Rentabilité réseaux 2024 : Toyota en forme, Hyundai surnage et Kia plonge

Toyota : une année dorée
Toyota confirme sa belle année 2024, avec une rentabilité de 1,4 %. La marque japonaise a ainsi vu son chiffre d’affaires progresser de 12,5 %, porté par l’ensemble des activités. Si la rentabilité des VN s’est stabilisée en 2024, celle des VO a, quant à elle, baissé en raison du contexte lié au marché.
En parallèle, le résultat de l’après‑vente progresse de 7,6 %, tandis que celui des pièces a grimpé de 7,9 %. "Nous avons par ailleurs de très bonnes relations avec notre réseau. Nous travaillons en étroite collaboration avec celui‑ci pour le lancement et la réussite des opérations que nous organisons", nous a glissé un porte‑parole de Toyota. Pour 2025, le constructeur table alors sur une progression des chiffres d’affaires et "une consolidation des fondamentaux lui permettant d’assurer un bon niveau de rentabilité".

©Toyota
Lexus : léger coup de frein
Lexus fait moins bien qu’en 2023. Le réseau de la marque japonaise a, en effet, dégagé une rentabilité de 0,6 % du chiffre d’affaires en 2024, celui‑ci enregistrant par ailleurs une hausse de 13,2 %. Une rentabilité qui a été essentiellement portée par l’activité VN, en progression de 32,5 %, et par les pièces (+17,7 %).
Selon le constructeur, les principaux enjeux sur la rentabilité de 2024 concernaient l’augmentation des taux d’intérêt et l’impact sur le financement des stocks. Cependant, Lexus espère tout de même continuer à voir son chiffre d’affaires progresser en 2025, ce qui devrait lui permettre in fine d’assurer un bon niveau de rentabilité à son réseau.

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Nissan : une année 2024 dans le flou
Si en 2023, la marque nippone maintenait la rentabilité de son réseau à 0,8 %, l’année 2024 aura été décevante, à ‑0,2 %. "C’est un tout, se désole un interlocuteur chez Nissan. Le marché du véhicule neuf a été très particulier et difficilement prévisible en 2024."
Nissan a dû se mettre en ordre de bataille au niveau des normes GSR 2 sur le premier semestre 2024 pour ensuite préparer la deuxième partie de l’année avec le facelift du Juke durant l’été, le restylage du Qashqai en septembre et le repositionnement de l’Ariya, dans un marché au ralenti.
Ainsi, sur l’année 2024, le constructeur japonais enregistre une chute de ses immatriculations de 22,2 %, à 28 371 unités. Moins de marge sur le VN et un marché VO très compliqué pour l’ensemble des réseaux en fin d’année 2024, Nissan enregistre un résultat guère satisfaisant.

