Bénéfice record de 16,8 milliards d'euros pour Stellantis en 2022
Nouveau record pour le groupe automobile Stellantis. Le constructeur a publié un bénéfice net de 16,8 milliards d'euros, en hausse de 26 % ce 22 février 2023. Un niveau de profitabilité que seul TotalEnergies a dépassé au sein du CAC 40 jusqu'à présent pour 2022, avec un profit net de 20,5 milliards de dollars. Le constructeur a enregistré un chiffre d'affaires en nette progression (+18%) à 179,6 milliards d'euros, les hausses de prix compensant largement une baisse du nombre de véhicules vendus en Europe.
"Ces résultats sont un encouragement pour accélérer notre transformation et avancer notre plan Dare Forward 2030", a précisé Carlos Tavares, le drecteur général, lors de la présentation des résultats.
53 % du chiffre d'affaires de Stellantis hors d'Europe
Stellantis affiche donc une marge opérationnelle de 13 % au-delà des objectifs, fixés à 12 % à l'issue du plan stratégique de 2030. Une performance tirée essentiellement de l'activité en Amérique du Nord qui affiche une marge de 16,4 % pour 85,5 milliards d'euros, en Afrique et Moyen Orient (6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour une marge de 16,7 %) et en Asie Pacifique (comprenant l'Inde et la Chine) où la marge atteint 14,5 % pour un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros. Ces trois régions pèsent désormais 53 % des revenus du constructeur. Ce qui le protège clairement de la faiblesse du marché européen.
Sur le Vieux Contient, le chiffre d'affaires a progressé de 7 % pour atteindre 63 milliards d'euros pour une marge opérationnelle certes excellente, mais qui ne franchit pas la barre des 10 %.
"Outre nos résultats record et la mise en œuvre rigoureuse de notre Plan Stratégique Dare Forward 2030, nous avons également démontré l'efficacité de notre stratégie en matière d'électrification en Europe", a souligné Carlos Tavares.
Le groupe a vendu 288 000 véhicules électriques en 2022, soit une hausse de 41%. Il talonne Tesla dans les ventes électriques en Europe et compte multiplier les lancements au cours des prochains mois. De 23 modèles actuels, le groupe prévoit 32 véhicules électriques en 2023 et 47 en 2024 (dont 42 en Europe).
"Nous disposons désormais de la technologie, des produits, des matières premières et de l'écosystème complet de batteries pour mener à bien cette même transformation en Amérique du Nord, avec nos premiers véhicules Ram 100% électriques en 2023 et Jeep en 2024", a-t-il poursuivi.
Dans le détail, Jeep poursuit son électrification avec l'arrivée de l'Avenger, son premier modèle 100 % électrique et qui a été élu Voiture de l'année en Europe en 2023. Il s'agit de la première pierre de cette technologie et qui sera suivie en Amérique du Nord par le lancement du Recon et du Wagonner S dans la deuxième moitié de 2024. La marque se positionne sur la première marche du podium au Brésil, et ce, pour la sixième année consécutive. Son pricing power a progressé de 9,4 % en Amérique du nord et de 3,8 % en Europe.
Toujours en Amérique du Nord, bien que la gamme Chrysler soit très réduite, le Pacifica reste le numéro un des ventes des minivans, tandis que le pricing power de Chrysler a augmenté de 5 %. RAM, la marque de pick up et d'utilitaires, s'électrise avec le lancement au cours du second semestre du RAM ProMaster EV, l'équivalent américain du Fiat Ducato et le RAM 1500 REV sera commercialisé en 2024. Enfin, la Dodge Challenger reste le muscle car le plus vendu pour la deuxième année aux Etats-Unis, devant la Ford Mustang. Le nouvel Hornet, clone de l'Alfa Romeo Tonale, arrive de son côté dans une version hybride rechargeable.
Vers l'électrification du segment généraliste premium de Stellantis
En Europe, les marques généralistes "mainstream" du groupe, Peugeot et Opel/Vauxhall, poursuivent leurs électrification. Peugeot performe grâce à la 208 qui est le modèle le plus vendu en Europe, tous segments confondus. La marque continue son internationalisation avec 283 000 ventes hors Europe. Carlos Tavares a annoncé le lancement de cinq véhicules du segment C 100 % électriques d'ici deux ans. A noter que le pricing power de la marque a progressé de 4,3 %.
De son côté, Opel/Vauxhall se positionne comme une marque électrique avec une progression des ventes de 52 % à 74 000 exemplaires. Sur le marché des VUL électriques, la marque revendique la première place avec une part de marché de 14,7 %.
