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Constructeurs

Le Mondial de Paris, l'autre salon de Pékin ?

Publié le 15 octobre 2024

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
Bien que beaucoup de marques occidentales soient revenues au Mondial de Paris, les constructeurs chinois y occupent encore une large place. Si certains sont déjà distribués en France, d'autres font leur baptême de feu. Avec des stratégies pas toujours très claires.
La marque Seres reviendrait sous l'appellation Aito. Le constructeur annone une possible arrivée fin 2025. ©Journal de l'Automobile

Comme il y a deux ans, les constructeurs chinois sont venus en force au Mondial de Paris. Mais peu sont ceux de la précédente édition à être de retour cette année. À part BYD, qui dévoilait à cette époque son plan produit et qui est aujourd'hui bien présent en France, et Leapmotor, via l'ancien importateur SN Diffusion, toutes les marques ou constructeurs effectuent ici leur baptême de feu.

 

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C'est notamment le cas de XPeng. Depuis le début de l'été, la marque commercialise deux modèles, les SUV électriques G9 et G6. Sur son stand, idéalement situé à côté de celui de Renault, "ce qui va nous permettre de profiter du trafic naturel", glisse un représentant de la marque, elle dévoile sa P7+, une grande berline électrique qui dispose d'une autonomie de plus de 650 km.

 

Septième modèle chez BYD

 

Si la marque MG est étrangement absente, BYD, elle, dispose d'un grand stand pour assoir sa présence dans l'Hexagone. Elle profite du rendez-vous pour révéler le Sealion, une version sept places du SUV Seal U, un modèle qui sera disponible à la vente d'ici fin 2024.

 

À côté, le constructeur expose le Yangwang U8, un imposant 4x4 qui regroupe tout le savoir-faire du constructeur dans un seul véhicule. En revanche, Denza, marque premium du groupe, un temps annoncée comme commercialisable en France, n'est pas exposée au salon.

 

Intégrée dans le giron du groupe Stellantis, la marque chinoise Leapmotor profite du Mondial de Paris pour se lancer officiellement en France. Outre les citadines T03 et SUV C10 électriques, elle dévoile un autre SUV, le C16 et, en avant-première mondiale, le B10, un SUV du segment C qui viendra compléter l'offre en 2025.

 

Drapeau rouge

 

Quant aux autres acteurs, aucun d'entre eux n'est encore présent en France en dépit de leurs velléités plus ou moins annoncées. C'est le cas par exemple de Hongqi qui débarque avec deux modèles, les EH7 et EHS7, respectivement une berline et un SUV du segment D/E. La marque est représentée par Car East France qui a été le premier importateur de MG en France, avant que SAIC, la maison mère, ne reprenne la distribution sous forme de filiale. Il est aujourd'hui importateur de Maxus, une autre marque de SAIC.

 

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Hongqi est le plus ancien constructeur chinois, puisqu'il a sorti ses premiers véhicules, exclusivement destinés aux dirigeants du parti communiste de l'époque, en 1958.

 

Aujourd'hui, la marque, qui se positionne sur le marché du luxe, est détenue par FAW, un acteur important en Chine qui travaille notamment avec les groupes Volkswagen et Toyota pour le marché local. Le constructeur souhaite s'implanter sur le marché français dès l'année prochaine en s'appuyant sur un réseau d'une quinzaine de distributeurs.

 

Hongqi arrivera en 2025 en France via l'importateur Car East France. ©Le Journal de l'Automobile

 

Skyworth est une marque qui veut compter en France. L'opérateur français, qui est une joint-venture entre le constructeur chinois et une entreprise française, veut s'appuyer, à terme, sur un réseau de 200 concessions et agents. Avec une telle taille, cela placerait le réseau de cette marque totalement inconnue du public au même niveau que celui de Kia, Nissan et Hyundai !

 

Un réseau de 200 points de vente

 

"Les nominations sont en cours", indique Mathieu Guillotin, en charge du développement réseau. S'il n'a pas souhaité communiquer plus d'informations sur le sujet, il a néanmoins indiqué que les groupes Alessandria Motors à Grenoble (38) et Chambéry (73) et Chauvot Automobiles, distributeur Suzuki à Dijon (21), étaient les premiers à avoir signé.

 

"Le lancement de la marque a pris du retard, car avant de mettre la première voiture sur la route, je voulais que les partenariats avec les sociétés de financement, d'assistance et de logistique pour la partie pièces détachées, soient validés", indique Mathieu Guillotin. Si un partenariat avec le Crédit Agricole pour le financement a été signé, l'opérateur compte annoncer dans les jours à venir les autres partenariats.

 

Quatre modèles

 

À l'occasion du Mondial, Skyworth a dévoilé, en plus du SUV du segment C/D, le "Skyworth K", un prototype d'une berline électrique du segment C, la "Q", proche du format d'une MG4 ou d'une BYD Dolphin, ainsi qu'un utilitaire de grand format et une berline, la Skyhome, porte-drapeau de ce constructeur qui, à l'origine, produit des téléviseurs. Selon Mathieu Guillotin, ces quatre modèles seraient distribués en France.

 

De son côté, la marque Aito a mis les bouchées doubles avec un très grand stand. Inconnue en Europe, il s'agit en fait d'une marque issue de l'entité Seres, un temps importée en France par SN Diffusion, et qui a laissé un mauvais souvenir aux distributeurs.

 

Pour rappel, Seres est également une marque du constructeur DFSK (Dongfeng Sokon). DFSK est née en 2003 de la fusion de Dongfeng et Sokon, spécialisée dans les utilitaires.

 

Seres, de retour ?

 

S'il a été très difficile de recueillir des informations, Aito pourrait arriver en Europe, et notamment en France fin 2025, avec des modèles 100 % électriques, sans que le constructeur ne donne plus de précision.

 

Juste à côté, une autre marque détenue par Dongfeng, Forthing exposait trois modèles : les U-Tour et V9, deux monospaces, le premier étant un hybride rechargeable, le second un hybride non rechargeable, ainsi que la S7, une berline électrique du segment E (5 m de long). Pour l'instant, aucune information n'a été donnée sur les ambitions de cette marque.

 

La Forthing S7 est une berline électrique d'une des nombreuses marques du constructeur DFSK. ©Le Journal de l'Automobile

 

Enfin, GAC (Guangzhou Automobile Cie), entreprise d'État détenue par la municipalité de Canton, comme SAIC et BAIC le sont respectivement par Shanghai et Pékin (Beijing), a dévoilé l'Aion V, une berline avec 520 km d'autonomie. Pour l'instant, le constructeur reste discret sur ses intentions de s'installer en France, préférant attaquer le marché européen par les pays scandinaves, notamment la Norvège. La fiscalité mise en place par Bruxelles pourrait en effet, du moins dans un premier temps, ralentir les ambitions de tous ces nouveaux acteurs.

 

La marque Seres revient sous l'appellation Aito. Le constructeur annonce une possible arrivée fin 2025. ©Le Journal de l'Automobile

 

Le constructeur de Canton, GAC, dévoile sa compacte électrique. ©Le Journal de l'Automobile

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