Renault : Fabrice Cambolive souhaite une prise en compte plus forte des demandes clients
Depuis quatre ans maintenant, la politique centrée sur la valeur porte ses fruits chez Renault. Avec la nouvelle Clio, mais surtout avec la future Twingo, plus accessible dans l'univers électrique, hors de question de revoir ce cercle vertueux.
"Il ne faut pas confondre valeur et tranche de prix", prévient Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault. Ce n'est pas parce que la Twingo sera moins chère qu'elle ne dégagera pas de valeur pour l'entreprise.
Renault va donc revenir sur le segment A électrique. Pour le directeur, "ce segment est créé par l'offre et pas par la demande." En France, l'offre ayant quasiment disparu, le segment A ne représentait que 2,3 % des ventes à fin août 2025. Mais gageons qu'il retrouvera des couleurs en 2026 si l'affirmation du directeur se confirme.
"Les constructeurs chinois nous challengent notamment sur la compétitivité et les temps de développements", constate le directeur. Mais Renault n'a pas attendu pour réagir et François Provost, le nouveau directeur général du groupe, a clairement affirmé que cette compétitivité était centrale.
Contrairement à la Twingo, qui a été développée en 21 mois avec le concours du centre de R&D chinois de Renault (ACDC), la Clio a pris vie en trois ans. C'est mieux que la génération précédente. La nouvelle citadine reprend des éléments des R5 et/ou Captur (l'architecture électronique notamment) qui ont permis de gagner du temps.
Afin d'optimiser encore les coûts, le constructeur a également réduit la diversité avec cette nouvelle génération. En effet, la Clio 6 disposera de trois finitions, contre au moins quatre et des séries limitées pour la Clio 5. Même logique pour les mécaniques avec deux moteurs (full hybrid et HR12 3 cylindres essence et GPL). Exit les petits blocs essence d'entrée de gamme et le diesel.
Quant aux orphelins des Clio RS, Fabrice Cambolive n'a pas fermé la porte avec l'arrivée de cette 6e génération. "Le véhicule s'y prête, affirme-t-il, cela pourrait faire partie des éléments d'animation du cycle de vie. Mais pas dans la phase actuelle de lancement."
Puisque l'on évoque un modèle sportif, le directeur a indiqué que la R5 Turbo 3E totalisait un peu plus de 1 000 réservations, sur les 1 980 exemplaires annoncés lors de la présentation. Le développement se poursuit et le constructeur rencontre (en visio) les clients pour faire part des avancées et écouter leurs remarques.
Pour revenir à la Clio, la compétitivité passe aussi par la production où les gains de productivité sont constants. La citadine reste produite, avec d'autres modèles, dans l'usine turque de Bursa qui dispose d'une capacité installée de 400 000 unités par an.
Quatre modèles vraiment différents sur le segment B
La nouvelle Clio prendra toute sa place dans le quatuor que Renault propose sur le segment B, avec la R5, la R4 et le Captur. "Ces quatre modèles ont des positionnements et des caractères vraiment différents, précise Fabrice Cambolive, ce qui limite la cannibalisation."
Comme pour illustrer cela, le directeur a noté que, malgré la belle performance de la R5 (première BEV du segment B en France et en Europe), la Clio augmente encore ses ventes pour être la meilleure vente en Europe et en France au premier semestre 2025.
Pour l'heure, il y a un effet miroir parfait entre l'offre hybride et électrique. La Clio répond à la R5, le Captur à la R4. Mais qu'en sera-t-il avec la Twingo ? Aura-t-elle un équivalent thermique/hybride ? "Il n'y a pas de réponse pour l'heure" indique Fabrice Cambolive, soulignant "qu'il y avait d'autres marques dans le groupe pour éventuellement compléter l'offre."
Prendre en compte la demande des clients dans les régulations
Alors que l'échéance de 2035 interroge à l'approche des discussions avec Bruxelles, Fabrice Cambolive indique "qu'il faut qu'il y ait un alignement entre les régulations et la demande des clients." Pour lui, il est nécessaire que la trajectoire de décarbonation et les réglementations "permettent aussi de préserver l'accessibilité des véhicules."
La réflexion sur les réglementations, au-delà des émissions de CO2, est urgente car, d'ici 2030, l'industrie automobile européenne devra encore intégrer 107 réglementations dans un véhicule. C'est énorme et inflationniste. Il est alors difficile d'imaginer de petits véhicules vraiment accessibles dans ce cadre.
Enfin, Fabrice Cambolive est revenu sur sa nouvelle casquette de directeur de la croissance, où il chapeaute notamment la performance de Renault et de Dacia.
"Croissance ne veut pas dire course aux volumes", précise d'entrée de jeu le directeur, "cela veut dire que nous aurons une attention toute particulière sur le développement des ventes et notamment à l'international, mais aussi sur la qualité de l'expérience que nous offrons à nos clients. Tout cela dans une démarche de croissance de toutes les marques. Nous voulons grandir ensemble."
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