Renault poursuit la transformation de son commerce en France
Au bilan de l'année 2022, le réseau Renault devrait afficher une rentabilité supérieure à 1 %, contre 0,9 % l'année passée. Mais surtout, le chiffre d'affaires a progressé notamment grâce à la reconquête de la marque sur le segment C, avec Megane E-Tech, Arkana et Austral dont le volume de commandes est supérieur aux objectifs, selon le constructeur.
"Nous avons augmenté notre chiffre d'affaires unitaire de 2 000 euros en 2022", fait remarquer Ivan Segal, directeur du commerce France de la marque. Ce qui permet à notre réseau d'afficher une rentabilité en hausse. Grâce à nos résultats qui nous confortent dans notre stratégie, nous consolidons la relation de confiance avec nos distributeurs. Notre seule contrainte reste le manque de voitures à livrer"
Hausse des valeurs résiduelles
Cette stratégie de ventes rentables, instaurée par Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, dès son arrivée, porte ses fruits. Et notamment l'orientation des ventes sur le canal des particuliers, appuyée par un système de rémunération plus favorable pour le réseau, trouve son aboutissement dans les valeurs résiduelles de la marque qui ont progressé. Renault, à ce titre, affiche une forte progression de ses ventes à particulier. De 34,8 % de ses ventes globales en 2019, la part atteint au bilan de l'année 2022, 47 %. Plus de douze points supplémentaires en trois ans ! Cette évolution, accompagnée d'une baisse "à deux chiffres" du niveau de remise, selon le constructeur, permet à Arkana d'afficher une courbe de valeur résiduelle bien supérieure à celle du Kadjar, selon la marque.
Dans la ligne de mire, celles notamment affichées par Dacia, jugées parmi les plus élevées du marché. Peugeot, Toyota, Kia ou encore Hyundai s'inscrivent également dans la liste de benchmark du constructeur.
"Notre stratégie commence à trouver ses effets. D'ailleurs nous avons remonté les valeurs résiduelles de la Megane après 18 mois de ventes et cela se confirme dans nos engagements de reprise qui sont en hausse", note Ivan Segal. Il est vrai que la marque possède une certaine expérience en matière de valeurs résiduelles pour véhicules électriques.
Zoé, sortie en 2013, connaît déjà plusieurs cycles de vie. "Avec Megane, nous avons écrit le loyer de la troisième vie dès le début de son lancement. Puis nous sommes remontés pour afficher les loyers du début de la commercialisation. Cela fait partie des sujets de Renaulution avec Futur is neutral", ajoute le directeur du commerce France de Renault. Car toute la difficulté de la rentabilité des véhicules électriques repose sur la captation du véhicule par le constructeur tout au long de sa vie, y compris son recyclage.
Maîtriser les affaires du véhicule d'occasion
L'activité occasion du réseau, et du constructeur, prend alors toute sa dimension. Surtout dans une période de pénurie qui fait suite à trois années de marché du véhicule neuf en berne. A ce titre, la Factory VO de Flins prend toute sa place. Trois équipes y travaillent et ont déjà permis de reconditionner 20 000 voitures, sachant que le centre ne se positionne que sur les voitures reprises par RRG et les groupes de distribution privés de la large région Ile-de France.
"Notre flag ship de Flins nous sert également d'apprentissage car il ne s'agit pas de copier-coller ce qui a été lancé par des investisseurs privés. Un des facteurs de la réussite d'une usine de reconditionnement réside dans le coût de transport. Plus nous allons réaliser de plaques, plus nous avons de chances que d'un point de vue logistique, la rentabilité soit présente", explique Ivan Segal.
Baisser les coûts de structure
En parallèle de ce travail de fond engagé par le constructeur, l'une des grandes affaires entamées avec le réseau concerne également la baisse des frais de structure dont le plan doit trouver son aboutissement en 2025. L'objectif consiste bien sûr à trouver des solutions pour réduire les coûts de distribution. "C'est l'intégralité du business model qui doit être revu. En premier lieu la refonte des structures de showroom VP pour mieux compacter la présence des quatre marques du groupe", avance Ivan Segal.
L'objectif est donc de réagencer les espaces de présentation des quatre marque du groupe (Renault, Dacia, Mobilize et Alpine) pour les mettre dans un seul showroom afin d'abaisser les coûts fixes.
A lire ausi : Dacia, des ambitions qui ne sont pas low cost
La marque Mobilize fera également son entrée dans le réseau en 2024, avec Duo. Mais en attendant, les offres de services proposées sous cette ombrelle sont déjà bien présentes.
14 000 unités de Mobilize Share sont réparties dans le réseau en tant que véhicules de courtoisie. Côté recharge, Mobilize Power solutions s'est invité sur le poste vendeur du réseau. Les résultats sont probants : une voiture électrique sur trois a été vendue avec une borne.
A lire aussi : Renault fait de la concession le point de départ vers la transition électrique
Si l'installation de bornes, dont le financement est inclus dans le loyer du véhicule, permet un taux de conversion important, augmentant le nombre d'affaires, le panel de services de Mobilize Power Solutions est bien plus vaste. "Nous pouvons envisager la maintenance de bornes, ou leur équipement bi-directionnel. Cela ira bien au-delà de la simple recharge intelligente. Nous travaillons sur ce sujet très sérieusement", avance Ivan Segal.
A lire aussi : Mobilize Power Solutions va créer son propre réseau de recharge ultra-rapide
Le déploiement du réseau de recharge trouvera une première concrétisation d'ici quelques semaines sur le site de Bordeaux.
L'investissement, en partie pris en charge par le constructeur (sur la partie container où on stocke les batteries), a fait l'objet de la création d'une entité où les distributeurs sont également parties prenantes. Tout au moins ceux (estimés à 90) possédant des sites proches d'une autoroute.
Performance des pratiques des affaires de l'après-vente
Côté atelier, la nouvelle stratégie de distribution des pièces de rechange du groupe avance également. Au deuxième semestre 2023, le magasin central de Villeroy en Seine-et-Marne, sera opérationnel. 95 % des pièces de rechange partiront de ce site central pour livrer 80 hubs de pièces en France appartenant à des opérateurs privés du réseau. 24 hubs existent déjà aujourd'hui. Plus globalement le niveau d'activité à l'atelier s'est maintenu en 2022 avec environ 10 millions d'entrées.
"Nous avons instauré un chantier dit Kaizen pour les ateliers dans les concessions. Les flux de parkings sont ainsi analysés tout comme celui de personnes dans les ateliers sont ainsi analysés pour trouver un maximum d'efficacité et de productivité. Ce sont des méthodes où les équipes du garage apportent eux-mêmes les solutions et affaires", poursuit Ivan Segal.
Une partie du chemin s'avère déjà réalisée mais ce chantier doit accélérer sur le volet main d'œuvre qualifiée. On attend près de 5000 départs en retraite sur les trois prochaines années. Un défi qui doit passer une multiplication des partenariats avec des centres de formation, des CFA pour préparer ce renouvellement des générations.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.