Le blues des distributeurs Citroën et DS Automobiles
Alors que les distributeurs Citroën devaient retrouver le sourire avec le lancement de la C3, les résultats ne semblent toujours pas être au rendez-vous. En novembre 2024, les immatriculations de la marque sont toujours en chute libre avec une régression de 20,6 %. Citroën n'a en effet mis à la route que 7 903 voitures, loin derrière Volkswagen (10 472 ; +3,5 %) ou Toyota (9 728 ; -10,1 %) ce mois-ci.
Et depuis début 2024, Citroën a vu ses immatriculations baisser de 12,6 % (103 735), ce qui représente une part de marché de 6,8 %, loin des 10 % voulus par la marque. Cette contre-performance semble la cantonner, et ce depuis quelque temps, à la sixième place toutes marques confondues. La marque aux chevrons est bien loin de sa troisième, voire quatrième, place naturelle, âprement disputée par Dacia.
"Depuis plusieurs mois, nous avons une gamme parmi les plus faibles du marché des généralistes", se plaignent les distributeurs. Et de lister : "Nous n'avons plus de C3 Aircross à vendre, qui représentait des volumes importants. La version électrique du Berlingo ne trouve pas preneur, la C4 est à l'arrêt car le profond restylage n'arrivera qu'au début de l'année prochaine, et le C5 Aircross est en fin de vie".
Et l'arrivée de la nouvelle C3 et de son pendant ë-C3 ne se voient toujours pas dans les chiffres. "Nous notons un intérêt de la part des clients, mais nous n'avons aucun véhicule à leur montrer, à leur faire essayer", regrettent-ils.
En cause, des problèmes techniques, principalement électroniques, qui ont retardé le lancement, et des difficultés d'approvisionnement qui retardent la livraison d'un bon contingent de modèles dans le réseau. "Actuellement, nous privilégions les modèles commandés dans le cadre du leasing social", poursuivent-ils.
Mais il semble que le problème soit plus profond. Il suffit d'ailleurs de comparer frontalement les immatriculations 2024 de la Renault 5 (5 292 exemplaires), mise sur le marché en octobre, aux ventes de la Citroën ë-C3 (7 070), apparue dans les statistiques au milieu de l'année. Et rien qu'en novembre, 5 292 R5 ont été immatriculés contre 1 239 ë-C3, pourtant beaucoup moins chère.
Résultat, la rentabilité du réseau est en berne. "Nous estimons qu'elle sera à -0,9 %", lâche le réseau, désespéré d'un tel résultat. Et d'ajouter qu'à part Peugeot, et dans une toute petite proportion, il est fort probable que pas une seule marque du groupe Stellantis n'affichera une rentabilité positive.
Le réseau reconnaît néanmoins que le constructeur apporte des soutiens commerciaux pour maintenir la tête des distributeurs hors de l'eau, mais selon leurs dires, ces moyens sont arrivés trop tard dans l'année et ne sont pas suffisants.
Espoirs à venir
2025 sera-t-il meilleur ? Le réseau veut y croire. "Le déploiement de la C3 et surtout l'arrivée du C3 Aircross, qui a été décalée à mars, devraient nous donner de l'oxygène", espère-t-il. Il a également de fortes attentes sur la C4. Quant au C5 Aircross, les premiers effets se verront en 2026. "À fin 2025-début 2026, nous disposerons d'une des gammes les plus jeunes du marché", veulent croire les distributeurs.
Avec ce plan produits, le réseau espère donc "atteindre une part de marché d'au moins 9 %", ce qui permettrait à Citroën de reprendre sa place de troisième marque la plus vendue en l'état actuel du marché.
DS, un positionnement à redéfinir ?
Chez DS Automobiles, la situation est encore moins florissante et le constat, plus amer. Depuis le début de l'année, la marque a dévissé de 24 % à 16 708 unités. Et le réseau de lister tous les insuccès de la marque : "La DS3 Crossback n'a jamais rencontré le même succès que la DS3, la DS4 est une voiture avec de belles qualités mais totalement méconnue et la DS7, qui reste le modèle le plus vendu (6 184 unités à fin novembre, NDLR), est en fin de vie".
Surtout, le réseau se plaint de la politique commerciale du constructeur. "Tout le monde souffre dans le premium, y compris les constructeurs allemands qui ont su réagir pour soutenir le commerce", constate-t-il. Cela ne semble pas avoir été le cas chez DS Automobiles. "Le positionnement de la marque est décalé par rapport au marché", regrettent les distributeurs. Un discours qui ne semble pas être entendu par le constructeur.
Pas de rentabilité
Résultat, la marge sera probablement encore plus négative que celle de Citroën. Selon nos informations, un nombre non négligeable de distributeurs sont toujours en période d'amortissement des coûts investis dans la marque. Et certains avouent à demi-mot se poser la question de déposer le panneau pour arrêter les frais.
Car si le réseau Citroën fait preuve de résilience, en attendant des jours meilleurs avec le rajeunissement de la gamme, cela s'avère plus compliqué chez DS Automobiles. Du moins pour 2025. Le remplaçant du DS7 Crossback n'est pas attendu avant 2026, le N°8 à peine dévoilé n'est pas considéré comme un modèle de grande diffusion. Quant à la DS3 nouvelle génération, qui serait de nouveau une berline et non pas un SUV, ne sera pas présentée avant deux ou trois ans.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.