Renault annule l'introduction en Bourse d'Ampere

Le groupe Renault n'a plus besoin d'introduire en Bourse sa filiale Ampere dans laquelle sont logées toutes ses activités électriques.

Le constructeur vient d'annoncer sa décision d'annuler le processus. Non seulement ce dernier estime que les conditions actuelles des marchés financiers ne sont pas réunies mais surtout que l'amélioration de son cash-flow, plus élevé que prévu, ne rend plus indispensable cette opération.

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"En créant un business entièrement dédié aux véhicules électriques et au software, nous avons construit en un temps record une entité compétitive et agile. Nous avons une culture de start-up qui nous permet d’innover en permanence. C’est exactement ce qui permettra à Ampere de réussir dans ce nouvel environnement compétitif. Aujourd’hui, nous avons pris une décision pragmatique. Nous sommes tous concentrés sur l’exécution de notre stratégie et sur la construction de notre track-record afin de créer de la valeur pour toutes nos parties prenantes", a déclaré Luca de Meo, CEO de Renault Group et CEO d’Ampere.

Difficile valorisation

Cette introduction devait permettre au groupe de recevoir de l'argent frais pour accélérer son virage électrique, et "donner plus rapidement des dividendes aux actionnaires et au groupe", avait souligné Luca de Meo fin 2023.

Mais il lui fallait séduire la Bourse, où les constructeurs automobiles historiques font pâle figure face à leurs nouveaux concurrents électriques. Et entre les prévisions de valorisation avancées par Renault et celles anticipées par les analystes, le fossé s’était creusé.

Luca de Meo envisageait au début du mois de septembre 2023 une valorisation comprise entre huit et dix milliards d'euros. Un niveau proche de celui de la capitalisation actuelle de l'ensemble du groupe Renault (10,4 milliards d'euros).

Cet optimisme était cependant contrarié par certains analystes. Certains tablaient plutôt sur une fourchette comprise entre cinq et sept milliards d'euros. Les plus pessimistes parlaient même de trois à cinq milliards d'euros.

Ampere n'a plus besoin de la Bourse

Mais le sujet ne serait même plus le niveau de valorisation. "La performance du groupe s’améliore et par rapport aux hypothèses initiales, nos capacités de trésorerie sont en hausse. Ce qui nous donne toute la liberté dont nous avons besoin. Nous pouvons donc complètement financer l’opération", a précisé le dirigeant du constructeur lors d’un échange avec les journalistes. "Nous pouvons concentrer toute l’équipe sur l’exécution du projet."

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Ampere promet d’intégrer une gamme de sept modèles d'ici 2031. Le futur Scenic E-Tech, la Renault 5 prévue en 2024, la Renault 4 en 2025 et la nouvelle Twingo en 2026. Deux autres modèles sont prévus à partir de 2027. Ampere envisage de vendre environ 300 000 véhicules en 2025 et près d'un million en 2031, pour une part de marché autour de 10 %.

Mais Ampere va bien au-delà d’une simple gamme de véhicules électriques. L’enjeu est d’alléger toutes les structures pour pouvoir baisser les coûts.  D’ici à 2027-2028, les coûts variables entre la première et la deuxième génération de véhicules électriques du segment C seront réduits de 40 %.

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"De la même manière, nous parvenons a baisser les coûts de 40 % entre la Renault 5 et la future Twingo", précise Luca de Meo. "Nous baissons nos délais de développement et nous mettons l'innovation au cœur d'Ampere qui est l'une de nos cinq activités que sont Ampere, Horse, Alpine, Mobilize, The Futur is Neutral."

Les partenariats sont toujours possibles

Les accords signés avec les membres de l'Alliance prévoient que Nissan et Mitsubishi pouvaient investir dans Ampere. Cette possibilité est toujours prévue, ce qui aura comme conséquence une dilution des actions du groupe.

En revanche, l'accord passé avec Qualcomm Technologies était conditionné à l'introduction en Bouse d'Ampere. Pour l'instant, le constructeur ne se prononce pas sur une continuation de la participation de ce partenaire.