Pour Citroën, Carlos Tavares a été moins disert si ce n'est qu'il a abordé l'augmentation du pricing power de 6,4 % en Europe (G7). Il a également souligné la commercialisation de la C3 mise sur le marché en Inde et au Brésil, "ce qui va renforcer notre portefeuille localement", a-t-il mis en avant. Il a enfin évoqué le lancement de la production de la ë-C3 en Inde, qui est présentée comme "une offre électrique abordable pour le marché".
Bon score de la Fiat 500e
Fiat se positionne numéro 1 en Italie, en Turquie et au Brésil. La Fiat 500e est la troisième voiture électrique la plus vendue en Europe (G10) "et nous aurions pu faire mieux si nous n'avions pas rencontré de problèmes de logistique", a-t-il indiqué. Ce modèle reste numéro 1 en Italie, numéro 2 en Espagne et numéro 3 en Allemagne. Le pricing power de Fiat a progressé de 8,2 % par rapport à la concurrence. L’offensive électrique se poursuit avec deux nouveaux modèles qui seront lancés d'ici fin 2023, sans oublier la commercialisation de la 500e en Amérique du Nord au début de l'année prochaine.
Dans son portefeuille de marques premium, Carlos Tavares a salué le bon démarrage de l'Alfa Romeo Tonale. La marque affiche un price power en hausse de 4,5 %. Pour Lancia, l'Ypsilon, le seul modèle de la marque, uniquement disponible en Italie, reste numéro 1 des ventes depuis 2016 sur le segment B avec une part de marché de 15,1 %. En Europe (G30), 41 % des modèles commercialisés par DS Automobiles sont électrifiés. La marque qui sera 100 % électrique l'année prochaine a vu son pricing power progressé de 3,5 %.
Enfin, Carlos Tavares a annoncé le grand retour de Maserati. Le lancement du SUV Grecale va permettre à la marque de se développer. Et le SUV 100 % électrique Folgore fera l'objet d'une présentation d'ici la fin de l'année.
L'utilitaire en forme
L'utilitaire est également un segment vecteur de marge. Le groupe se positionne à la première place en Europe (G30) et en Amérique du Sud avec une part de marché respectivement de 30,6 % et de 29,5 %. Dans la région Moyen-Orient et Afrique, Stellantis détient 15,1 %, soit la deuxième place, tandis que RAM a battu le record du nombre de ventes hors Amérique du Nord avec 32 000 unités (+45 %). En Europe, Stellantis revendique également la première marche du podium sur la technologie électrique avec une pénétration de 42,7 %.
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Pour 2023, le groupe s'attend à ce que les marchés automobiles rebondissent légèrement (+5% en Europe et en Amérique du Nord). Le contexte devrait s'améliorer en 2023, a indiqué le directeur financier du groupe, Richard Palmer, lors d'une conférence de presse. Au niveau mondial, la hausse des coûts de matières premières et les problèmes de logistique (livraison aux concessionnaires) ont occasionné des coûts de neuf milliards d'euros.
"Nos stocks sont remontés. Nous avons désormais un million de véhicules sur les parkings de nos concessionnaires qui peuvent partir en livraison. C'est déjà une bonne nouvelle auprès de nos clients, qui ont parfois attendu trop longtemps leur voiture et nous nous en excusons", a précisé Carlos Tavares.
En 2023, l'effet de l'inflation et des hausses des coûts de matières premières devrait être "plus faible". Et les problèmes de livraison des véhicules aux concessionnaires, qui ont pollué la fin de l'année 2022, devraient avoir trouvé une solution au premier semestre, a précisé Richard Palmer.
Reste quand même l'inconnu de l'acceptabilité des clients et notamment des classes moyennes, du prix des véhicules électriques. Interrogé sur les niveaux de marge de ces modèles, le dirigeant a précisé que le taux de marge appliqué ne se trouvait pas plus élevé que nécessaire au regard des investissements demandés par ces nouvelles technologies. "Mais nous nous préparons à l'arrivée des nouveaux entrants et donc à une certaine érosion de notre pricing power. Nous nous y préparons notamment avec la plateforme SmartCockpit mais aussi avec la Citroën Ë-C3, dont la production va débuter en Inde."
Le groupe vise toujours une marge opérationnelle à deux chiffres, après avoir atteint 13% du chiffre d'affaires en 2022. Sur le long terme, Stellantis vise 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2030.
(avec Christophe Bourgeois)
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