Les 10 points marquants du marché automobile en avril 2023 : Renault en très grande forme
Un beau mois d'avril, mais...
Pour les immatriculations, c'est également le printemps. Le marché automobile français a en effet enregistré une progression de 21,9 %, soit au global, 132 509 immatriculations. Ces chiffres montrent que les commandes tant attendues continuent d'arriver dans le réseau. Depuis le début de l'année, le marché remonte la pente avec 553 396 unités (+ 16,7 %). Néanmoins, le climat reste assez frileux. Pour rappel, en avril 2019, le marché était de 188 197 unités et, sur les quatre premiers mois de l'année, il s’établissait à 741 532 immatriculations. Le déficit atteint donc 25,4 %.
Renault en très grande forme
Avril a été un excellent mois pour le groupe Renault. Le constructeur a en effet vu ses immatriculations progresser de 54,7 %, soit un volume de 22 498 unités. Cela représente une augmentation deux fois supérieure à celle du marché. Ce résultat est porté par la Clio qui a soulevé les immatriculations (7 514, + 200 % !). Le Captur n'a pas non plus été en reste avec 4 407 immatriculations (+28,7 %), secondé par un Austral (2 654) qui se révèle un vrai succès. Dacia est aussi en pleine possession de ses moyens avec une progression de 63,4 %. Avec 13 972, la marque conforte sa troisième place sur le marché français.
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Stellantis à la traîne
Au contraire, pour Stellantis, avril sera vite à oublier. Aucune marque, à part Alfa Romeo (294, +98,6 %), qui surfe sur le Tonale, la seule nouveauté depuis plus de cinq ans chez la marque italienne, n'a fait mieux que le marché. Le groupe automobile n'a enregistré qu'une progression de 5,7 %, soit 37 737 immatriculations. C'est seulement 948 unités d'écart avec le groupe Renault. Dans le détail, Peugeot augmente de 6,1 % (18 789), Citroën de 10,6 % (10 324), Opel de 17,2 % (3 053) et DS de 10,8 % (2 071), tandis que Fiat dévisse de 20,6 % (2 708) et que Jeep reste dans les limbes, avec une perte de 30,6 % (286). Stellantis ne semble toujours pas en avoir fini avec les problèmes de livraisons. A moins que les difficultés ne soient plus profondes...
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Renault dans l'aspiration de Peugeot
Ces chiffres chamboulent quelque peu l'ordre des marques. Alors que Peugeot se présentait comme la première marque du marché depuis plusieurs trimestres, Renault reprend le dessus avec 22 489 immatriculations contre 18 789 pour Peugeot. Si l'on prend de la hauteur, sur les quatre premiers mois de l'année, l'écart en faveur de Peugeot n'est plus que de... 451 unités ! Avec 13 972, Dacia se renforce sur la troisième marche du podium, reléguant Citroën et ses 10 324 immatriculations loin derrière. Sur les quatre premiers mois, la différence est encore plus flagrante ; elle est de 8 490 unités. Et avec la dynamique que connaît Dacia, on voit mal comment Citroën va remonter la pente...
Sourire chez Volkswagen
Avril a également été favorable pour Volkswagen. Le groupe a enregistré une progression de ses immatriculations de 31,6 %, à 18 831 unités, s'offrant une part de marché globale de 14,2 %. La marque Volkswagen voit ses immatriculations augmenter de 35,9 % (8 975). Belle progression également pour Seat (+47,5 % ; 1 745) qui livre enfin ses productions, tandis que Cupra continue à s'imposer (+76,9 % ; 1 215). Enfin Audi (+18,9 % ; 3 684) et Skoda (+ 14 % ; 2 910) sont également en forme.
Forte progression des énergies alternatives
Côté énergies, pas de grande évolution à noter depuis maintenant plusieurs semestres. L'essence reste majoritaire avec une part de marché de 40,4 % (53 479 ; +31,3 %), suivie par les hybrides non rechargeables qui affichent une pénétration de 21,2 % (28 059 ; +27,6 %). Les électriques s'installent durablement à la troisième place, avec une part de marché de 12,9 % (17 112 ; +34,9 %). Elles ont évincé le diesel qui ne couvre que 10,5 % de part de marché (13 896 ; -19 %) ; cette énergie souffre d'une réduction comme peau de chagrin de son offre produits et, par effet concomitant, du désamour des entreprises. Les hybrides rechargeables et leur 8,2 % de part de marché ne décollent toujours pas (10 874 ; + 5,9 %), tandis que le GPL couvre 4,4 % du marché (5 885 ; + 111,4 %) et l'E85, 2,4 % (3 196 ; + 35,6 %). Au total, ces énergies "alternatives" représentent une pénétration de 6,8 %. Un pourcentage qui devrait interpeller quelques constructeurs...
