Les 10 points marquants du marché automobile en septembre 2024 : le plongeon continue
Pas de voyant au vert
Avec 139 003 immatriculations en septembre 2024, le marché français boit la tasse pour le cinquième mois consécutif. Il s'est encore contracté de 11,1 %. Un résultat inférieur à celui de septembre 2022 alors que le marché était en pleine tempête des semi-conducteurs. Depuis le début de l'année, il s'est vendu 1 265 904 véhicules, en repli de 1,8 %. Si le marché poursuit sur cette tendance baissière (et assez peu de voyants sont au vert pour qu'il en soit autrement), il est fort probable qu'il n'atteigne même pas les 1,7 million de véhicules à la fin de l'année. Un résultat qui le ramènerait des années en arrière.
Renault s'efface, Peugeot s'effrite
Cela secoue toujours chez les deux constructeurs français. Le numéro un français Renault enregistre une contraction de ses ventes de 4,4 % à 23 950 sur sa seule marque. Pas un seul modèle n'est dans le vert. C'est très légèrement mieux chez Peugeot qui ne baisse "que" de 1,8 % à 19 363 unités. En revanche, c'est le chaos total chez Citroën qui fond de 29,9 % à 8 868 immatriculations. La marque semble être coincée à la sixième place des marques les plus vendues, derrière Peugeot, Renault, Volkswagen (10 944), Toyota (9 640) et Dacia (9 282). Elle paie ici cash les retards de livraison de la C3. À noter que pour Dacia, le mois de septembre sera aussi vite à oublier : les immatriculations se sont effondrées de 31,5 % à 9 828.
Volkswagen et Toyota en progression
En revanche, Volkswagen est en grande forme. L'allemand se positionne ce mois-ci comme la troisième marque la plus vendue avec 10 944 unités (+13 %). Ces bons résultats permettent de compenser le retard enregistré depuis le début de l'année de -0,8 %. Toyota enregistre aussi une belle performance avec une progression de 18,8 %, soit 9 640 unités. Mais contrairement à Volkswagen, cette progression de ce mois ne fait que renforcer la très bonne santé de la marque qui, avec une croissance de 23,4 % depuis le début de l'année, s'installe durablement à la quatrième place des marques les plus vendues avec une part de marché de 7,7 %.
Des médailles en chocolat
Dans le top 5 des modèles, avec 8 549 unités, la Renault Clio enregistre une perte de 8,4 %. Mais c'est pire pour la Peugeot 208 qui s'effondre de 26,1 % à 7 254 unités. Et ce n'est pas mieux pour la troisième voiture la plus vendue, la Dacia Sandero qui se replie de 27,5 % (4 719). Au pied du classement se trouvent le Renault Captur (3 803 ; -9,1 %) et le Peugeot 2008 (3 478), l'un des rares modèles de la marque qui progresse (+13,9 %).
Du rififi chez les chinois
Mais où s'arrêtera la chute de MG ? Encensée l'année dernière, la marque sino-anglaise semble s'enfoncer un peu plus chaque mois. Les immatriculations se sont effondrées de 39,4 % pour atteindre seulement 2 020 exemplaires, alors que la MG3 portait de fortes ambitions. Depuis le début de l'année, les immatriculations reculent de 33,1 % à 13 514 unités. Chez BYD, ce n'est pas non plus un raz-de-marée. Bien que la marque soit en cours de développement, les immatriculations ne sont pas brillantes : 306 unités, soit depuis le début de l'année 2 444 voitures, ce qui représente une part de marché de 0,2 %. Quant aux autres marques, elles font de la figuration : 22 XPeng (mais la marque vient tout juste d'être lancée), 6 Lynk&Co et 2 Leapmotor. Concernant cette dernière, les choses vont très vite changer dans les mois à venir, car la marque arrive en force avec Stellantis courant octobre 2024.
L'électrique plébiscité ? Pas vraiment...
