En 2022, Alcopa a profité de sa maîtrise des fondamentaux

"Ce n'est pas une fin en soi, mais il est toujours appréciable d'être le leader de son secteur et de conserver son rang d'une année sur l'autre". Par ces mots, Jean-François Maréchal, le directeur général d'Alcopa, dit tout du sentiment qui l'anime à la lecture du bilan 2022 des ventes aux enchères.

Dans ce "moment particulier", comme il le décrit, il faut savoir faire preuve d'agilité et de réactivité pour relever les défis inédits auxquels l'industrie automobile est confrontée. "Notre bilan montre une certaine maîtrise de nos fondamentaux. Nous nous employons à tenir notre promesse et cela nous porte", commente-t-il encore.

En 2022, Alcopa a adjugé des voitures d'occasion pour un total de 537 millions d'euros. La maison de vente aux enchères a ainsi amélioré sa marque de 3,9 % sur un an pour rester au sommet du classement établi par le Conseil des ventes. Le groupe est ainsi parvenu à résister au retour de son principal concurrent, BCAuto Ecnhères, crédité de 527 millions d'euros d'adjudication (+7,1 %).

Baisse des volumes de ventes

Frappé par l'effet de pénurie, Alcopa a perdu du volume d'approvisionnement. Et ce n'est pas tant les nouvelles stratégies de remarketing des habituels fournisseurs que la baisse des restitutions qui a affecté les flux entrants. "Mais la professionnalisation des différentes maisons est génératrice de valeur. Le canal des enchères reste un point de comparaison pour les entreprises qui ont des VO à recommercialiser", est convaincu Jean-François Maréchal.

Les chiffres attestent de cette baisse d'activité. En un an, le nombre de voitures d'occasion adjugées est passé de 107 000 à 100 000 unités, soit 6,5 % de moins. Alcopa peut se rassurer d'une certaine manière, puisque la maison de vente a mieux tenu que ses rivaux dans ce registre. A l'exception de Mercier Automobiles qui est parvenu à un résultat identique d'une année sur l'autre.

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Autour de 80 % des produits proviennent des reprises réalisées en concession. Des véhicules dont le prix moyen a augmenté de 1 000 euros sur un an pour s'établir à 4 500 euros. A côté, les VO issus de LLD ont grimpé à 10 000 euros de moyenne (contre 7 000 euros en 2021) et ceux initialement liés à des sociétés de crédit ont pris 3 000 euros pour monter à 13 000 euros de moyenne.

65 % des VO partent à professionnel

Chaque mois, quelque 1 500 enseignes achètent au moins un véhicule chez Alcopa, selon Jean-François Maréchal. Dès lors, les professionnels ont remporté 65 % du total des mises en vente en 2022. Le directeur général précise qu'un peu plus de 20 000 véhicules d'occasion ont pris la direction d'un pays de l'UE ou extra-communautaire. "La forte appétence du marché a permis de maintenir les ventes à l'export", relève-t-il.

Une autre statistique prouve la percée d'Alcopa chez les distributeurs : le nombre de cotations réalisées sur une année. Entre 2021 et 2022, l'outil développé par le groupe a été sollicité 16,7 % plus souvent. Concrètement, au cours de l'exercice, 700 000 évaluations de reprises avaient été effectuées par les utilisateurs.

"Nous avons dû faire évoluer notre outil pour ajuster les estimations à la réalité du marché. Il n'y avait pas d'autre moyen d'aider nos partenaires à boucler les affaires. Notre revalorisation a même été plus forte que l'inflation observée pour maximiser les taux de réussite", explique Jean-François Maréchal.

Couverture des contrats de location

La logistique a été améliorée. Alcopa continue d'investir dans ses capacités de stockage aux abords de toutes les salles de ventes. Celle de Beauvais (60) illustre bien cette stratégie. Depuis sa création, il y a environ dix ans, la superficie est passée de 60 000 à 250 000 m2. Et le directeur général de confirmer que le projet de centre de reconditionnement évoqué en début d'année 2022 verra bien le jour d'ici un an.

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En parallèle, Alcopa prépare un nouveau service, qui se veut en phase avec les futures habitudes de consommation. Au travers de son outil de cotation, la maison de vente aux enchères va s'engager à couvrir les engagements de reprise à la signature d'un contrat de location longue durée par un distributeur.

"Les concessionnaires portent le risque, car les établissements financiers ne font que conseiller, rappelle Jean-François Maréchal. Nous allons donc nous positionner à leurs côtés pour leur donner une pleine visibilité sur les montants en jeu à la fin du cycle de location".

Doubler les montants adjugés de véhicules industriels

Le marché français des enchères a souri au matériel industriel. Celui-ci a progressé de 15,3 % en 2022, bouclant avec un montant adjugé de 143 millions d'euros (soit 7 % du secteur des véhicules). "La performance de nos salles a été très encourageante", rapporte le directeur général d'Alcopa.

En augmentant les cadences, il a augmenté les ventes. Sa maison a dépassé les 10 millions d'euros d'adjudication, l'an passé. "Il y a un fort potentiel et nous entendons l'exploiter", explique-t-il. Comme dans l'automobile, Alcopa veut se faire un nom chez les revendeurs de matériel. Cela passera par des promesses fortes et un démarchage de nouveaux partenaires. L'objectif de Jean-François Maréchal étant de doubler les montants sur ce segment d'ici fin 2024.