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Constructeurs

Les dix points marquants du marché automobile en novembre 2022 : l'arbre qui cache la forêt

Publié le 1 décembre 2022

Par Christophe Bourgeois
8 min de lecture
Le marché automobile français a progressé de 9,8 % en novembre 2022, ce qui représente 133 960 véhicules immatriculés. Un quatrième mois consécutif de hausse qui ne vient pas effacer les difficultés de l'année avec un repli de 8,7 % depuis janvier, à 1 371 008 unités.
Citroën dévisse à la quatrième place des marques les plus vendues en novembre 2022. (Maison Vignaux @ Continental Productions)

Quatrième mois de hausse, mais...

Depuis quatre mois, le marché automobile a retrouvé un semblant de santé. Un semblant, car malgré les bons chiffres de ce mois-ci, à savoir 133 960 immatriculations, ce qui représente une progression de 9,8 %, la quatrième consécutive depuis le début de l'année, il reste toujours dans une situation très compliquée. Depuis le début de l'année, il est en baisse de 8,7 %. Cela représente 1 371 008 immatriculations. Sauf grosse surprise, ça signifie qu'il dépassera péniblement les 1,5 million de véhicules et qu'il est fort probable, que le 1,6 million annoncé en début d'année par les plus pessimistes des analystes, ne sera même pas atteint. Et c'est d'autant plus inquiétant, car lorsque l'on écoute les concessionnaires, il semblerait que les commandes, tant mises en avant par les constructeurs pendant le premier semestre, ralentissent sérieusement sur le second. Ce qui veut dire que le premier trimestre 2023 risque également d'être compliqué.

 

Stellantis à la traîne

Dans un marché en progression, Stellantis est toujours dans le rouge. A part Peugeot, qui hasard des chiffres, est collée à la performances du marché (+9,8 %) et, plus anecdotique, Alfa Romeo (+122 ,7 %), grâce à l'arrivée du Tonale, c'est la débandade chez toutes les autres marques du groupe. La plus inquiétante est probablement celle de Citroën qui dévisse de 21,1 % avec 10 397 immatriculations et qui ne semble toujours pas voir le bout du tunnel. Exceptionnellement, Fiat enregistre une chute de 18 % (2 511 immatriculations) tout comme Opel et ses -13,6 % (2 056). "Exceptionnellement", car depuis le début de l'année, ces deux marques sont celles qui baissent le moins chez Stellantis avec respectivement,  -5,9 % et -2,8 %. Du côté de chez DS Automobiles, ce n'est pas terrible non plus avec -6,6 % (1 550). Enfin, pour continuer le tour d'horizon de ce tableau très noir, notons la descente vertigineuse de Jeep qui s'effondre de 64,6 % (267).

 

Un peu mieux chez Renault

Le groupe Renault fait également moins bien que le marché, mais avec -2,4 %, soit 29 468 immatriculations, il limite la casse. Renault enregistre une très légère baisse de 0,8 % (16 788) tandis que Dacia décline de 5,3 % (10 493). Seule Alpine est dans le vert avec une progression de 2,2 % (187).

 

Il faut sauver le soldat Citroën

Dans le classement des marques, les voyants sont au rouge chez Citroën. Avec 10 397 unités, la marque aux chevrons dégringole. En novembre 2022, elle n'a couvert que 7,8 % du marché, ce qui la place derrière Dacia (10 493 immatriculations ;  pdm : 7,8%). Surtout, elle est talonnée par Toyota, en très grande forme, qui progresse de 42,1 % (10 041 ; pdm : 7,5 %). Il semblerait ici que les commandes annoncées au cours du premier semestre aient au final vraiment existé, car les immatriculations sont en forte hausse. Peugeot reste la première marque (21 510 ; pdm : 16,1 %), suivie de plus loin par Renault (18 788 ; 14 %). A noter la remontée en novembre de Tesla qui devient la 7e marque la plus vendue avec 5 753 unités, soit une part de marché de 4,1 %. Cette performance est liée au fait que la marque américaine est très irrégulière dans la livraison de ses modèles. Depuis le début de l'année, sa part de marché n'est que de 1,7 % (23 789).

La Renault Clio remonte dans le top 5

La Peugeot 208 reste le modèle le plus vendu en France en novembre 2022. Elle a enregistré 7 397 immatriculations (+10,8 %). La Renault Clio remonte à la deuxième place avec 5 948 unités (-14,4%) alors que le mois dernier, elle se trouvait en cinquième position. Elle est suivie par la Citroën C3 et ses 5 326 (-6,9 %) qui repasse devant la Dacia Sandero et ses 5 147 unités (0,1%). Le Peugeot 2008 ferme ce top 5 avec 4 266 immatriculations (-37,8%).

