Dans quel pays vend-on le plus de voitures électriques ?

Sur les quatre premiers mois de l'année 2023, les ventes de voitures électriques (VE) ont bondi de 36,5 % en Europe (UE + Royaume-Uni, Suisse, Norvège et Islande) pour représenter 559 733 unités. Au total, elles couvrent une part de marché de 13,3 %, ce qui en fait le deuxième marché pour cette énergie, derrière la Chine.

Néanmoins, les disparités entre les pays européens sont énormes et si l'on observe les chiffres, l'obligation de vendre des véhicules zéro émission d'ici 2035 dictée par Bruxelles est loin d'être gagnée.

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En volume, c'est tout naturellement le premier marché européen, à savoir l'Allemagne qui immatricule le plus de VE, en l’occurrence 124 476 unités (+17,6 %), suivie par le Royaume-Uni (96 752 ; +25,5 %) et la France (81 972 ; +45,9 %). A eux trois, ces pays couvrent plus de la moitié des immatriculations européennes de VE, 54,1 % pour être précis. Mais en part de marché, le résultat est tout autre.

La Norvège, leader du véhicule électrique

Sans surprise, c'est la Norvège qui se positionne à la première place des pays les plus "électriques". Bien que le marché soit en baisse de -6,8 % sur les quatre premiers mois 2023 - c'est d'ailleurs le seul pays de toute l'Europe où c'est le cas -, la part des voitures électriques est plus que majoritaire, puisqu'elle atteint 84,2 %. A elle seule, alors qu'elle ne représente que 0,9 % en volume des immatriculations, la Norvège couvre 5 % des immatriculations de VE en Europe.

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Un résultat qui est la conséquence, pour ce pays exportateur de pétrole, d'une politique très pro-active sur la voiture électrique depuis de nombreuses années. Elle est également pour les constructeurs, notamment les marques chinoises, un véritable laboratoire.

Arrivent ensuite dans le top 5 tous les pays scandinaves, avec notamment l'Islande dont les ventes de VE couvrent une part de marché de 40,5 %. Il est d'ailleurs intéressant de relever que les conditions hivernales rigoureuses, peu compatibles avec une optimisation de l'autonomie des batteries, n'entravent pas le développement de cette technologie.

La France au milieu du peloton

Plus proche de la France, les Pays-Bas se positionnent en 6e position avec une part de marché des VE de 26,2 %. En 2019, le gouvernement de Amsterdam a annoncé réduire de 49 % les émissions de CO2 dans le pays en 2030, avec ambition d'atteindre les 100 % de véhicules zéro émission immatriculés en 2030.

Pour y arriver, le gouvernement a pris des mesures qui devront s'arrêter en 2025 : exonération graduelle de la taxe à l'achat et de la taxe trimestrielle (qui sert à entretenir le réseau routier), bonus écologique et avantages fiscaux pour les entreprises.

De son côté, la France se positionne au milieu du peloton avec une pénétration des VE de 14,8 % suivie par l'Allemagne et ses 14,3 %. A noter que la progression en France (+45,9 %) est beaucoup plus forte que celle en Allemagne (+17,6 %).

L'Espagne et l'Italie, au fond de la classe

Au fond de la classe, on retrouve tous les pays d'Europe de l'Est, dont la Pologne, qui est le 6e marché automobile européen, ainsi que la Grèce. Dans ces pays où le pouvoir d'achat, rappelons-le, est bien moindre que dans les pays d'Europe de l'Ouest, la part de l'électrique ne dépasse pas les 5 %, voire bien dessous, comme en République tchèque (2,4 %) et en Slovaquie (2 %), les deux lanternes rouges de ce classement.

Mais les plus mauvais élèves sont probablement l'Espagne et, pire, l'Italie. Pour rappel, l'Italie s'était alliée avec l'Allemagne pour ne pas signer la fin des moteurs thermiques en 2035. La part de l'électrique ne couvre que respectivement 4,5 % et 3,3 % dans ces deux pays. A titre de comparaison, en volume pour l'Espagne, c'est deux fois moins que la Norvège alors que Madrid est le cinquième marché européen.

Pourtant, dès 2019, le gouvernement espagnol a mis en place un bonus pour l'achat d'un véhicule électrique, à savoir jusqu'à 5 000 euros, abondé de 1 000 euros par le concessionnaire. Ce bonus est passé en 2022 à 7 000 euros si l'acheteur met au rebut son ancienne voiture.

Une aide en Italie

De son côté, l'Italie vient juste de mettre en place des aides fiscales pour soutenir la vente de VE. Elle a instauré un bonus de 4 500 euros pour l'achat d'un VE neuf, bonus qui peut monter jusqu'à 7 500 euros pour la destruction d'un véhicule ancien.

Ces chiffres montrent que la route vers le 100 % électrique semble donc encore très longue. Surtout, ils démontrent que la vente de VE ne fonctionne que si elle est subventionnée par les Etats. Car pour l'instant, les véhicules électriques s'achètent, du moins en Europe, que dans les pays les plus riches du monde.

Ventes de voitures électriques par pays européens

source ACEA