Yann Abrassart, Carizy : "Nous devenons un partenaire pour déstocker des voitures d'occasion"
![Carizy lance Moovizy](https://journalauto.com/wp-content/uploads/2025/02/Yann-Abrassart.jpg)
Carizy entame sa première année pleine dans le giron de Cofidis avec de grandes ambitions. La plateforme de revente de voitures d'occasion souhaite se rapprocher encore plus de partenaires pour enrichir son offre. Ce qui passe par des relations avec des concessionnaires, des captives financières et des loueurs de tout type.
Il n'y a pas de hasard dans cette trajectoire. "Nous devenons un partenaire pour déstocker des voitures d'occasion, explique le directeur général, Yann Abrassart. Cette action ne peut pas se faire à tout prix. Les professionnels doivent préserver leurs marges pour assurer une santé financière à leur entreprise. Ils ont compris que nous pouvons les aider en ce sens", a-t-il expliqué au Journal de l'Automobile.
Pour le cofondateur de l'entreprise, cela tient à la volonté de ces acteurs de diversifier leurs canaux d'écoulement des voitures d'occasion à particulier. Et d'interpréter : "L'implantation régionale des groupes ne suffit plus. Ils veulent rayonner au-delà de leur frontière et nous jouons ce rôle de relais digital. Quant aux loueurs, ils se sont heurtés aux coûts de distribution physique et constatent une baisse des prix dans les salles de remarketing BtoB".
Équilibrer la typologie des ventes dans trois ans
De fait, Carizy s'emploie à contractualiser les choses. La plateforme y gagne un flux régulier de voitures d'occasion qualitatives photographiées sous tous les angles. Des atouts marketing qui lui permettront de se faire une place dans le paysage des infomédiaires, veut croire Yann Abrassart. "La période durant laquelle nous appartenions à Renault nous a apporté de l'expérience dans ce schéma opérationnel, nous sommes donc confiants", glisse-t-il.
Une montée en régime qui changera les équilibres. Depuis bientôt dix ans que Carizy opère, le modèle a glissé doucement de l'intermédiation entre particuliers à une activité qui comprend un tiers de revente en BtoBtoC. Dans trois ans, la plateforme française entend réaliser autant de transactions avec des voitures d'occasion de particuliers que de professionnels.
Cette année, l'objectif a été fixé à 3 750 reventes de voitures d'occasion, "soit une croissance à deux chiffres", commente le directeur général de Carizy. Un exercice 2025 qui devrait être balisé de plusieurs nouveautés sur la plateforme, à commencer par le lancement de Moovizy.
Le système d'engagement de rachat s'active
Trois mois après avoir abordé le sujet dans nos colonnes, Yann Abrassart officialise cette solution de financement construite avec le soutien de Cofidis. Pour mémoire, elle donnera aux clients la possibilité d'étaler le règlement de leur voiture d'occasion sur une période allant jusqu'à 84 mois. Et quand bien même ils deviennent factuellement propriétaires du bien, chacun pourra activer une clause d'engagement de reprise dont le montant aura été fixé au départ.
Ces engagements de reprise sont calculés à 36 ou à 48 mois avec l'aide de la maison mère de Carizy et Autobiz. "Le montant servira à couvrir le solde du crédit, voire mieux dans certains cas", résume le directeur général. Après une phase de test sur des voitures d'occasion en provenance des professionnels, Moovizy s'ouvre aux exemplaires revendus par des particuliers.
Le tri en amont retiendra des véhicules de moins de quatre ans et moins de 75 000 km que l'inspection aura validés en bout de course. Si l'offre standard sur Carizy tourne autour de six ans et 13 500 euros de prix moyen, les voitures de Moovizy approcheront des 18 000 euros.
Là aussi, la filiale de Cofidis voit grand. "Nous savons que plus de la moitié des ventes étaient financées. Nous voulons capter ce marché. Avec Moovizy, il s'agit de passer de 15 % environ à près de 40 % de pénétration du financement dans trois ans", confie le directeur général.
Et à situation particulière, mesure particulière. Comprendre que les vues de Carizy sur le financement ne semblent pas compromettre les relations avec les pourvoyeurs professionnels. Ils privilégieraient la rotation – donc le besoin de déstocker – à la vente de services associés comme le financement, la garantie ou les frais de mise à la route que s'approprie la plateforme. Reste à savoir si cela s'inscrira dans le temps.
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