 

Médaille de bronze pour l'électricité

Pour le deuxième mois consécutif, l'électricité se positionne comme la troisième énergie la plus vendue en France. Avec 20 272 immatriculations, elle couvre une part de marché de 15,1 % et enregistre une progression de 23,5 %. Cette augmentation reflète-t-elle un véritable engouement du public ou est-elle la conséquence des normes CAFE qui poussent les constructeurs à livrer des véhicules électriques en premier ? Il faudra attendre plusieurs semestres pour répondre à cette question et surtout que le marché se stabilise. L'essence reste de son côté la première énergie ; 48 503 modèles ont été immatriculés (+8,4 %), soit une pénétration de 36,2 % tandis que les hybrides non rechargeable progressent de 24,6 % à 26 829 véhicules, soit une part de marché de 20 %. En quatrième position, le diesel continue à dévisser de 18,6 %, pour atteindre seulement 13,8 % du marché, soit 18 440 immatriculations. L'hybride rechargeable peine toujours à trouver sa place avec une pénétration de 9,2 %, soit 12 341 immatriculations (+1,5 %). Enfin, les énergies "alternatives" progressent légèrement avec une part de marché de 3,6 % pour le GPL (4 877 ; +19 %) et de 2 % pour l'E85 (2 698 ; +595,4%).

Des canaux dans le vert

Dans un marché en progression de 9,8 %, tous les canaux de distribution sont dans le vert. La plus forte hausse est enregistrée par celui de la location courte durée qui renfloue son parc mis à mal au début de l'année. Ce canal a bondi de 42,5 % (9 346 immatriculations). La location longue durée note également une progression de 15,1 % (21 406), ce à quoi il faut ajouter celui des sociétés et administration et ses +2,6 % (22 506). Avec + 9,7 %, les particuliers font aussi bien que le marché (59 663). Enfin, le véhicule de démonstration augmente doucement de 3,8 % (19 330), mais avec quelques "poussées de fièvre" chez certaines marques comme Volkswagen (+168,2 % ; 2 036 immatriculations) ou Toyota (+ 90,3 % ; 1 661).

 

Un VU toujours en berne

En novembre, le marché du VU reste toujours dans le négatif avec une baisse de 8,4 % à 29 056 véhicules, soit  -20  % (314 070) depuis le début de l'année. Dans ce contexte, Renault s'en sort très bien avec une progression de 6,6 % (8 733), ce qui est loin d'être le cas de Peugeot qui glisse de 14,9 % (4 913). C'est encore pire chez Citroën. la marque s'effondre de 31,8 % (3 998).  A noter que Ford se positionne en outsider avec 2 289 immatriculations (+0.5 %).

 

Les flottes retrouvent des couleurs

Le mois de novembre a été de bonne facture pour les immatriculations de voitures particulières sur le marché des flottes. Au cumul, ce sont 43 911 mises à la route qui ont été enregistrées sur les canaux des sociétés et des loueurs longue durée. Un volume supérieur de 8,3 % à celui réalisé en novembre 2021. Peugeot a survolé les débats avec 10 177 immatriculations (+24,6 %), loin devant Renault qui ne parvient toujours pas à redresser la barre (7 071 unités, -16,5 %). La plupart des autres marques ont fini dans le vert, exception faite de Citroën (-29,5 %), Mercedes-Benz (-2,7 %), Volvo (-10,1 %) et DS (-33 %). Depuis janvier, le compte n’y est toujours pas, le déficit étant de 7,3 % comparé à 2021. Les flottes pointent actuellement à 403 391 unités. Seul un mois de décembre de haut vol permettra de revenir à l’équilibre, ce qui semble peu probable.

 

Le VO toujours en souffrance de produits récents

Les immatriculations de voitures d'occasion ont décliné de 10,6 % au mois de novembre 2022, à 416 469 unités tous canaux confondus. Renault a reculé de 13,6 % (78 633 VO), Peugeot a perdu 10,6 % (73 962 VO) et Citroën a rendu 12 % (44 511 VO). Après 11 mois, 4 798 323 voitures particulières ont été remises à la route, soit 13,6 % de moins que l'an passé. En chute de 37,3 % en octobre, le segment des VO de moins d'un an a totalisé 21 378 transactions. Ceux des VO de 1 an (19 743 unités) et des 2-5 ans (87 647 unités) ont quant à eux fondu de respectivement 18,1 % et 18,7 %. Autant de contre-performances qui pèsent de tout leur poids dans la situation de déclin.

(Sources : AAAData- avec Damien Chalon et Gredy Raffin)

 

Retrouvez l'intégralité des immatriculations de voitures neuves dans notre Data Center : 

VN par groupe et marque - Novembre  2022

VN par marque et modèle - Novembre 2022

VN par canaux - Novembre 2022

VN par canaux - 11 mois

VN par énergie et marque - Novembre 2022

VN par énergie et marque - 11 mois 2022

VN par canaux et type de financement - Novembre 2022

VN par marque, modèle et énergie - 11 mois 2022

VN par canaux et modèles - 11 mois 2022

VO par âge, marque et canaux - Novembre 2022

VUN par marque, modèle et énergie - Novembre 2022

 

 

 

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