Les 10 points marquants du marché automobile en janvier 2022 : un très mauvais démarrage
Un très mauvais début d’année
Rares étaient ceux qui croyaient à un rebond du marché automobile français en début d’année 2022. Et force est de constater qu’ils n’avaient malheureusement pas tort. Les immatriculations continuent leurs descentes aux enfers avec une chute de 18,6 %. Il s’est en effet écoulé 102 899 voitures pendant ce premier mois contre 126 381 en 2021, marché qui était lui-même en baisse de 5,8 % à la même époque comparé à 2020. La raison d’une telle défection ? Toujours la crise des semi-conducteurs qui continue à faire des ravages au sein de l’industrie automobile. Seule lueur d’espoir, un grand nombre de constructeurs annoncent des carnets de commande pleins. Certes. Mais quand les verra-t-on se transformer en livraison, et donc en immatriculations ? Difficile à dire...
Un top 5 pas en forme
Malgré une baisse de - 21,5 %, la marque Peugeot et ses 20 458 immatriculations reste leader sur le marché, suivie par Renault (15 662 ; - 17 %) et Citroën (10 600 ; - 13,9 %). Dacia, qui porte habituellement les ventes du groupe Renault dégringole ce mois-ci de 34,5 % (7 475). Elle n’est pas loin de se faire prendre sa quatrième place par Toyota (7 190 ; - 20,6 %). Enfin, pour fermer ce top 5, Volkswagen arrive à contenir la baisse (6 484 ; - 13,8 %)
Quelques marques qui sourient
Dans ce marasme, qui s’en sort ? La réponse est simple : presque personne. Rares sont en effet les marques qui réussissent à sortir la tête de l’eau. Reste le groupe Hyundai qui affiche une santé insolente, le seul à ne pas être tombé dans le rouge : le coréen a en effet immatriculé 6 846 voitures (+ 9,6 %) dont 3 513 Hyundai (+13,2 %) et 3 333 Kia (+ 6 %). Enfin, BMW ne baisse que de 0,3 %, dans un marché aussi déprimé, sauvé par Mini qui progresse de 33,7 % avec 2 281 immatriculations. Pour info, c’est presque autant que BMW (2 480 ; - 20 %). Enfin, pour être complet, même si cela porte sur des petits volumes, notons les résultats de Lexus (406 ; + 19,4 %) et d’Alpine (99 ; + 86 %).
Avec 232 immatriculations, MG enregistre une surperformance de 364 %, lié au fait que l’anglo-chinois était quasi absent l’année dernière à la même époque et surtout avec des volumes très faibles. Même explication pour Cupra (261 ; + 95 %). Quant à Mitsubishi (225 ; + 144 %), le japonais reprend des couleurs, car en janvier 2021, il faisait les frais de l’annonce de son retrait du marché européen.
Une voiture sur dix vendue est électrique
L’électrique poursuit sa percée avec une envolée à 57,9 % soit 10 217 des immatriculations. Néanmoins, malgré cette belle progression, sa part de marché reste identique à celle enregistrée sur toute l’année 2021, à savoir 10 % des ventes globales. Parmi les progressions, notons également la relative bonne santé des hybrides (22 660 ; + 12,9 %) qui couvrent 22 % de part de marché, tandis que les hybrides rechargeables marquent une pose de – 3,2 %. Avec 7 934 immatriculations, cette technologie a été dépassée ce mois-ci par les électriques et ne représente que 7,7 % des ventes. Le diesel, quant à lui, poursuit sa descente aux enfers avec une baisse de 41,1 % (18 868), soit une pénétration de 18,3 % tandis que l’essence ne se porte guère mieux. cette motorisation a baissé de 31,5 % (38 752), soit une pénétration de 37,6 %. Pour être complet, le GPL, principalement porté par Dacia, continue à séduire avec une augmentation de 32,5 %, soit 3 999 immatriculations et une part de marché de 3,9 %. Le GPL profite de prix à la pompe attractifs.
