Les 10 points marquants du marché automobile en avril 2024 : Stellantis décroche
Deux jours de plus et du leasing social
Alors que les réseaux s'inquiètent du manque de commandes et que la guerre des prix commence à perturber le marché, les immatriculations en avril 2024 ne semblent pas connaître la crise. Elles ont en effet progressé de 10,9 % pour atteindre 146 977 unités. Mais le diable se cache dans les détails. Sur le mois d'avril, les distributeurs ont bénéficié de deux jours supplémentaires et surtout, l'électrique a enregistré une progression de 45,2 % (la meilleure à part les hybrides non rechargeables) pour atteindre une part de marché de 16,9 % (24 843 unités), porté en grande partie par les livraisons du leasing social. Et par rapport à 2019, année de référence, il manque toujours près de 150 000 voitures sur les quatre premiers mois de l'année. Soit un mois de livraison.
Stellantis ne dit pas merci à Citroën et Renault, à Dacia
Chez Stellantis, les immatriculations sont moroses. Le groupe n'a enregistré qu'une progression de 2,6 % (38 513 unités), plombé par Citroën qui a perdu 14 % (8 878). Citroën termine le mois avec une part de marché de seulement 6 % ! Et si l'on regarde dans le détail, c'était pire au 29 du mois, puisque la marque enregistrait une dégringolade de 30,6 % ! Citroën attend donc fébrilement la nouvelle C3 pour retrouver des couleurs. Ce n'est pas non plus très probant chez Fiat qui se tasse de -5,8 % (2 550) et encore moins chez DS Automobiles et ses -36,4 % (1 317). De son côté, le groupe Renault est pénalisé par Dacia. À 269 exemplaires près, le groupe aurait pu dépasser Stellantis. Seulement, Dacia perd 8,6 % (12 768), un tassement qui s'explique notamment par la chute libre de la Spring (-98,9% ; 27 !) et par les faibles performances du Duster (0,9 % ; 2 703), en cours de remplacement. En revanche, bon résultat pour Renault (+12,1 %) qui confirme, avec 25 221 immatriculations, sa première place devant Peugeot (+6,6 % ; 20 035).
Les modèles les plus vendus
Sur le canal des particuliers, sans surprise, la Dacia Sandero est en tête avec 5 852 unités. La Peugeot 208 et la Renault Clio complètent le podium avec 4 625 et 3 353 unités. Viennent ensuite le Peugeot 2008 (3 010 unités) et la Renault Twingo (2 357) qui disparaîtra des catalogues cet été. Dans l'univers BtoB, la Clio (2 482) domine les 208 (2 034) et 308 (1 953). La Citroën C3 fait de la résistance (1 523) à la quatrième place, devant le Renault Austral qui clôt ce top 5 avec 960 immatriculations.
Les VE dopés par les livraisons du leasing social
En avril 2024, les immatriculations de véhicules électriques ont bondi de 45,2 % pour atteindre 24 843 unités. De quoi s'offrir une part de marché de 16,9 %. Les livraisons des modèles achetés avec le leasing social ne sont pas étrangères à ces bons chiffres. Renault et Peugeot sont les principaux bénéficiaires de cette situation avec des croissances respectives de 103,4 % et 141,9 % ! Le retour de la Twingo dans le top 5 des modèles vendus aux particuliers en témoigne encore. Il est intéressant de noter que les modèles essence sont en passe de se faire dépasser par les hybrides non rechargeables (FHEV). Ces derniers progressent de 51,5 % à 42 520 unités, tandis que les essence se contractent. Leurs immatriculations sont en baisse de 11,6 % (47 264). Les modèles essence ne représentent plus que 32,2 % de part de marché contre 28,9 % pour les hybrides non rechargeables.
Un diesel porté par les flottes ?
Alors que le diesel continue à s’effondrer, avec ce mois-ci une baisse de 18,1 % pour atteindre une part de marché de seulement 7,7 % et 11 368 unités, huit marques sur les vingt qui en proposent encore à leur catalogue ont vu leurs immatriculations... augmenter. Et de façon importante : +13,5 % chez Renault (2 017 unités), +41,8 % chez Dacia (1 153), +33,8 % chez Volkswagen (1 598), +48,7 % chez BMW (650). Est-ce un épiphénomène ou la conséquence de l'arrêt du bonus pour les voitures électriques chez les flottes ? Il faudra encore attendre quelques mois pour en tirer des conclusions.
