Les 10 points marquants du marché automobile en 2024 : décembre n'aura pas sauvé l'année
Décembre n'a pas sauvé l'année
Il n’y aura pas eu de miracle de Noël. Malgré une légère hausse de 1,5 % en décembre 2024, une première depuis huit mois, ce qui a représenté l’immatriculation de 182 662 véhicules, le marché automobile s'est contracté en 2024. Côté mauvaise nouvelle, il a baissé de 3,2 %. Côté bonne nouvelle, il a néanmoins dépassé les 1,7 million d’unités (1 718 417 immatriculations pour être précis). Alors que certains, en fin d’année, prédisaient qu’il n’attendrait même pas ce volume. Si l’on prend l’année de référence de 2019, le marché a reculé de 22 %. Dans les grandes lignes, les constructeurs français sont dans le rouge, tout comme la voiture électrique qui peine à séduire, tandis que la déferlante chinoise n’a pas – encore – eu lieu. Les constructeurs de l’empire du Milieu ont été pénalisés par la fiscalité. Pour 2025, les prévisions sont assez moyennes, car les carnets de commandes ne semblent pas pleins.
Année noire pour Stellantis
Les premiers pénalisés par ce marché en baisse sont les constructeurs français, Stellantis en tête. Depuis début 2024, le groupe a dévissé de 7 %, à 452 116 unités, et à part Jeep, qui affiche sa meilleure année depuis près de 20 ans avec 11 790 immatriculations (+58,2 %), c’est la bérézina pour les marques à fort volume du constructeur. Si Peugeot se maintient au niveau du marché (-3,6 % ; 232 714 immatriculations), Citroën chute de 11,4 % (111 536) ; la marque ne représente qu’une part de marché de 6,5 %, se cantonnant à une très modeste 6e place dans le classement des marques. Ce n’est pas non plus brillant pour Opel (-7,5 % ; 40 007) et encore moins pour Fiat (18,9 % ; 32 770) qui passe sous la barre symbolique des 2 % de part de marché.
Renault limite la casse
Le groupe Renault s’en sort un peu mieux avec une contraction de "seulement" 2,7 % de ses immatriculations avec, depuis le début de l’année, une chute maîtrisée de 0,2 % pour la marque Renault. Ses 277 297 unités lui permettent de devenir, avec plus de 45 000 unités d'écart, la première marque la plus vendue en France, devant Peugeot. Cela représente une part de marché de 16,1 % contre 13,5 %. Côté Dacia, ce n’est pas la grande forme. Cette dernière nous avait habitués à mieux, mais l’arrêt net des ventes de la Spring, à cause de la perte du bonus écologique, mais aussi la politique tarifaire en augmentation, expliquent cette chute dans le marché. Dacia perd 7,3 % (144 979), mais reste tout de même la troisième marque la plus vendue avec une part de marché de 8,4 %, soit deux points de plus que Citroën.
Volkswagen en grande forme
Si les deux groupes français sont en berne, ce n’est pas le cas pour d’autres. Malgré les déconvenues qu’il connaît dans le monde, le groupe Volkswagen peut compter sur le marché français pour apporter de bonnes nouvelles à ses dirigeants. Il progresse de 5,7 %, à 258 437 unités, et à part Volkswagen (-0,7 % ; 119 360 unités) et Audi (-3 % ; 47 917), toutes les marques du groupe sont dans le vert avec une mention spéciale pour Seat (+25,1 % ; 22 363) qui, n’en déplaisent à certains acteurs du constructeur allemand, a encore toute sa place dans le groupe. Elle fait d’ailleurs mieux que Cupra (+17,4 % ; 17 549).
Champagne et confettis chez Toyota
Au sein du groupe Toyota, l’année 2024 est à marquer d’une pierre blanche, puisqu’il s’agit du constructeur à fort volume qui progresse le plus. Le groupe a en effet augmenté ses immatriculations de 18,6 % à 134 722 unités, porté par Toyota et ses 127 519 véhicules mis à la route (+18,1 %). La marque, qui se positionne avec une part de marché de 7,4 %, profite de l’explosion de la demande de véhicules hybrides qui ne cesse d’augmenter au détriment de la voiture électrique. De son côté, Lexus progresse de 26,9 % à 7 203 unités, soutenu par un mois de décembre très faste (+33,9 % ; 1 194).
