Le gouvernement allemand à l’écoute de son industrie automobile en crise
Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie, tente d’écoper la barque d’une industrie automobile allemande qui prend l’eau. Ce dernier a réuni les principaux acteurs nationaux du secteur pour trouver une voie de sortie. Parmi eux, Volkswagen, le groupe le plus impacté par l’effondrement de la demande en véhicules électriques. Pour rappel, cette dernière a chuté de 68,8 % au mois d’août 2024. La conséquence de la suppression des aides publiques à l’achat de véhicules à batterie.
Symbole de cette crise, la marque Volkswagen a ainsi annoncé une cure d'austérité sans précédent qui pourrait conduire à des fermetures d'usines, une première dans l'histoire du constructeur en plus de 80 ans. C'est "une bonne initiative du gouvernement fédéral de se mettre autour d'une table" pour parler de "grands défis à relever" avant de prendre "des décisions courageuses", a déclaré sur RTL-Allemagne Oliver Blume, PDG de Volkswagen, le premier constructeur automobile européen avec dix marques.
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L'échange ayant eu lieu le 23 septembre 2024, en début d’après-midi, ne devrait pas déboucher sur des annonces concrètes spectaculaires dans l'immédiat. Le cas échéant, cela relèvera de décisions prises ultérieurement par le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, a indiqué lundi un porte-parole du ministère de l'Économie. Le 21 septembre 2024, le ministre allemand de l’Économie a fait savoir sa volonté d’aider Volkswagen face au risque de fermeture de ses usines.
Les constructeurs allemands en appellent au soutien
Les constructeurs ont néanmoins exprimé un lot de revendications pour obtenir des aides d'urgence. Des "primes peuvent stimuler à court terme" les ventes de véhicules, "surtout dans les segments d'entrée de gamme", a estimé Olivier Blume. Il s'agit aussi de réfléchir à des incitations fiscales "pour les véhicules utilisés à des fins professionnelles" et les "immatriculations de véhicules électriques neufs", a ajouté le patron de Volkswagen.
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Les coûts élevés devront également être examinés, comme les prix de l'électricité, "qui jouent un rôle considérable lors de la recharge" des véhicules, a souligné Olivier Blume. Il faudra aussi "parler de la régulation du CO2 en Europe", a réclamé lundi le PDG du groupe de voitures haut de gamme Mercedes-Benz, Ola Källenius, dans le Handelsblatt. La plupart des constructeurs automobiles européens ont demandé officiellement la semaine dernière à Bruxelles des mesures d'aide urgentes pour affronter le durcissement en 2025 des normes d'émissions de CO2 qu'ils s'estiment incapables de respecter.
Un signal d'alerte dû aux faibles ventes de véhicules électriques de ces constructeurs, qui risquent par conséquent des amendes colossales de plusieurs milliards d'euros. L'industrie automobile allemande est confrontée à une crise majeure avec une production en baisse de 25 % depuis 2018, selon une étude de l'institut IW. En cause : la concurrence croissante de la Chine, qui produit désormais un tiers des véhicules mondiaux à moindre coût, et le retard technologique des constructeurs allemands dans l'électromobilité. (Avec AFP)
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