MG à la peine, BYD démarre
En revanche, dans un marché où l'électrique bondit – artificiellement – les marques chinoises semblent avoir du mal à se relever de la mise en place de la nouvelle réglementation concernant l'attribution du bonus. MG a perdu 43 % pour atteindre 785 unités et tomber à seulement 0,5 % de part de marché alors qu'elle était à 1,9 % fin 2023. De son côté, BYD a écoulé 205 voitures, dont près de la moitié sont des Seal (99 unités). Depuis le début de l'année, la marque chinoise a écoulé 1 201 véhicules, ce qui la place entre Mitsubishi (1 105) et Alfa Romeo (1 571).
Les SUV s'échappent
Avec 47,8 % des immatriculations au mois d'avril (+14,5 %), les SUV creusent l'écart avec les berlines (+8,8 %) qui se limitent à 43,8 %. La dynamique est du coté des B-SUV, avec 20,1 % de pdm, mais ceux du segment C sont en tête sur le mois avec 20,7 % du marché. Le plus gros segment français demeurant celui des berlines du segment B, avec 27,5 % des mises à la route.
Des ventes professionnelles en petite forme
Avril n'a pas été un bon mois pour les ventes à professionnels. Dans le classement de AAA Data, les ventes à sociétés et administration ont stagné à 0,2 % (19 521 unités), tandis que la location longue durée a connu un meilleur résultat (+8,9 % ; 19 147), mais ce canal reste néanmoins en dessous du marché. C'est Peugeot qui s'en tire le moins bien car ses immatriculations ont respectivement chuté de 15,9 % et de 25,6 %. Faut-il y voir les conséquences de l'arrêt brutal des protocoles il y a plus d'un an ? En revanche, du côté des particuliers, le marché retrouve des couleurs avec une progression de 17,4 % (66 116), porté en partie par le leasing social. Pour être complet, on observe également un tassement du coté des véhicules de démonstration (1,5 % ; 15 093) tandis que les constructeurs continuent toujours à fournir la location courte durée (+8,5 % ; 23 021).
Les utilitaires très bien orientés
Avec une croissance de 15,6 % sur le mois, le marché des véhicules utilitaires affiche 33 905 immatriculations. Renault reste l'incontestable marque leader avec 9 262 unités, en croissance de 17,7 %. Peugeot reste sur la même tendance (+16,9 %) avec 6 146 immatriculations. Citroën est, en revanche, à la peine (-9 %) avec 4 503 unités. Derrière ce trio français, les importés affichent de belles croissances : +26 % pour VW (1 468), +24,4 % pour Toyota (1 333) et +23,8 % pour Ford (2 881).
Le VO sourit aux distributeurs
Avec 463 767 transactions enregistrées en avril 2024, le marché du véhicule d'occasion a progressé de 10,5 %. Une tendance haussière qui profite à toutes les marques et notamment à Citroën (+13 %, à 50 619 VO). Elle bénéficie surtout aux professionnels. Ils ont totalisé 170 197 reventes, soit 14,7 % de plus qu'en avril 2023 et une pénétration de 36,7 %. Après quatre mois, le marché pointe à 1 799 298 unités, en gain de 4 %. À noter que 35,6 % de ce volume découle des points de vente (soit 640 608 VO ; +5,5 %). Les véhicules âgés de 4 à 5 ans affichent la plus belle croissance (+20,4 % ; 35 508 unités). Cela étant, le cœur du marché reste sur des VO plus âgés. La tranche 8 à 15 ans représente 120 828 remises à la route en avril et même 126 675 unités pour les plus de 15 ans. Depuis le début de l'année, le marché croît de 4 %, à 1 799 299 unités.
(Avec Christophe Jaussaud, Catherine Leroy, Damien Chalon et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de avril 2024 dans notre Data Center.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.