Les 10 points marquants du marché automobile 2022 : pire que 2021 !
Lorsque l'on regarde les chiffres des immatriculations de cette année qui vient de s'écouler, nous sommes en droit de nous demander où sont passées les commandes tant mises en avant par les constructeurs automobiles tout au long de l'année. Car les chiffres ne mentent pas. Avec 1 529 035 immatriculations, 2022 sera pour la vente de véhicules neufs, la pire année enregistrée depuis près de cinquante ans. Le marché est en baisse de 7,8 % et décembre, qui est habituellement un mois où les constructeurs immatriculent pour avoir un beau bilan, n'a pas sauvé la mise. Il s'est écoulé pendant cette période 158 027 véhicules, soit 91 unités de moins par rapport à l'année dernière. L'augmentation des ventes que l'on a connu d'août à novembre n'aura donc pas suffi à sauver le marché, bien loin du 1,6 million de véhicules prédits par les plus pessimistes en début 2022.
Électrique, hybride, GPL et E85 en forme
Dans ce marasme, l'électricité sort son épingle du jeu. Sur l'année, elle enregistre une progression de 25,2 %, ce qui représente 202 928 véhicules et une part de marché de 13,3 %. Elle reste néanmoins la quatrième énergie la plus vendue, derrière le diesel, qui avec 239 111 immatriculations, perd 31,6 %. Cette énergie, hier star, couvre aujourd'hui pour une part de marché de 15,6 %. A noter pour l'anecdote, qu'une seule marque voit ses ventes de diesel progresser. Avec 8 208 immatriculations (0,8%), Audi fait figure d'exception. L'essence reste numéro un des ventes (568 880 ; pdm : 37,2 %) mais baisse de 14,4 %. Cette baisse profite aux modèles hybrides non rechargeables, qui eux, grimpent de 8,1 % (309 734 ; pdm : 20,3 %). En revanche, l'hybride rechargeable peine à séduire. Sa part de marché n'est que de 8,3 % (- 10,2 %), ce qui représente 126 549 immatriculations. Enfin, les énergies "alternatives", comme le GPL, l'E85 ou le GNV couvrent 5,4 % de part de marché. 46 849 modèles dont 88 % sont des Dacia roulent au GPL, tandis que 32 944 véhicules dont plus de 90 % sont des Ford, avancent au bioéthanol. Enfin 109 véhicules, dont la moitié sont des Seat, réclament du GNV.
Renault, Stellantis et Volkswagen dans le rouge
Les grands perdants 2022 sont les ténors du marché français, à savoir les groupes Renault, Stellantis et Volkswagen. Renault, sauvé par Dacia (130 855 immatriculations ; 4,5 %) fait mieux que le marché avec une baisse de 6,7 %. C'est nettement moins bon pour Stellantis qui enregistre une chute près de deux fois supérieure à celle du marché et la pire chez les constructeurs mainstreams. Avec - 14,7 %, plombé par Citroën qui chute de 19,1 % et par Peugeot et ses - 14,1 %, le groupe français n'a écoulé que 478 040 véhicules. Avec ses huit marques présentes sur le territoire, il couvre néanmoins 31,3 % du marché. Enfin, 2022 ne restera pas une bonne année pour Volkswagen. A part Cupra, toutes ses marques sont dans le rouge ce qui donne au niveau du groupe une baisse de 11,7 % et 195 183 immatriculations.
Ford, Hyundai et Toyota ont le sourire
Tous les groupes n'ont pas pour autant pu la tasse. Ford a réalisé une très bonne année avec une progression de 7,6 % (47 095 immatriculations), suivi par le groupe Hyundai qui gagne 4,3 % (93 330). Résultat également satisfaisant chez Toyota, qui malgré la plongée de Lexus (3 256 ; - 30,8 %), progresse de 2,6 %, soit 103 524 véhicules. BMW limite la casse avec une baisse de 0,3 % (71 094).
La Peugeot 208, la reine des ventes
En 2022, la Peugeot 208 aura été le modèle le plus vendu. Avec 88 812 immatriculations (0,9 %), la polyvalente couvre une part de marché de 5,8 %. Elle est suivie de très loin par la... Dacia Sandero ! Elle ravit cette deuxième place à la Renault Clio de 281 immatriculations. La Sandero s'est écoulée à 64 293 (-12,8%) unités, contre 64 012 (-24,9 %) pour la Clio. Elles représentent toutes les deux une pénétration de 4,2 %. Au pied du podium, la Citroën C3 s'est vendu à 58 880 (-9,9 %) soit une part de marché de 3,9 %. Enfin, fermant ce top 5, le Peugeot 2008 a enregistré 51 454 immatriculations (-31,8 %) et 3,4 % de part de marché.
