Les 10 points marquants du marché automobile en août 2022 : un léger mieux mais pour combien de temps ?

Une embellie exceptionnelle ?

Serait-ce un signe annonciateur de la fin de l'hémorragie ? Le début de la livraison des nombreuses commandes que les constructeurs annonçaient depuis des mois mais qui ne se voyaient toujours pas dans les immatriculations ? Ou plutôt juste une accalmie ? Pour la première fois depuis quatorze mois consécutifs, le marché automobile en France progresse. Certes, que de 3,8 %, ce qui représente un total de 91 403 unités, mais c'est suffisamment rare pour le souligner, d'autant plus que août est un mois traditionnellement très calme. Néanmoins, malgré ce bon résultat, le marché reste très faible. En août 2019, année référence, il s'était vendu environ 29 % de véhicules en plus, soit 129 259. Et depuis le début de l'année, le marché enregistre toujours une forte chute de 13,8 %, soit au total 970 930 immatriculations, ce qui représente 155 613 voitures en moins par rapport à l'année dernière. Et si l'on compare à 2019, ce n'est pas loin de 500 000 immatriculations qui n'ont pas été réalisées. Nous sommes donc encore loin de l'euphorie.

Stellantis qui rit, Renault qui pleure

Dans un marché haussier, le groupe Stellantis s'en sort très bien. A part Jeep (307 immatriculations ; - 50,6 %), toutes les marques du groupe progressent. Le franco-italo-américain a écoulé  14 287 voitures, soit une augmentation de 14,2 %. C'est moins bon pour le groupe Renault qui n'arrive pas à redresser la barre. La marque au losange plonge de 15,4 % (10 872) et seule Dacia, qui progresse de 13,1 % (8 846), permet de limiter la casse.

Stellantis : l'arbre qui cache la forêt

Si Stellantis affiche de bons résultats (+14,2 % ; 14 287 immatriculations), il semblerait que ce soit en partie dû à des ventes tactiques. Un comble dans un marché très tendu à cause de la crise des semi-conducteurs. Citroën et Opel ont vu leurs ventes progresser respectivement de 7,3 % (9 568) et de 37,2 % (2 842), mais cette embellie est principalement portée par les ventes sur les canaux de la location courte durée, qui certes, en avait bien besoin, et des véhicules de démonstration. Ainsi, ces deux canaux couvrent 33,6 % des immatriculations de Citroën et 41,8 % de celles d'Opel. Chez Jeep, c'est pire. Alors que la marque chute de 50,6 % (307), la LCD et les VD ont couvert 69,7 % des immatriculations ! Chez Stellantis, "l'arbre" reste Peugeot qui tire l'ensemble du groupe.

Une Renault Clio qui a failli quitter le Top 5

Peugeot domine toujours le Top 5 des modèles les plus vendus avec deux modèles dans ce classement. La Peugeot 208 (5 546 immatriculations) reste le premier modèle du marché français, talonnée ce mois-ci par la Citroën C3 (5 450). La Dacia Sandero prend la médaille de bronze avec 4 435 unités. Arrivent ensuite le Peugeot 2008 (3 511) et assez loin derrière, une Renault Clio (2 986) qui semble souffrir de problèmes de disponibilités de pièces, Renault ayant privilégié pour l'instant la Megane E-Tech et l'Arkana. La Clio a d'ailleurs failli perdre sa place dans ce classement avec une Toyota Yaris très en forme (2 622).

Un marché premium qui souffle le froid et le chaud

En cette période d'inflation, tous les constructeurs haut de gamme ne semblent pas être logés à la même enseigne. Mercedes-Benz voit ses immatriculations progresser de 19,4 % (2 771 unités), tandis que BMW, tout juste derrière à 46 unités près, se tasse à - 1,6 % (2 725). De son côté, Audi glisse à - 7 % (2 527). A des niveaux beaucoup plus faibles, DS Automobiles affiche une légère progression (+1.9 % ; 1 046), une progression beaucoup plus soutenue chez Volvo (+12,3 % ; 820) et qui l'est encore plus chez Land Rover (+35,1 % ; 308). C'est par contre la bérézina pour Tesla (- 64 % ; 957) qui n'arrive pas à remonter la pente depuis le début de l'année (- 19,2 % ; 12 777) et ce n'est guère mieux chez Lexus (- 46,3 % ; 130).

