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Constructeurs

Christophe Musy, Stellantis France, confiant dans l'amélioration de la part de marché du groupe

Publié le 19 juillet 2023

Par Catherine Leroy
6 min de lecture
Renouer un lien étroit avec les réseaux des marques de Stellantis, fluidifier la logistique et les livraisons, Christophe Musy, nouveau directeur du commerce France de Stellantis, multiplie les chantiers afin d'améliorer la performance du groupe en France.
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Christophe Musy, nouveau directeur du commerce France de Stellantis, estime que le groupe entretient de bons rapports avec les réseaux et se dit prêt à ouvrir la discussion sur les points à améliorer. ©Stellantis

Opération apaisement pour le groupe Stellantis en France. Après plusieurs mois de difficultés de production et dans la logistique, des résultats commerciaux en baisse au premier semestre 2023, des relations parfois tendues avec les réseaux de distribution, voici venu le temps de la discussion.

 

C'est en tout cas l'un des objectifs avancés par le nouveau directeur de Stellantis en France, Christophe Musy, qui a tenu à rassurer sur le bilan du premier semestre 2023, lors d'un point presse.

 

Quand certains voient des parts de marché en baisse pour les marques du groupe, Christophe Musy préfère montrer le verre à moitié plein. "Nous avons consolidé notre position de leader avec une part de marché de plus de 31,4 % en VP-VU, loin devant, avec plus de cinq points d’écart avec notre concurrent. Nous restons en avance également sur les motorisations électrifiées à plus de 30,1 % de parts de marché avec près de 14 points d'écart avec le deuxième compétiteur. Sur le marché du véhicule électrique, nous sommes également leader. C'est capital pour le groupe de consolider notre avance sur ce segment afin d'aborder les années à venir. Et nous sommes leader sur le véhicule utilitaire avec plus de 41 % de parts de marché en France."

 

A lire aussi : Christophe Musy, Stellantis France, "Nous avons mis plus de moyens commerciaux pour redynamiser nos ventes"

 

Reste que plusieurs marques du groupe affichent des parts de marchés en retrait par rapport au premier semestre 2022. Peugeot termine le semestre à 15 % (contre 16,6 % en 2022), Citroën à 7,5 % contre 8,8 % l'année précédente, Fiat à 2,2 % contre 2,6 %. Tandis qu'Opel, Alfa Romeo ou encore DS restent stables sur un marché en hausse de 15,3 %.

 

Un sujet que Christophe Musy explique par les difficultés à livrer les modèles commandés. "Nous connaissons encore des problèmes logistiques qui nous empêchent d'avoir tous les véhicules au bon moment dans les réseaux, explique-t-il. La logistique nous a coûtés des ventes, c'est certain, mais la tendance est clairement à l'amélioration. Nous sommes confiants sur notre reprise progressive de parts de marché sur le second semestre."

 

Des nouveautés pour atteindre les objectifs

 

Ainsi, selon ce dernier, Stellantis a les capacités d'augmenter significativement les immatriculations au second semestre 2023 et de creuser l'écart sur le segment du 100 % électrique et du véhicule électrifié au sens large. L'arrivée de la Jeep Avenger, du moteur hybride 48 V (avec la boîte e-DCT), mais aussi de la Fiat 600e en fin d'année, tout comme la présentation à l'automne de la nouvelle e-3008, devraient apporter au groupe un lot de nouveautés pour atteindre les objectifs qui restent confidentiels. Mais Stellantis doit augmenter ses volumes sur un marché français toujours estimé à 2 millions de véhicules particuliers et utilitaires.

 

Pourtant ce sujet de la mise à disposition des véhicules commandés reste problématique pour les réseaux, comme le montrait la lettre envoyée par les groupements de concessionnaires au patron du commerce de Stellantis en France.

 

Avec comme phénomène, la livraison de véhicules qui ne s'effectue pas dans l'ordre des commandes des clients. Si Christophe Musy n'a pas été choqué par cette lettre, ce dernier avance qu'elle fait suite à de nombreuses discussions qui sont en cours de traitement.

 

Christophe Musy dans le groupe Mary à Caen

Christophe Musy a entamé un tour de France des distributeurs Stellantis. Ici, à Caen (14), dans la concession Citroën du groupe Mary.

 

 

"Nous avons de bonnes relations avec les réseaux même si parfois nous avons des désaccords. Mais face à cela, nous essayons d'apporter les moyens pour mieux aborder le futur. Nous n'avons pas attendu d'avoir cette lettre pour résoudre les problèmes. Mais elle va sans doute favoriser leur prise en compte" ajoute-t-il.

 

Son tour de France des distributeurs, qui a démarré au printemps après son arrivée à la tête du commerce du constructeur en France, se poursuit afin de mieux prendre en compte les besoins du réseau. Par exemple, la résolution du problème informatique majeur au niveau de la logistique a été confiée au directeur informatique monde du constructeur.

 

Portage des stocks à revoir

 

Autre grief, la franchise concernant la période de portage des stocks qui démarre avant que le concessionnaire ne puisse réceptionner la voiture. "Certes, nos réseaux souffrent financièrement à cause de la hausse des taux d'intérêt. Mais ce n'est pas la faute de Stellantis, mais bien la décision de la Banque centrale européenne. En revanche, nous essayons de les accompagner pour augmenter leur rentabilité sur la partie VN, à condition que nos réseaux soient performants. Mais il est vrai que cette rentabilité est mise en risque par ces frais financiers", fait remarquer Christophe Musy.

 

Ce dernier observe d'ailleurs que la franchise sur le portage des stocks a déjà été augmenté de 30 à 45 jours, avant son arrivée. "Mais cette demande des concessionnaires d'augmenter la période de franchise, fait également partie de nos discussions. Nous verrons comment y répondre", avance le patron du commerce de Stellantis en France.

 

A lire aussi : Stellantis repousse au 1er septembre 2023, l'entrée en vigueur de son contrat d'agent retailer

 

"Je concède volontiers que tout n’est pas parfait chez Stellantis, notamment dans l’harmonisation des systèmes et des outils entre les deux groupes. Je constate cependant sur le terrain que les concessionnaires sont plutôt contents d’avoir face à eux un constructeur qui leur apporte des moyens pour le développement des marques et des gammes futures et le passage à l’électrification. Sans ce changement pour créer un groupe très puissant, qu'auraient dit les distributeurs face à un constructeur, qui aurait perdu ses moyens d'investissement pour les marques à l'avenir ?" interroge Christophe Musy.

 

Les nouveaux contrats de distribution en cours de signature

 

Le nouveau contrat de distribution est actuellement en cours de signature dans le réseau, tout comme le contrat de réparateur agréé, après la "bénédiction" apportée par les groupements des réseaux. Pour le contrat de New Retailer Model, Christophe Musy estime avoir le temps d'en discuter encore avec le réseau puisque leur entrée en vigueur est prévue au début de l'année 2024.

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