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Suzuki : une rentabilité correcte
Si la rentabilité de Suzuki est moindre que celle enregistrée en 2023, elle reste malgré tout au‑dessus de 1 %, un seuil que grand nombre de marques généralistes ont peiné à atteindre cette année. "Elle tourne autour de 1,2-1,3 %", explique la marque.
Avec 24 093 immatriculations VP, Suzuki France a réalisé en 2024 sa quatrième meilleure année. Dans un marché en recul de 3,2 %, ses ventes ont progressé de 10 %, ce qui lui a permis d’atteindre une pénétration de 1,4 %, contre 1,2 % en 2023. Et si l’on inclut les transactions VU, qui sont principalement constituées des ventes de Jimny, la filiale du constructeur japonais a écoulé 26 462 véhicules.
©Le Journal de l'Automobile
Mazda : sauver les meubles
Le réseau Mazda arrive à sortir une rentabilité sur le fil en 2024 de 0,2 %, un résultat qui contraste avec celle de 1,2 % en 2023. Dans le détail, le VN représente 52 %, le VI, 33 % et l’APV, 15 %. En cause, comme chez de nombreuses marques, des ventes VN en baisse et des charges trop importantes.
"Nous devons diminuer le stock au sein du réseau pour abaisser les frais financiers et améliorer la rentabilité, explique le constructeur. Nous devons également tirer le meilleur profit possible du lancement de la Mazda6e, notre berline électrique."
Enfin, la marque compte accompagner le réseau avec une politique commerciale efficace, d’autant plus qu’en 2025, Mazda espère faire au moins le même volume de vente qu’en 2024, voire un peu mieux, malgré un contexte économique tendu et une fiscalité toujours plus contraignante.
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Hyundai : un bilan qui ne restera pas dans les annales
En 2024, Hyundai a connu une année mitigée en France avec une baisse des ventes de 8 %, atteignant 45 451 unités, soit 2,6 % de part de marché. Dans ce contexte, la rentabilité du réseau s’est contractée à 0,5 % alors qu’elle était de 1,9 % en 2023. Si les ventes aux particuliers ont progressé, représentant 3,09 % du marché et plaçant Hyundai comme la troisième marque importée, la rentabilité a été secouée en partie par la baisse des VO ; rien que sur cette activité, elle s’est contractée de 6 à 2 %.
Elle a également baissé à cause de la chute des ventes BtoB. Cette dernière est due au cycle de vie du Tucson, en attente de restylage. Malgré cette année plus tendue que les précédentes, Hyundai reste une marque de SUV, avec le Tucson et le Kona représentant respectivement 35 et 27 % des ventes.
En termes de mix énergétique, les modèles hybrides rechargeables dominent avec 48 %, suivis par les thermiques (20,8 %), les micro‑hybrides (14 %), les électriques (12 %) et les hybrides rechargeables (4,9 %).
Pour effacer 2024, Hyundai prévoit également de renforcer ses transactions VO pour arriver à un ratio d'un VN pour un VO, projette d’augmenter son volume de vente de 10 %, notamment avec l’arrivée de l’Inster et d’atteindre 30 % des immatriculations en BtoB en 2025.
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Kia : arrêt après dix ans de progression
Comme son cousin Hyundai, Kia ne gardera pas en mémoire 2024. Ou si c’est le cas, cela sera pour de mauvaises raisons. C’est, en effet, la première fois depuis 2007, année du lancement de la Cee’d, que la rentabilité du réseau sera négative. "Nous avons enregistré ‑0,4 %", commente le réseau.
Les immatriculations ont reculé de 10,8 % pour atteindre 43 861 unités. Kia a été touché sur le canal BtoB, avec notamment une contraction des réalisations sur l’hybride rechargeable, un recul des ventes électriques, sans oublier, dans une certaine mesure, l’arrêt de la Rio.
"En 2024, ce sont dix années de croissance qui se sont arrêtées, résume le réseau. Nous avons connu trois premiers trimestres assez compliqués sans réel soutien de la marque." Des moyens commerciaux ont été mis sur la table sur les trois derniers mois, mais le réseau estime que cela a été trop tard. "Nous ne courons pas après la part de marché, mais nous souhaitons une croissance saine pour notre réseau […], nous avait précisé Fabrice Martin‑Blas, directeur général de Kia France. Mais je note que la composition de cette rentabilité est en train d’évoluer. Elle porte désormais moins sur la vente de véhicules que sur l’après‑vente, ce qui est nouveau pour notre réseau, plus habitué à gagner de l’argent sur les ventes de véhicules." Kia dispose d’un parc de 340 000 unités à sept ans.
©AdobeStock-GraemeJBaty
MG : en attendant 2025
Ni le constructeur, ni le réseau n’a communiqué sur une quelconque rentabilité. Le premier indique que de nombreuses affaires étant intégrées à d’autres marques, il était difficile d’en tirer des conclusions. Mais une chose est sûre, c’est que 2024 n’a pas été un long fleuve tranquille pour le réseau.
Après une année 2023 flamboyante, il a connu des tensions avec le constructeur, conséquence d’une réduction de la gamme, du lancement en demi‑teinte de la MG3 et du manque d’investissements de la part de certains distributeurs qui ont reçu des lettres de résiliation. Néanmoins, à la fin de l’année, le dialogue s’est apaisé et la marque a repris des couleurs.
©AdobeStock-arliftatoz2205
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