4 Peugeot dans le top 10
Renault semble avoir des soucis de production pour sa Clio. Car l’écart entre elle et la Peugeot 208 n’a jamais été aussi important. La berline du Lion a été livrée à 7 567 unités (- 4,4 %) contre 4 988 (- 21,1 %) pour celle au Losange. Elle a même failli se faire griller la priorité par le Peugeot 2008 (4 798 ; - 20,1 %). La Citroën C3 est au pied du podium (4 381 ; - 10 %), tandis que les Peugeot 3008 (3 594 ; - 26,3 %) et Renault Captur (3 593 ; - 18,6 %) se battent la cinquième place. La Dacia Sandero dégringole dans ce classement avec 3 524 (- 51,4 %). En bas de ce top 10 figurent les Peugeot 308 (2 293 ; NC %), Renault Arkana (2 267 ; NC) et Dacia Duster (2 203 ; + 7,5 %). La première voiture d’une marque importée est la Toyota Yaris Cross. Avec 2 044 immatriculations, elle supplante la Yaris (932 ; - 75,7 %), le constructeur ayant probablement mis l’accent sur sa nouveauté sur le site de Valenciennes (59).
Un VU tout aussi déprimé que le VP
Même cause, même conséquence. Crise des semi-conducteurs oblige, le marché du VUL n’est guère plus en forme que celui du VP. Avec une baisse de 18,9 %, il suit en effet la même tendance et a enregistré 28 134 immatriculations. Avec 7 897 unités (- 33,2 %), Renault reste leader sur le VUL de -3,5 tonnes, suivie par Peugeot (5 325 unités ; - 16,9 %) et Citroën (5 138 ; + 7,6 %). Ford figure à la quatrième place (1 999 ; - 21,9 %) et Mercedes (1 609 ; - 3 %) ferme ce top 5.
Le canal des particuliers en légère hausse
Sur ce début d’année, le canal des particuliers reprend un peu de vigueur, même si les volumes restent en baisse (48 375 unités et -17,7 %). 47 % des immatriculations ont été opérées auprès des clients finaux. En 2021, la moyenne annuelle s’est établie à 43,1 % et si l’on se réfère aux deux derniers mois de janvier en 2021 et 2020, la part des particuliers était à un niveau respectif de 46,5 % et de 43,5 %. Dans le détail, de nombreuses marques ont progressé sur cette clientèle à forte valeur ajoutée. Renault dépasse la part de 50,4 % de ses volumes et garde la première place sur ce segment de marché. Hyundai adresse 49,5 % de ses cartes grises, Fiat 58,5 %, et Ford (57 %). Ce qui constitue une réelle amélioration aux côtés de l’habituel champion du canal des particuliers qu’est Dacia (87,9 %).
Les sociétés trustées par Peugeot
La clientèle BtoB roule en Peugeot ! Celle-ci détient la première place sur ce canal avec une part de marché de 31,4 % et 4 214 immatriculations sur un total de 32 088 véhicules (17 904 unités pour les sociétés et 14 184 pour les loueurs longue durée). La marque adresse même plus de véhicules aux professionnels qu’aux particuliers sur ce premier mois de l’année. Citroën en troisième position sur ce segment adopte la même stratégie avec une orientation plus forte dans le canal du BtoB que dans celui des particuliers.
La misère pour les loueurs de courte durée
Décidément, les loueurs courte durée ne vont pas encore redresser la tête sur ce début d’année. Certes, la période est creuse pour les activités touristiques mais traditionnellement, les mois de janvier voient arriver le début des flottes pour ces professionnels. Sur ce mois, le volume est même tombé à son plus bas niveau : 3 204 unités (-41,9 % par rapport à janvier 2021). En 2018 et 2019, ce canal absorbait plus de 10 000 immatriculations et entre 12 et 15 % du volume mensuel.
Contraction aussi sur le VO
Mauvaise entame d'année pour le marché de l'occasion. En totalisant 440 994 transactions tous canaux confondus au cours du mois de janvier, le secteur connaît une nette contraction de 8,9 % par rapport à l'an passé. Une tendance qui trouve son origine dans la chute de volume des segments de VO les plus récents. Les véhicules de moins 6 mois et ceux de 12 à 24 mois ont respectivement perdu 41,4 % (à 13 010 unités) et 41 % (à 18 262 unités). A l'exception de Toyota (+3,6 %), Hyundai (+10,3 %) et Kia (+6,2 %) aucune des marques majeures ne s'inscrit en hausse au terme de ce premier mois d'activité. Autre fait notable, le canal professionnel cède encore du terrain au CtoC. Il n'a représenté que 33,3 % des immatriculations.
Retrouver l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion du mois de janvier 2022 dans notre Data Center.
(avec Catherine Leroy et Gredy Raffin)
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