L’électrique s’enfonce
On l’écrit depuis plusieurs mois, mais la voiture électrique n’a plus la cote. Pour la première fois depuis le développement de cette technologie, les immatriculations ont reculé de 2,6 % en 2024, malgré la mise en place du leasing social. Résultat, elles sont passées sous la barre des 17 %. Pire, en décembre, avec l'instauration du nouveau calcul du bonus, elles ont reculé de 20,7 % (pdm : 16,1 %). Une situation qui est "un énorme problème (...) car pour tenir les objectifs de 2025, il va falloir vendre beaucoup plus de véhicules électriques", a expliqué Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme de l'automobile (PFA). Et il est peu probable que les ventes d'automobiles électriques se redressent à court terme. "Les premiers acheteurs se sont équipés et les autres sont plus sceptiques", selon Olivier Varlez, président du groupement des concessionnaires Peugeot, cité par l’AFP. Ce n’est pas très positif non plus pour les hybrides rechargeables qui, malgré les nouveautés, se tassent de 10,2 % pour ne représenter qu’une part de marché de 8,5 %, soit un peu plus d’un point par rapport aux diesel (pdm : 7,3 %). Certes, cette énergie chute de 27,2 %, mais c’est plus par faute de combattants que de demandes. Reste les hybrides non rechargeables qui, avec une part de marché de 32,9 % (51,2 % rien qu’en décembre) et une progression de 42,1 %, remportent tous les suffrages.
Retour des ventes tactiques
Les particuliers, clientèle choyée par les professionnels, n’ont pas été d’un grand secours en 2024. Ils ont chuté de 3,3 % pour couvrir une part de marché de 46,3 % (796 192 immatriculations). Les ventes à société, dont la LLD ont, quant à elles, représenté une part de marché de 29,1 % (501 861) avec une relative tenue de la LLD (-3 %) face au recul des ventes à société et administration (-11,7 %). La courte durée a en revanche permis d’écouler du surstock, car les immatriculations ont progressé de 9,9 %, le seul canal de fort volume en hausse (160 970 immatriculations en 2024). Quant aux véhicules de démonstration, si les mises à la route ont été raisonnables sur l’année (-1,9 %) pour atteindre 216 486 unités, soit une part de marché de 12,6 %, elles ont enregistré la plus forte hausse en décembre (+5,8 %) de tous les canaux de distribution.
Dernière note positive pour les flottes
L’année 2024 s’est achevée sur une note positive, tout à fait inattendue, pour le marché des flottes. Les immatriculations de voitures particulières ont gagné 0,1 %, à 55 045 unités. Ce qui n’était plus arrivé depuis le mois d’avril. Un sursaut de dernière minute qui a au moins eu le mérite de limiter la baisse de l’activité à -7,5 %. Ce sont 501 861 voitures particulières qui ont été mises à la route sur les canaux BtoB en 2024 (LLD, sociétés et administrations), contre 542 726 en 2023, une année record. Notons également la bonne fin d’exercice pour les voitures électriques, qui terminent à 13,8 % de part de marché (12,2 % en 2023) et 69 446 immatriculations (+5,3 %).
Les VUL sauvés par le gong
Le mois de décembre n’a pas été brillant pour les véhicules utilitaires légers, qui ont perdu 7,9 %, à 33 045 unités. En somme, une fin d’année dans la lignée du dernier semestre. Il était temps que 2024 s’achève. Quelques jours de plus et la récession était au rendez-vous. Le matelas constitué au premier semestre a permis aux utilitaires de terminer l’année dans le vert, à +1,1 % et 379 748 mises à la route. La mauvaise dynamique de ces derniers mois ne présage rien de bon pour 2025.
Petite déception pour le marché des occasions
Les revendeurs de voitures d'occasion n'ont pas suscité d'euphorie en décembre 2024. Ce qui est assez rare. Le marché a reculé de 2,4 %, à 427 433 remises à la route. Le ratio de ventes par jour ouvré tombe même de 7,2 %, à 20 354 unités. Une mauvaise note qui vient ternir une année pourtant en croissance de 3,1 % en volume total et de 2,6 % en ratio (21 247 unités). Mais, crédité de 5,354 millions de transactions cumulées, le marché français des voitures d'occasion se situe un peu en-deçà des prévisions. Retenons tout de même que l'exercice a souri aux professionnels. Ils ont atteint 1,934 million de ventes, soit 6,9 % de plus qu'en 2023 et surtout une pénétration de 36,1 % (+0,9 point).
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