Le cas Citroën
Citroën vaut à elle seule un paragraphe. Avec 129 883 immatriculations, la marque aux chevrons enregistre une descente aux enfers de 19,8 % et ne présente plus qu'une part de marché de 8,5 %, la positionnant en quatrième position, derrière... Dacia. Pour la première fois de son histoire, la marque roumaine met en effet une roue sur le podium ; elle a écoulé 130 885 véhicules, soit une progression de 4,5 % et une part de marché de 8,6 %. Et si l'on prend que le mois de décembre (10 010), Citroën se retrouve à la 6ème place, derrière Renault (23 974), Peugeot (19 423), Dacia (15 018), Volkswagen (12 333) et Toyota (11 651).
Les nouveaux arrivants
2022 aura été aussi l'année des nouvelles marques, principalement chinoises. MG Motor s'implante doucement mais surement sur le marché français. Elle a d'ailleurs dépassé ses objectifs qui étaient de 10 000 voitures ; la marque a en effet écoulé 12 666 véhicules, ce qui représente une part de marché de 0,8 %. A titre de comparaison, c'est beaucoup plus que des marques installées comme Mazda (7 040 : - 25,8 %) ou Honda (5 438 ; 1,2 %) et cela se rapproche de Suzuki qui signe l'une de ses plus mauvaises années (14 750 ; - 35,6 %). Beau résultat également pour Lynk&Co qui a mis à la route 3 089 véhicules. En revanche, Aiways fait toujours de la figuration (200 ; - 22,5 %) tandis que Seres, qui commence à développer son réseau, a immatriculé 320 véhicules.
Le canal des particuliers se redresse
Avec 45,4 % d'immatriculations, le canal des particuliers enregistre une progression de 2,3 points de plus qu'en 2021 et de 1,1 point par rapport à 2019. Sans atteindre la moitié du marché, le canal des particuliers s'est légèrement redressé l'année dernière. Le champion toutes catégories reste Dacia qui a écoulé 84,2 % de ses cartes grises aux clients finaux. Toyota, Hyundai, Kia, Ford, Tesla, Mini, Suzuki caracolent en tête du classement des marques ayant le plus vendu sur ce canal. Renault confirme dans les chiffres par canaux, l'amélioration de la qualité de ses ventes. Ainsi en 2019, la marque n'écoulait que 34,8 % de ses immatriculations aux particuliers. En 2022, la part est passée à 46,9%. Peugeot et Citroën dégringolent en revanche avec moins de 30 % de leurs mises à la route.
Un utilitaire en chute libre
Le marché du VUL n'est pas non plus en grande forme. Sur les douze premiers mois de l'année, il a enregistré une baisse de 19,5 % pour atteindre 347 065 unités. Et cela n'a pas été terrible non plus en décembre avec une réduction de 14,6 % (32 986 unités). Avec 99 499 véhicules (-20,2 %) et une part de marché de 28,7 %), Renault survole le marché. De son côté, Peugeot a enregistré 59 452 immatriculations (-22,5 %) et couvre 17,1 % de part de marché. Citroën n'est pas très loin derrière avec 55 112 unités (-17,2 %) et une pénétration de 15,9 %). Au pied du podium, Ford couvre 7,8 % de part de marché (27 123 ; - 7,6 %).
Un VO tristement historique
Le volume de transactions de voitures d'occasion a chuté de 13,5 % sur un an en France. Et il y a matière à grimacer car avec 5 204 986 unités, l'exercice 2022 affiche l'un des plus faibles scores depuis le début de ce siècle. Même les crises de 2008 et de 2012 n'avaient pas autant pénalisé les ventes. Toutes les tranches d'âge de VO sont à la peine, hormis celle des plus de 16 ans qui représente 25,1 % du marché, avec 1 306 986 unités (-0,3 %). En perte de vitesse (-18,8 %), les diesel d'occasion conservent toujours la majorité (52,1 % de pénétration, à 2 710 846 unités).
(avec Catherine Leroy et Gredy Raffin)
Retrouver l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion de décembre 2022 et de l'année complète dans notre Data Center.
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