Sur le chapitre des énergies, tout part à vau-l'eau. Jadis en progression constante, l'électrique se contracte avec une baisse de 6,3 %. Mais comme c'est une baisse contenue par rapport aux autres énergies, ses 28 265 immatriculations représentent néanmoins une part de marché de 20,3 %. Si l'on reste sur les modèles électrifiés, c'est la chute libre pour les hybrides rechargeables (PHEV) qui tombent de 35,8 % à 10 075 unités. Elles ne représentent plus qu'une part de marché de 7,2 %, pas très éloignée du diesel et ses 5,8 % de pénétration (8 077 ; -39,1 %). Mais la différence entre les deux énergies est de taille ; si le diesel baisse, c'est faute de combattants, ce qui est loin d'être le cas pour le PHEV. L'essence aussi recule. Ses immatriculations dérapent de 31,9 % pour ne peser que 25,9 % de part de marché (36 046). Une baisse logique, car comme nous l'écrivons désormais depuis plusieurs mois, ce recul naturel est compensé par la très forte progression des hybrides non rechargeables (micro-hybride et FHEV), qui s'envolent de 47,5 % à 52 031 unités. À terme, cette énergie remplacera les pures thermiques. Enfin, le GPL et l'E85 ne représentent que 3,2 % de part de marché, en forte baisse après les résultats de Dacia et l'arrêt de l'E85 chez Ford.
Des flottes en rouge vif
Troisième mois consécutif de baisse pour le marché des flottes. En septembre, les immatriculations de voitures particulières et d’utilitaires légers sur les canaux BtoB (LLD, entreprises et administrations) ont plongé de 15,5 %, à 63 717 unités. Les VUL ont longtemps maintenu le marché à flots, ce n’est plus le cas (-16,5 % en septembre). La seule éclaircie du mois écoulé vient des modèles électrifiés. Les hybrides gagnent 15,8 % sur le mois, les électriques 9,4 %. Insuffisant cependant pour enrayer la chute. Depuis janvier, les flottes perdent 2,6 %, à 580 058 mises à la route. Les VP sont à -6,9 % (361 142 unités), tandis que les VUL progressent de 5,3 % (218 916 unités).
La location courte durée pour éponger les pertes
Pas un seul canal n'échappe à la morosité ambiante. Celui des particuliers s'est contracté de 9,1 % à 64 907 unités, tandis que ceux des société et administration et de la location courte durée perdent respectivement 15,5 % (21 970) et 14,2 % (20 307). Les véhicules de démonstration ne sont pas non plus dans le vert avec une baisse de 11 % (21 280). Seules les immatriculations de courte durée surnagent : +6,6 % (7 342), portées par Peugeot (+55,4 % ; 1 695, plus gros faiseur en volume, NDLR), Toyota (+55,6 % ; 588), mais surtout Opel (+166 % ; 487).
La baisse se confirme pour les utilitaires
Après un premier semestre 2024 réussi (+10,5 %), les véhicules utilitaires légers sont aujourd’hui à la peine. Ils enregistrent un deuxième mois de baisse consécutif. Un repli de 15,3 % des immatriculations vient d’être constaté en septembre (27 865 unités), dans la foulée d’un mois d’août à -12,7 % (18 964 unités). Conséquence de ce passage à vide, la hausse depuis janvier a fondu comme neige au soleil. Elle n’est plus que de 5,3 %, à 288 709 mises à la route. Il reste à présent un trimestre pour sauver les meubles et espérer faire mieux que les 378 024 immatriculations de 2023.
Rentrée solide pour les voitures d'occasion
Les ventes de voitures d'occasion ont fait un bond de 6,1 % en septembre 2024, pour s'établir à 433 700 unités. Après neuf mois d'activité, le marché français totalise alors légèrement plus de quatre millions de transactions, progressant de 4,2 % par rapport à l'an passé. La rentrée a été profitable à toutes les marques majeures, au premier rang desquelles Toyota (+15,1 %, à 16 810 VO). La fin de l'été a surtout souri aux distributeurs. Le canal BtoC a cumulé 156 128 ventes, soit 9 % de plus qu'en 2023 et une pénétration de 36 %. Il faut dire que les voitures d'occasion récentes ont été très prisées, comme en atteste les croissances de 16 % environ sur les VO de moins d'un an et celles d'un à deux ans.
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