Pub : le secteur automobile se détourne un peu plus des médias traditionnels
Le marché de la publicité plurimédia vit sa renaissance. Avec un total de 7,831 milliards d’euros investis au premier semestre 2022, selon le décompte réalisé par l’institut Kantar, il n’a pas seulement retrouvé de sa superbe en progressant de 13,2 % par rapport à 2021, il dépasse déjà largement le niveau d’avant‑crise. Pour les marques, la concurrence est même plus féroce. Sur la période, 50 830 annonceurs ont été recensés au travers de l’ensemble des canaux de communication analysés par Kantar. En comparaison à l’an passé, cette liste s’est allongée de 5,5 % (+ 9,1 % vs S1 2019).
Dans cette masse, l’automobile conserve quelques positions solides. Derrière Lidl, le premier annonceur du marché tricolore, Renault retrouve la deuxième place à la faveur d’une accentuation de la pression. Mais Kantar souligne la performance particulière de Carglass qui a tout simplement signé la plus impressionnante progression parmi les plus importants annonceurs de France. « Ce semestre, l’annonceur ayant augmenté son enveloppe budgétaire de 44,1 % vs S1 2021 et affichant 2,3 fois plus de pression vs S1 2019 », pointait l’institut dans sa synthèse semestrielle.
Baisse des budgets TV
Toujours est‑il qu’en matière de communication, le secteur de l’automobile a nettement réduit la voilure sur les médias traditionnels. D’après les estimations exprimées en montant brut, les seuls constructeurs ont injecté 20,5 % de moins dans l’achat d’espaces. 1,235 milliard d’euros ont été investis par les marques automobiles au premier semestre 2022.
La radio en a fait tout particulièrement les frais. D’une année sur l’autre, l’enveloppe s’est affinée de 30,6 %. Au premier semestre, les marques ont investi 255,19 millions d’euros dans les ondes. Mais la télévision ne s’en est pas beaucoup mieux tirée. Le média préféré des annonceurs automobiles a vu ses entrées d’argent fondre de 17,7 % en comparaison au premier semestre 2021, à près de 662,28 millions d’euros.
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Avec un total de 174,76 millions d’euros bruts, la presse a été le média qui a réussi à résister davantage que les autres, tels que les bannières en ligne qui se sont effondrées de 26,9 % en montant brut à 96,09 millions d’euros. Faute de pouvoir prendre possession d’un nouveau véhicule, les Français ont tendance à se tourner vers la solution de l’entretien (lire p 78) et ce paramètre, les enseignes d’après‑vente l’ont bien intégré à leur stratégie. Les vannes de la communication s’ouvrent.
En brut, les acteurs du secteur ont déboursé 216,10 millions d’euros au premier semestre, soit 38 % de plus que l’an passé à la même époque. Plus de la moitié de cette somme a été orientée vers la télévision. En effet, 132,21 millions d’euros ont servi pour des spots sur les petits écrans, en hausse de 27,3 % sur un an. La plus forte accélération est néanmoins à mettre au crédit de la radio. Sur ce média, les professionnels de l’après‑vente ont acheté pour 76,41 millions d’euros d’espaces d’annonce, soit 69,1 % de plus qu’en 2021.
Montants en K€ | Marques automobiles | |
S1 2022 | Evol | |
Total dont | 1 235 159 | -20,5% |
Presse | 174 763 | -12,0% |
Radio | 255 190 | -30,6% |
Télévision | 662 287 | -17,7% |
Publicité extérieure | 41 533 | -16,9% |
Cinéma | 5288 | |
Internet Display | 96 099 | -26,9% |
Carglass dépasse Peugeot
Trajectoire opposée pour les marques Renault et Peugeot. Alors que la première conforte son rang de premier annonceur du secteur avec une augmentation des investissements de l’ordre de 11,2 %, la seconde abaisse les dépenses de 30,3 % sur le périmètre plurimédia traditionnel. De fait, l’écart s’est creusé entre les deux. Renault a acheté pour 228,18 millions d’euros bruts d’espaces publicitaires contre 107,32 millions d’euros pour Peugeot.
D’une grande stabilité (+ 1 %), le montant consacré par Toyota a terminé à 100,40 millions d’euros au premier semestre. Suffisant pour repasser devant Citroën sur ce périmètre. La marque aux chevrons a orienté de 27,9 % à la baisse son budget sur la période (95,39 millions d’euros). Au terme de ce premier semestre, ce n’est ni Volkswagen ni Ford qui s’empare du cinquième rang. Avec 69,07 millions d’euros bruts selon Kantar (+ 18,6 %), Fiat se hisse dans le haut du classement. Au cumul, ce top 5 totalise 600,38 millions d’euros, soit près de la moitié de ce que les marques ont consacré à l’achat d’espaces.
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En pratique, Carglass est devenu le deuxième annonceur de l’univers automobile élargi. En effet, en accroissant la pression publicitaire de 44,1 %, l’enseigne a atteint la barre des 138 millions d’euros bruts ! Définitivement, elle ne joue plus dans la même cour que ses congénères. Pour preuve, Kantar rapporte que le deuxième annonceur de la catégorie, à savoir Feu Vert, a investi 12,12 millions d’euros (+ 16,4 %), résistant à la montée en puissance de Norauto qui a dépensé 11,59 millions d’euros (+ 216,8 %). Habitué du podium, Autodistribution se contente alors de la quatrième place, à 11,54 millions d’euros, malgré une hausse de budget de 26 %.
Top 5 des annonceurs Marques automobiles | ||
Montants en K€ | S1 2022 | Evol |
Marques automobiles | 1 235 159 | 7,7% |
Renault | 228 187 | 11,2% |
Peugeot | 107 328 | -30,3% |
Toyota | 100 402 | 1,5% |
Citroën | 95 392 | -27,9% |
Fiat | 69 078 | 18,6% |
Top 5 des annonceurs après-vente | ||
Montants en K€ | S1 2002 | Evol |
Centres autos | 216 103 | 38,0% |
Carglass | 138 075 | 44,1% |
Feu Vert | 12 122 | 16,4% |
Norauto | 11 596 | 216,8% |
Autodistribution | 11 548 | 26,0% |
Oscaro.com | 6 818 | 12,7% |
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