Le bonus automobile a entraîné une hausse relative des ventes de véhicules électriques depuis 2019

Alors que les professionnels sont toujours en attente du décret d'application qui instaure le nouveau bonus automobile, France Stratégie vient de publier une étude qui relativise l'impact de cette aide financière pour l'achat d'un véhicule électrique.

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L'organisme a notamment étudié l'impact du plan France Relance instauré par le gouvernement en 2020. L’objectif du plan de relance, de 100 milliards d'euros, était de retrouver à l’été 2022 le niveau de PIB d’avant-crise. Cet objectif a été atteint dès le quatrième trimestre 2021 et, en moyenne annuelle, en 2022, comme l'indique France Stratégie dans son rapport.

De nombreux secteurs en ont bénéficié dont l'automobile, au travers du pilier Écologie et de son enveloppe globale de 30 milliards d'euros. 1,6 milliard d'euros ont été dédiés au soutien des véhicules propres par le biais de trois mesures. Le renforcement du bonus automobile pour un montant de 985 millions d'euros, l'élargissement de la prime à la conversion pour 795 millions d'euros, notamment avec la restitution possible des véhicules Crit'Air 3, et les aides au déploiement de bornes de recharge sur les aires de services du domaine public pour 100 millions d'euros.

Bilan mitigé pour le bonus

L'électrification des ventes de véhicules neufs a connu une très forte accélération à partir de 2020. En effet, alors que la part des véhicules électrifiés pesait 2,1 % des ventes en 2018 et 2,8 % en 2019, ce chiffre est monté à 10,8 % en 2020 et a atteint 21,2 % en 2022. Sur le seul segment des voitures électriques, la part de marché est passée de 1,9 % en 2019 à 13,1 % en 2022.

Des hausses qui se sont produites simultanément au renforcement du bonus et à la politique d'offre des constructeurs automobiles. Mais selon France Stratégie , "il est prématuré d'attribuer aux mesures du plan de relance l'augmentation de la part de marché des véhicules électriques et hybrides à partir de 2020".

Non seulement cette augmentation s'est vérifiée dans les autres pays européens, qui n'avaient pas dédié forcément une enveloppe supplémentaire pour l'achat des motorisations électriques. Mais en plus, cette hausse est intervenue dès janvier 2020, soit plusieurs mois avant la mise en œuvre du plan France Relance.

Pour mémoire, ce dernier s'est traduit par une hausse de 1 000 euros en passant de 6 000 à 7 000 euros pour les particuliers, et par une hausse de 2 000 euros pour les entreprises (de 3 000 à 5 000 euros).

Un tiers de la baisse des émissions de CO2

En appliquant plusieurs modèles mathématiques, France Stratégie estime que la part de marché des véhicules électriques aurait progressé de 5,8 % sur cette même période, contre la hausse de 9,8 % constatée. Ainsi, le système de bonus-malus n'a pesé que 40 % de la progression de la part de marché des véhicules électriques de 2019 à 2021.

En tenant compte de la baisse des émissions de CO2 observée sur cette période, France Stratégie estime que le bonus écologique a contribué pour 36 % de la réduction moyenne des émissions de véhicules, soit une économie de 0,09 million de tonnes d'équivalent CO2 pour un budget d'un milliard d'euros. Le bonus a donc coûté aux finances publiques 600 euros par tonne de CO2 évitée.