks étaient au plus bas, voire inexistants, poursuit notre distributeur belge. Aujourd'hui, les taux ont été multipliés par cinq et les stocks se sont remplis de façon exponentielle." Une situation qui fait peser dès lors les coûts financiers sur le constructeur, ce qui n'était pas initialement prévu par ce dernier.

 

En outre, toujours selon ce concessionnaire, les stratégies commerciales ne semblaient pas toujours être en adéquation avec les offres pratiquées par les pays frontaliers.

 

Néanmoins, ce concessionnaire belge se veut confiant : "Nous sommes les pionniers et si cela fonctionne en Belgique, avec une forte disparité fiscale entre les régions flamandes et wallonnes et une très forte présence du BtoB, le contrat d'agent peut fonctionner dans n'importe quel pays". En France, cela sera pour 2026. Si cela n'évolue pas une nouvelle fois d'ici là.

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