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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en juin 2025 : six mois dans le rouge

Publié le 1 juillet 2025

Par Christophe Bourgeois
6 min de lecture
Le marché français des voitures neuves perd près de 7 % en juin 2025. Seuls 169 504 véhicules ont été immatriculés. Cette contraction concerne une fois encore le canal des particuliers, mais surtout celui des flottes qui chute de 19 %. Depuis le début de l'année, les mises à la route ont diminué de 8 %.
marché juin 2025
Dans un marché qui perd près de 7 %, Dacia affiche une santé éclatante. ©Dacia

Le marché ne redémarre toujours pas

Cela devient une habitude. En juin 2025, le marché automobile français a reculé de 6,7 %, soit un total de 169 504 immatriculations. Il s'agit d'un très mauvais score, d'autant plus que cette période est d’ordinaire porteuse, notamment soutenue par des journées portes ouvertes. Un bref regard dans le rétroviseur n'arrange pas la situation. Depuis début 2025, le marché s'est contracté de 7,9 %, à 842 203 unités. Avec une telle chute, on ne voit pas comment le marché pourra atteindre les 1,7 million d'unités d'ici la fin de l'année, sachant que les mois d'été risquent d'amplifier la baisse. Seul le leasing social, confirmé dès septembre, redonnera – peut-être – des couleurs au marché. Mais ce sera des couleurs bien artificielles...

 

Renault dit merci à Dacia

Dans le détail, le groupe Renault limite la casse grâce à Dacia qui revient sur le devant de la scène. Dans les conditions actuelles, on peut dire que le constructeur français (sur)performe avec une progression de 5 % sur le mois, à 49 767 unités. À son crédit, une progression de 27,3 % de Dacia qui a mis à la route 16 451 véhicules, tandis que Renault glisse de 3,2 % à 32 700 unités. Néanmoins, les équipes de Boulogne-Billancourt ont de quoi se féliciter, car le groupe progresse de 2,2 % depuis le début de l'année. Il a en effet vendu 232 428 véhicules.

 

Stellantis cale

En revanche, à Poissy, au siège français de Stellantis, l'heure n'est pas vraiment à la fête. Sur le mois, le groupe fait moins bien que le marché avec une baisse de 8 %. Au total, il a immatriculé 41 809 véhicules. À part Peugeot, qui surnage à 0,8 % (21 710 unités), et Alfa Romeo dans une moindre mesure (+1,5 % ; 548), toutes les marques du groupe dévissent, y compris Citroën qui a pourtant renouvelé une partie de sa gamme. Les chevrons glissent de 9,4 % à 11 291 et n'arrivent même pas à atteindre les 7 % de part de marché. Et en six mois, la baisse du groupe est de 11,9 % (229 674).

 

Du premium porté uniquement par le groupe BMW

Dans ce contexte, rares sont les groupes dans lesquels les marques sont dans le vert. Citons BMW qui, porté par Mini (+56,7 % ; 2 544 unités), enregistre une progression de ses immatriculations. Le groupe bavarois gagne 15,4 % et finit le mois avec 8 829 unités. Une performance qui tranche avec ses principaux concurrents, à savoir Mercedes-Benz (5 457 ; -2,1 %)  et Audi (5 275 ; -6,3 %).

 

Rien ne va plus chez Hyundai, Kia, Ford, Nissan, Fiat...

Et la liste est loin d'être exhaustive. Toutes ces marques qui sont dans le ventre mou du classement ne cessent de perdre des parts de marché. Le groupe Hyundai chute ce mois-ci de 24,5 % (6 634 unités) pour passer sous la barre des 4 % de part de marché. De son côté, Ford, dont la gamme ne cesse de se réduire comme neige au soleil, perd 22,1 % (4 706). Ce n'est guère mieux chez Nissan (35,1 % ; 2 560) ou chez Fiat (- 41,8 % 1 816), qui semble toujours incapable de livrer ses Grande Panda.

 

L'électrique stagne

Concernant le mix des énergies, les mois avancent et se ressemblent. En juin, l'électrique est bloqué à 17 % de part de marché, soit 28 58 unités (-3,3 %), tandis que les clients se tournent vers l'hybridation. Les hybrides non rechargeables (FHEV) font jeu égal avec les MHEV, ce qui donne respectivement une part de marché de 21,6 % (36 687 ; +10,2 %) et de 21,3 % (36 180 ; +43,6%), tandis que, plombés par la fiscalité, les hybrides rechargeables (PHEV) continuent leur glissade. Elles ne couvrent plus que 7 % des immatriculations (11 784 ; -16,1%). C'est un véritable problème, car tous les constructeurs ne cessent de proposer des nouveautés dotées de cette technologie. Enfin, pas de retournement de situation pour le diesel : sa part de marché est de 5,7 % (9 738 ; -40,0%).

 

Les sociétés n'achètent plus

Pas un seul canal ne tire son épingle du jeu, sauf, période pré-estivale oblige, celui des locations courte durée. Ce dernier progresse en effet de 5,5 %, ce qui représente 18 127 voitures mises à la route. Tous les autres canaux sont déficitaires. Surtout celui des entreprises. Les ventes à sociétés et administrations et les loueurs longue durée reculent respectivement de 15,4 % (21 832 unités) et de 22,8 % (19 705), ce qui n'est pas bon signe. Néanmoins, pour les amateurs du verre à moitié plein, notons une très relative tenue du marché du particulier, qui ne perd que 1,7 % (76 675). On se console avec peu.

 

Sur les flottes, Peugeot limite la casse

Sur le marché des flottes, Peugeot s'en tire un peu mieux que Renault. La marque au lion est toujours deuxième au classement, mais elle ne recule que de 3,3 % (8 528 unités), contre une contraction plus forte chez Renault qui enregistre -7,8 % (13 765). En troisième position, Volkswagen perd 9,4 % (5 360), tandis qu'au pied du podium, Citroën s'effondre de 41,1 % (3 198).

 

Le véhicule utilitaire recule

Côté véhicule utilitaire, la chute des immatriculations est encore pire. Ces dernières reculent de 28,7 % en juin 2025, soit 28 693 véhicules mis à la route, et de 13,7 % (149 088) depuis le début de l'année. Aucune marque n'échappe à la dégringolade. Renault s'effondre de 42,1 % (9 065), Peugeot n'est pas non plus très en forme, mais ne perd "que" 16 % (5 057), tandis que Citroën pourrait presque déboucher le champagne avec une baisse de seulement 4,1 % (3 905).

 

Le mois de juin plombe le bilan du VO

Les reventes de voitures d'occasion ont plongé de 4,1 % au mois de juin 2025, pour s'établir sous la barre des 449 100 unités. À l'exception de BMW (+2 %), Toyota (+8,4 %) et Dacia (+5,1 %), toutes les principales marques ont été boudées. En termes de tranche d'âge, les exemplaires de moins de six mois, alternative au VN, ont gagné 9,2 % (12 000 unités), tout comme les VO de 4-5 ans ont bondi de 13,3 % (32 900 unités). Mais avec une progression de 6,4 %, à 133 000 unités, les voitures de plus de 15 ans dominent encore les débats. Cette contre-performance mensuelle a eu pour conséquence de mettre à mal le bilan semestriel. Depuis le début de l'année 2025, un peu plus de 2,717 millions de transactions ont été comptabilisées, soit tout juste 0,9 % de croissance.

 

(Avec Christophe Jaussaud, Jean-Baptiste Kapela, Catherine Leroy et Gredy Raffin)

Retrouvez l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de juin 2025 dans notre Data Center.
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