Rebond confirmé pour les VUL
Les livraisons de véhicules utilitaires légers, pour le deuxième mois consécutif, sont orientées à la hausse. En avril, les mises à la route ont grimpé de 6,7 %, à 29 266 unités. Une période positive qui occasionne un quasi-retour à l’équilibre depuis le mois de janvier. A fin avril, le marché des VUL pointe à -0,7 % et 117 109 immatriculations. Renault contribue grandement à cette bonne dynamique. Le mois dernier, la marque au losange a vu ses livraisons s’envoler de 34,1 %, pour 7 866 unités. En 2023, le volume cumulé s’élève à 32 936 VUL (+19,5 %), soit une part de marché de 28,1 % pour le constructeur français. Inversement, Peugeot et Citroën ne parviennent toujours pas à sortir la tête de l’eau, reculant respectivement de 12 % et 28,7 % depuis janvier. La troisième force du groupe Stellantis, Fiat, dégringole de son côté de 29,1 % en avril.
Un canal des particuliers en force
Le canal des particuliers reste à un niveau assez classique avec une part de marché de 42,5 % (56 321 ; +22,1%), suivi par les ventes aux sociétés qui couvrent 30 % (37 092 ; + 14 %). En revanche, les loueurs courte durée remplissent leurs parcs exsangues à l'approche de la période estivale. Ce canal connaît une explosion des mises à la route 79,7 %, soit 21 228 unités. Cela représente une part de marché de 16 %. Mais il est vrai que ce canal de clientèle souffre depuis trois ans déjà du Covid, puis de la pénurie des semi-conducteurs et enfin de la logistique. Ainsi, avril 2023 ne fait que retrouver un niveau d'activité classique. Enfin, les véhicules de démonstration ne couvrent que 11,2 % du marché (14 901 ; - 6,1%), ce qui montre, en partie, que les constructeurs privilégient les immatriculations rentables.
Les flottes tiennent leur rang
37 092 voitures particulières ont été immatriculées sur les canaux BtoB (loueurs longue durée, sociétés, administrations) en avril, ce qui correspond à une progression de 14,1 % par rapport à avril 2022. Les flottes ont ainsi émargé à 28 % de part de marché sur le mois. Mention spéciale pour les modèles essence qui ont gagné 65,3 % pour atteindre 3 872 unités. L’essence (+21,8 %, 13 124 unités) et l’hybride (+26,5 %, 12 060) ont également profité d’une bonne dynamique, contrairement au diesel qui a poursuivi sa chute (-26,7 %, 6 592). Dans ce contexte, Renault a tiré son épingle du jeu avec des mises à la route en hausse de 26,1 % (6 639), tandis que Peugeot et Citroën ont respectivement reculé de 2,8 % (7 613) et 19,2 % (2 877). Depuis janvier, le marché des flottes gagne 14,9 %, pointant à 162 139 unités.
Les Dacia d'occasion ont le vent en poupe
Créditée de 11 888 transactions VO en avril 2023, la marque Dacia bondit de 7,3 % sur un an (+8,1 %, à 50 076 unités au cumul des mois). Une performance sans commune mesure en totale opposition avec un marché français toujours en attente d'un rebond. Au mois d'avril, 420 067 voitures ont repris la route, soit -3,2 % par rapport à 2022. Depuis le début de l'exercice, plus de 1,730 million de VO ont été vendus, soit -5,4 %. A ce jour, seul le segment des exemplaires de plus de 16 ans progresse (+5,9 %, à 466 819 unités). Du côté des motorisations, l'appétit pour les hybrides se confirme (+10,6 % au cumul, à 95 068 VO).
(avec Damien Chalon et Gredy Raffin)
Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion d'avril 2023 dans notre Data Center.
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