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Distribution

GPDA 2025 : Cobredia gagne le Prix de la saga familiale

Publié le 21 novembre 2025

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
En un siècle, Cobredia est devenu l’un des poids lourds de la distribution automobile. Fidèle à ses racines bretonnes et à son esprit de conquête, le groupe familial continue d’écrire sa saga avec la quatrième génération.
GPDA 2025 Cobredia saga familial
De gauche à droite : Victor Picard, François Picard et Jacques Picard, le groupe familial continue d’écrire sa saga. ©Cobredia

À Lesneven, petit bourg du Nord Finistère, tout com­mence par un garage de campagne. C’était en 1924. Un atelier de mécanique sans prétention, tenu par l’arrière‑grand‑père de François Picard, l'actuel dirigeant, dans une Bretagne où l’automobile faisait à peine ses premiers tours de roue.

 

Cent ans plus tard, ce garage est devenu Cobre­dia, l’un des principaux groupes de distribution du Grand Ouest. Une saga familiale à la bretonne, où chaque gé­nération ajoute sa pierre à l’édifice.

 

Du garage de campagne à la concession moderne

 

Le grand‑père vendra le garage pour ouvrir un établissement en ville, à Brest (29), cette fois sous les enseignes Volkswagen et Mercedes‑Benz. Deux blasons qui marquent toujours l’identi­té du groupe.

 

En 1966, son fils, Jacques Picard, change d’échelle : il quitte le centre‑ville pour bâtir, en périphérie, un vaste site moderne. C’est lui qui, en 1968, fonde officiellement Cobredia, contraction de Compagnie bretonne de diffusion automobile.

 

Visionnaire, il imagine déjà un groupe régional puissant, multimarque, "à l’améri­caine", comme le précise François Pi­card, aujourd’hui à la tête du groupe. Le mot d’ordre : croître sans se renier.

 

Quatrième génération aux commandes

 

Quand la 4e génération reprend le vo­lant dans les années 2000, Cobredia compte déjà plusieurs concessions dans le Finistère. Sous l’impulsion de deux frères François et Ronan, le groupe s’étend rapidement à Lander­neau, Quimper (29), Saint‑Brieuc (22), puis au‑delà.

 

"C’est mon père qui a enclenché la croissance externe, raconte le dirigeant actuel. Nous, nous l’avons poursuivie avec la même énergie, en élargissant les marques et les territoires." Quand Ronan décide de continuer sa vie pro­fessionnelle dans d’autres activités, il laisse le flambeau à François, toujours animé par la notion de performance et les challenges.

 

En 2021, le siège quitte Brest pour Rennes (35). Un déménage­ment plus que symbolique : Cobredia devient une holding animatrice, struc­turée, digitalisée, dotée de fonctions de support et de services centralisés.

 

Le passage d’une entreprise familiale à un groupe organisé, sans rien perdre de son ancrage breton. Les marques re­présentées se multiplient. Toyota, tous les panneaux du groupe Volkswagen, de l’ex‑groupe FCA, Citroën, Opel, MG et, bien sûr, Mercedes‑Benz composent le portefeuille de panneaux.

 

Un ancrage breton, une vision plus large

 

Malgré sa croissance, Cobredia reste fidèle à son territoire. "Notre centre de décision est et restera breton", affirme son président. Mais l’horizon s’élargit : le Grand Ouest, en remontant vers la Normandie et en se dirigeant, plus bas, vers les Pays de la Loire…

 

"Si je fais le pari de sortir de la Bretagne, c’est aussi parce que nous avons fait le tour de notre zone de pêche", sourit‑il. Objectif : re­joindre le Top 15 des groupes français, sans perdre cette identité régionale qui fait sa singularité. Car François Picard est un grand fan des classements, dont le Top 100 édité chaque année par Le Journal de l’Automobile.

 

Ce qui n’a pas changé, ce sont les va­leurs : partage, excellence et esprit de conquête. "Nous restons une maison où la promotion interne est réelle, où des collaborateurs entrés apprentis di­rigent aujourd’hui des sites, souligne le président. C’est aussi ça, la saga Cobre­dia : une aventure collective". La fidé­lité des équipes témoigne de ce lien : certains salariés ont connu plusieurs générations de dirigeants. Le père, au­jourd’hui retraité, aime encore "passer saluer les anciens".

 

 

Anticiper la mutation du métier

 

Comme beaucoup de distributeurs, Cobredia voit venir la fin d’un mo­dèle fondé uniquement sur la vente de véhicules neufs. Pourtant, pas de fatalisme dans la baisse actuelle du marché "mais il se transforme très vite et nous devons travailler nos forces en termes d’offres de voitures d’occasion, de services pour nos clients", assure François Picard.

 

Le groupe s’est donc réinventé : créa­tion d’une marque VO (avec les centres Autostyle), d’un réseau de carrosseries en marque blanche, développement d’activités de distribution de pièces de rechange, y compris avec le réseau Précisium.

 

Cobredia dispose même de sa propre plateforme de cotation VO, pilote en interne la revente de ses propres occasions à particulier ou à marchand, lui permettant des gains très importants en termes de marge et de rotation.

 

"Il faut être affûté sur tout ce qui n’est pas le VN, confie le dirigeant. On ne peut plus compter uniquement sur la vente de voitures neuves. Si je peux ca­ricaturer, je regarde tout ce qui va de la trottinette au camion."

 

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