Tout le monde ne profite pas de la hausse

Dans un marché qui progresse, fait rare depuis plus d'un an, tout le monde n'a pas eu le sourire en août. Parmi les marques généralistes qui ont dévissé, citons notamment par ordre décroissant, Seat (- 47,7% ; 656), Suzuki (- 39,3 % ; 791) ; MG Motor (- 12,1 % ; 681), Renault (-15,4 % ; 10 872) et Volkswagen (- 6,1 % ; 5 572).

Un mix énergétique porté par l'essence et l'hybride non rechargeable

Le mix énergétique n'évolue pas trop ce mois-ci. Avec une part de marché de 38,5 % (35 171 unités), l'essence conforte sa première place tout en enregistrant une progression de 5,8 %. Les hybrides non rechargeables se positionnent à la deuxième place avec une pénétration de 19,3 % (17 599), en hausse de 3,6 %. Le diesel reste encore la troisième énergie la plus demandée (14 311 ; et une part de marché de 15,7 %), mais baisse de 10,6 %. Il est suivi d'assez près par l'électrique, qui avec 12 302 ventes, représente 13,5 % du marché. Cette énergie affiche surtout une très belle progression de 24,1 %. C'est plus tendu sur le marché des hybrides rechargeables qui baisse de 9,4 %. Leur part de marché n'est que de 7,4 % (6 779). De son côté, le GPL (3 229 ; et une part de marché de 3,5 %) recule de 25,4 %, mais la raison principale est la non disponibilité des produits chez Dacia qui couvre deux tiers des ventes de cette énergie. Enfin, l'E85, porté à 80 % par Ford, représente 2 012 immatriculations, soit une part de marché de 2,2 %.

VO : Mini fait de la résistance

Avec 364 535 transactions au tableau, les ventes de voitures d'occasion à particulier ont plongé de 15,9 % en août 2022. La marque Renault a rendu 17,8 % sur un an (68 958 VO), tandis que Peugeot et Citroën perdaient respectivement 16,9 % (65 133 VO) et 17,5 % (39 244 VO). Dacia (-5,4 %, à 10 292 VO) et Hyundai (-5,3 %, à 4 582 VO), mais surtout Mini (-1,3 %, à 6 068 VO) sortent du lot. Les professionnels ont été à l'origine de 35,7 % des ventes avec un total de 130 268 unités (-14,5 %). Après 8 mois, le marché cumule 3 521 606 transactions, soit -13,7 % sur un an.

Les particuliers en légère progression

Avec 42 382 cartes grises, le canal des particuliers affiche une petite progression de 6,4 % par rapport à août 2021 ; il pèse sur le mois, 46,4 % du marché total. La part reste faible mais montre une amélioration de plus d'un point par rapport au cumul de l'année. Les livraisons se sont donc accélérées pour cette clientèle. Dacia s'affiche en tête des marques qui livrent le plus en volume les particuliers avec 7 668 unités, suivie par Renault (5 460). En part, Toyota, Hyundai, Kia, Suzuki, mais aussi Fiat privilégient ce canal avec respectivement 60,5 %, 62,9 %, 58 %, 68,1 % et 54,6 % de leurs immatriculations. Le canal des professionnels résiste avec 29,1 % du total. Les problèmes de production continuent d'affecter au global la part attribuée aux loueurs courte durée (7,9 % du marché) et aux véhicules de démonstration (14,7 % des livraisons).

Un marché du VUL dans le rouge

Si le marché VP enregistre une petite progression, ce n'est pas le cas du VU qui affiche une chute de 14 % à 28 443 unités. Renault limite la casse (- 3,1 % ; 5 473 immatriculations), mais ce n'est pas le cas pour Peugeot qui glisse de 10,7 % (3 515). Et c'est pire chez Citroën qui enregistre une dégringolade de 20,4 % (2 536). Dans les mauvais résultats, Fiat Professional affiche une baisse de 39,9 % (1 084). A contrario, Ford s'en tire avec les honneurs (+ 11,3 % ; 1 316).

(Sources : AAA data - Avec Catherine Leroy et Gredy Raffin)

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