Panne électrique sur le marché allemand
Le marché allemand paye encore, en mars 2024, l'arrêt brutal des aides à l'achat de véhicules électriques en décembre 2023.
Selon les chiffres du KBA, l'Agence fédérale pour l'automobile, les immatriculations ont reculé de 6,2 % en mars, totalisant 263 844 unités. Certes, le nombre inférieur de jours ouvrés a contribué à ce mauvais résultat, mais le coup de frein est bien réel.
Il est notamment symbolisé par la baisse de 29 % des immatriculations de véhicules électriques. "Cette décision politique a entraîné une grande incertitude sur le marché", explique Constantin Gall, expert du secteur au cabinet EY.
La part des voitures électriques dans les ventes totales est tombée à 12 %, contre 18,4 % en moyenne sur l'ensemble de 2023.
Malgré cela, au cumul du premier trimestre, 694 785 véhicules ont pris la route outre-Rhin, soit une croissance de 4,2 %.
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Ce revers sur le premier marché automobile d'Europe menace les objectifs fixés par l'Union européenne pour réduire les émissions de CO2 des constructeurs en 2025 et pour éliminer les moteurs à combustion en 2035.
Un objectif qui ne doit pas être remis en question pour la fédération allemande des constructeurs automobiles internationaux (VDIK). Elle juge "contre-productives" les discussions actuelles sur la fin éventuelle de l'objectif 2035.
Les industriels ont intérêt à augmenter leurs ventes de voitures électriques, sous peine de payer des "milliards" d'euros d'amendes, rappelle Constantin Gall.
Le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, a dit souhaiter maintenir l'objectif de voir circuler 15 millions de voitures électriques sur les routes allemandes d'ici 2030, un objectif "ambitieux", au vu des quelque 1,5 million de voitures électriques actuellement immatriculées.
"Ce n'est pas une solution de créer durablement un marché avec des subventions", a-t-il déclaré sur la chaîne publique ZDF. Il préfère compter sur les constructeurs eux-mêmes, qui doivent faire des "offres de prix attractives".
Le réveil de Stellantis
Dans ce contexte, Volkswagen (-3,4 %) reste leader avec 48 180 unités, devant Mercedes-Benz (21 706 ; -22,8 %) et BMW (21 366 ; +0,6 %). Sur le premier trimestre, le classement est identique, mais avec une meilleure dynamique pour BMW (+13,2 %).
Les constructeurs chinois ne brillent pas plus qu'en France. BYD affiche 160 immatriculations en mars et 393 depuis janvier, 307 et 563 pour Great Wall Motor ou encore 0 et 7 pour Lynk & Co, une déroute. Seule MG affiche des volumes raisonnables avec 1 559 sur le mois (-22,4 %) et 4 441 sur le trimestre (+16,2 %).
Pour les constructeurs français, ou presque, Renault souffre avec 4 091 unités sur le mois (-32,9 %) et 9 611 sur le trimestre (-27,6 %) alors que Dacia progresse de 2,5 % en mars (6 081) et de 13,2 % depuis janvier (18 563).
Du côté de Stellantis, Peugeot augmente de 9,4 %, avec 5 338 unités mensuelles et 14 928 sur le trimestre (+26,7 %). Citroën fait encore mieux avec +91,8 % en mars (7 725) et +65,3 % depuis janvier (15 805). DS semble aussi renouer avec la croissance avec 15,6 % de gagnés en mars (259) et 62,6 % au cumul (678).
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