BYD veut doubler son réseau en France

Avec 14 000 ventes prévues d'ici la fin de l'année 2025 et 17 000 commandes enregistrées à fin novembre, BYD poursuit son ascension en France. La marque chinoise atteint une part de marché de 0,8 %. Pour rappel, elle avait mis à la route 5 415 voitures en 2024. Pour 2026, si le constructeur chinois ne communique officiellement sur aucun chiffre, il ne se cache pas qu'il ambitionne de doubler ses immatriculations.
L'offensive produits est le premier levier de ce développement. Pléthorique, la gamme BYD comprend douze modèles. Elle couvre tous les segments du marché, avec des offres qui peuvent d'ailleurs paraître redondantes, comme c'est le cas des SUV hybrides rechargeables du segment D, le Seal U DMi et le tout nouveau Sealion 5. D'ici le prochain salon de Paris, au moins quatre modèles seront dévoilés.
À l'instar de MG Motor, la marque se tourne de plus en plus vers l'hybride rechargeable. Le Seal U DMi, le premier modèle du constructeur avec cette technologie commercialisé en France, couvre déjà plus de 30 % du mix de la marque.
En 2026, avec la Seal 6 (berline du segment D), le Sealion 5 et l'Atto 2, déclinée elle aussi en PHEV et annoncée pour février prochain, le mix des hybrides rechargeables atteindra les 60 %. "Sans oublier les prochaines nouveautés à venir", précise Dorothé Bonassies.

Le Sealion 5 est le nouveau fer de lance de BYD en France. ©BYD
Cette stratégie démontre la rapidité d'adaptation de la marque. Face à une politique fiscale défavorable, le constructeur chinois, numéro un mondial sur le marché des véhicules électriques et hybrides rechargeables, met donc sur le marché des modèles qui ne sont pas soumis aux taxes européennes.
Et la filiale française va même encore plus loin. Le Sealion 5 DMi en est un parfait exemple. Il a été spécialement introduit sur le marché français pour réduire l'impact du malus au poids. Alors que ses prestations et sa technologie sont sensiblement les mêmes que celles du Seal U DMi, il affiche un poids d'environ 1,7 tonne contre 2 tonnes pour le second. Un écart qui permet à l'acheteur d'économiser plusieurs milliers d'euros.
À la recherche d'investisseurs
Le réseau sera l'autre levier du développement. Aujourd'hui, il est composé de 90 points de vente détenus par 17 investisseurs, principalement d'importants distributeurs*. "Notre ambition est d'atteindre les 200 points de vente à la fin de l'année 2026 afin que chaque client potentiel soit à moins de 30 minutes d'une concession, indique Dorothée Bonassies qui vient de prendre la tête de la filiale française. Nous voulons nous appuyer sur des concessionnaires performants qui rayonnent sur leur territoire."

Dorothée Bonassies est la directrice générale de BYD France depuis le 17 novembre 2025. ©Volkswagen
Pour cela, BYD, va ouvrir les candidatures à d'autres investisseurs, "avec une approche pragmatique", insiste Dorothée Bonassies. Si la marque dispose de standards "qui arriveront dans un deuxième temps", elle n'impose pas un ticket d'entrée trop important. "Nous demandons juste 400 m² de showroom et deux vendeurs dédiés", poursuit-elle.
Vers une meilleure gestion des leads
Une force commerciale qui peut paraître importante pour le lancement d'une nouvelle marque mais qui, selon Dorothée Bonassies, correspond bien à la réalité du terrain. "Nous observons du passage dans les showrooms et une très grande curiosité de la part des clients, ce qui nécessite du personnel, souligne-t-elle. Nous constatons d'ailleurs actuellement un véritable problème de leads. Nous n'arrivons pas à tous les traiter !"
"Nous poussons notre réseau à faire essayer les véhicules, complète-t-elle. Nous souhaitons qu'ils organisent a minima une fois par mois des animations autour de la marque, des tests drive pour mieux faire découvrir la gamme." D'ailleurs, le constructeur prévoit de son côté des animations au niveau national pour accompagner le lancement du Sealion 5 DMi et de l'Atto 2 DMi.
Un réseau qui se rapproche de la rentabilité
Quant à la rentabilité, qui s'appuie aujourd'hui uniquement sur la vente de véhicules neufs, Dorothée Bonassies indique qu'"une partie du réseau est rentable" et assure que tous les investisseurs de la première "salve" le seront en 2026.
Pour accompagner cette rentabilité, BYD va fortement développer le marché de l'occasion avec la création très prochaine d'un label occasions certifiées. "Nous allons créer notre propre parc d'occasion afin de permettre au réseau de s'appuyer sur un autre levier de rentabilité, explique Dorothée Bonassies. Nous allons inciter notre réseau à faire plus de reprises."
Vers l'écoscore avec l'usine hongroise ?
Outre le réseau, BYD met en avant l'ouverture de son usine hongroise, qui assemblera la Dolphin Surf et la version électrique de l'Atto 2, "en attendant un troisième modèle non confirmé, indique Dorothée Bonassies. Nous travaillons actuellement pour que ces deux modèles soient écoscorés".
Au premier trimestre 2026, l'usine sortira des préproductions pour une montée en cadence au printemps avec les modèles définitifs. À terme, l'usine sera calibrée pour au minimum 150 000 véhicules.
En parallèle, BYD confirme le lancement en Europe de sa marque haut de gamme, Denza. Présentée en avril 2025, elle sera opérationnelle au printemps 2026 avec un réseau d'une dizaine de concessionnaires. Dans un premier temps, deux modèles seront au catalogue, la sportive GT Z9 et le monospace D9.
*Les groupes Autosphere (Emil Frey France), Bernardin, BMS, Bodemer, BPM, BYmyCAR, Car Lovers, Chopard, Fabre, GBH, GGP, Harmony Auto, Kroely, Maurin, Péricaud, Priod et Sipa.
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