Salon de Pékin : les distributeurs français sur place pour une opération séduction
Un tapis rouge molletonné. Pas une semaine ne se passe sans que des constructeurs, des politiques, des banquiers ou même des distributeurs ne rendent une visite de courtoisie et plus si affinités aux dirigeants chinois ou aux acteurs économiques qui investissent dans le secteur automobile.
Les Allemands jouent leur propre partition
Début avril 2024, le chancelier Olaf Scholz tenait la main des dirigeants de Mercedes, BMW et Volkswagen et allait rencontrer Xi Jinping, le président chinois.
Maintenir le dialogue, éviter la confrontation. Mais surtout, empêcher les dommages collatéraux de l’enquête organisée par la Commission européenne sur les subventions que le gouvernement chinois aurait accordées aux constructeurs automobiles.
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Clairement, les Allemands se désolidarisent des Européens et plus particulièrement de la France, accusée d’être à l’origine de cette enquête et donc des sanctions qui pourraient en découler. Résultats : la France rame à préserver des échanges sereins et multiplie les délégations.
Jean-Pierre Raffarin en tête de cortège
Cette semaine, ce sont même 90 dirigeants du secteur de la distribution automobile, de l’industrie et des services qui ont fait le déplacement, profitant du soixantième anniversaire de la reconnaissance de la République populaire de Chine par la France. Sous la houlette de Jean-Pierre Raffarin, le représentant d’Emmanuel Macron en Chine, Mobilians, la Plateforme de l’Automobile, la Fiev et la Csiam (chambre syndicale des importateurs automobiles) organisent un déplacement où plus de la moitié des plus grands groupes de distribution est représentée.
Objectif : rencontrer ces nouveaux acteurs sur le marché européen qui pourraient devenir de nouveaux partenaires des distributeurs. Une opération séduction qui s’applique également aux acteurs chinois présents dans la vallée de l’automobile de Wuhan.
À quelques jours de l’ouverture du salon automobile de Pékin, le moment est crucial. La Chine a désormais plus d’une longueur d’avance sur le marché du véhicule électrique. Même Elon Musk, patron de Tesla, a jugé qu’ils étaient les plus compétitifs au monde. Et pourtant, de l’aveu des Chinois que nous avons rencontrés, c’est bien Elon Musk qui a stimulé les ambitions locales "en entrant comme un poisson-chat dans un étang d’élevage !"
Premier marché électrique du monde
Et visiblement, ça marche. Le marché chinois de la voiture électrique dépasse désormais et de loin, le reste du monde. Toutes motorisations confondues, près de 23,6 millions de voitures ont été immatriculées en Chine. L’année dernière, le marché chinois a rattrapé et même dépassé son niveau d’avant-crise Covid.
Selon Inovev, les ventes de véhicules devraient même atteindre les 30 millions en 2025. C’est également le premier marché électrique avec 6,132 millions d’unités, soit 23,7 % des ventes et 2,735 millions de PHEV, soit 10,6 %. Mais pour le cabinet Rystad Energy, 65 % des véhicules électriques qui seront vendus dans le monde le seront en Chine, soit 11,5 millions d’unités.
La montée en puissance des constructeurs locaux
L’une des caractéristiques majeures du marché reste la part croissante des constructeurs nationaux qui détiennent désormais 55 % de part de marché, contre 40 % avant la pandémie. Désormais, BYD caracole en tête des ventes, aux côtés du groupe Volkswagen. Sur les dix premiers groupes automobiles, sept sont chinois. Mieux, ils sont devenus les premiers exportateurs dans le secteur, ravissant la place aux constructeurs japonais. Même si le classement est à relativiser puisque les constructeurs japonais, Toyota en tête, ont depuis longtemps installé des usines près de leur marché.
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Une stratégie que commencent à mettre en pratique les constructeurs chinois. BYD va construire une usine en Hongrie pour cibler le marché européen. Chery vient de faire de même en Espagne, dans une usine Nissan. SAIC, avec la marque MG, n’a pas encore communiqué de site de production, mais l’annonce devrait intervenir dans les prochains mois.
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