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Constructeurs

Rentabilité réseaux 2023 : des premiums pas tous logés à la même enseigne

Publié le 12 avril 2024

Par La Rédaction
5 min de lecture
Les constructeurs allemands Mercedes-Benz, BMW et Audi et le suédois Volvo ont connu des destins bien différents en 2023 sur le plan de la rentabilité de leurs réseaux de distribution français. L'année a été couverte de succès pour Mercedes-Benz, pour les autres, cela a été plus tendu.
rentabilité des réseaux mercedes volvo bmw
La rentabilité du réseau Mercedes-Benz est passée de 3, 8 % en 2022 à 3 % en 2023. ©AdobeStock/ mino21

Audi, pénurie de nouveaux modèles

 

Audi tient bon la barre en 2023 avec 49 803 immatriculations, en progression de 13 % par rapport à 2022 et une part de marché de 2,8 %. Pourtant, l’année n’a pas été des plus prolifique en matière de nouveaux produits, avec l’arrivée de seulement deux modèles.

 

La rentabilité du réseau de la marque aux anneaux avoisinerait toutefois les 2 % selon le constructeur. Côté distributeurs, les chiffres sont débattus. "Audi, je ne sais pas si nous avons touché le fond, mais là… ce n’est vraiment pas la forme pour la marque. Sans nouveaux produits, il devient difficile de tenir les objectifs. Je pense que nous payons encore le Dieselgate", glisse un concessionnaire inquiet.

 

A lire aussi : Rentabilité réseaux 2023 : une année morose chez Stellantis

 

Ce dernier constate tout de même une rentabilité de 1 % dans son groupe. Mais l’avenir pourrait être plus radieux, puisque dans son plan de reconquête annoncé en début d’année, Audi prévoit la sortie de deux nouveaux modèles, les Q6 e‑tron et A6 e‑tron, ainsi qu’un restylage pour l’A3, ce qui pourrait bien dissiper les inquiétudes des distributeurs. Audi aspire à atteindre en 2024 les 52 000 immatriculations, soit une croissance de 4,4 %, en s’appuyant notamment sur le BtoB.

Mercedes‑Benz, rentabilité en retrait par rapport à 2022

 

Bonne nouvelle année pour le réseau Mercedes‑Benz qui affiche une rentabilité de 3 % en 2023. Ce résultat reste cependant en retrait par rapport à 2022, où la moyenne s’était établie à 3,8 %. 

 

Pour autant, le réseau reste très prudent. Et les distributeurs évoquent une année très particulière chez Mercedes‑Benz, notamment à cause de la politique que l’allemand a avancée en Europe. 

 

En effet, Mercedes‑Benz estimait qu’une marque de luxe ne devait pas proposer d’animations commerciales au réseau. Une décision qui lui a coûté des parts de marché au niveau des commandes pendant le premier quadrimestre. Sans aide du constructeur de janvier à avril 2023, des volumes ont été perdus au profit de BMW qui, de son côté, a poursuivi les aides pour ses distributeurs. 

 

Mercedes‑Benz a mis quatre mois pour réagir avant de réinjecter des moyens commerciaux à partir de mai 2023, permettant la reprise des commandes. La rentabilité VN en a été affectée, contrairement à celle des services en hausse, tout comme celle concernant le véhicule d’occasion.

 

BMW et Mini, le contrat d’agent au cœur des discussions

 

©DR

 

Bien que le constructeur n’ait pas voulu nous partager la rentabilité moyenne de son réseau pour 2023, un important distributeur a tout de même rapporté au Journal de l’Automobile qu’elle devrait se situer entre 2,2 et 2,3 %. 

 

L’accélération des ventes sur le VN a tiré le résultat de 2023 vers le haut. Cependant, nous avons noté tout au long de l’année une décroissance de la rentabilité du VO. Sur l’après vente, nous avons fait une très belle année, aussi bien sur la carrosserie que sur la mécanique, notamment grâce aux actions de rappel du constructeur”, ajoute‑t‑il. 

 

De son côté, le constructeur met en exergue les bonnes relations avec son réseau de distribution, et ce, malgré la future mise en place du modèle de contrat d’agence. “Le réseau est assez stable historiquement et nous avons développé des relations de confiance avec nos concessionnaires. Nous sommes aussi en train de changer certains éléments pour le futur, avec le contrat d’agence », présente François Bruder, directeur du développement réseau chez le constructeur allemand. 

 

Même constat du côté des distributeurs qui soulignent l’accompagnement de la marque dans cette évolution majeure, Nous allons passer au contrat d’agence avec Mini au mois d’octobre, mais nous bénéficions d’un accompagnement très sérieux. Pour BMW, cela arrivera en 2026. Le constructeur ne veut pas que nous vivions ce changement comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité.

 

Volvo, une bonne année, mais…

 

2023 aura été une bonne année pour Volvo. La marque a immatriculé 14 989 véhicules, en progression de 10,9 %, soit une part de marché de 0,8 %.

 

À fin décembre 2023, les groupes de distribution enregistraient un portefeuille de 9 000 commandes, un volume assez stable par rapport à 2022. Dans ce contexte, le constructeur a communiqué sur une rentabilité de 1,7 % contre 1,8 % en prévisionnel. Si cette dernière est légèrement inférieure à celle de 2022 (1,9 %), “le chiffre d’affaires global a augmenté de 16 %, présente Volvo France. Dans le détail, le CA du VN a progressé de 10 %, celui du VO, de 1 %, du SAV, de 12,4 % et des pièces de rechange, de 17 %.” 

 

Grâce au soutien du constructeur, nous avons fait une bonne année avec des niveaux de marge commerciaux satisfaisants”, constate un distributeur parisien. 

 

2024 risque d’être un peu plus compliquée ; l’année a démarré mollement, malgré le lancement de l’EX30, qui ne bénéficie pas du bonus. “Le leasing social a quelque peu perturbé le marché et sur les deux premiers mois de l’année, les commandes ne sont pas au rendez‑vous”, poursuit un distributeur dans les Hauts‑de‑France.

 

 

Christophe Bourgeois, Jean-Baptiste Kapela, Catherine Leroy et Robin Schmidt

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