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Constructeurs

Patrick Gourvennec, Mitsubishi Motors France : "2022 sera l'année de la reconstruction"

Publié le 14 janvier 2022

Par Christophe Bourgeois
5 min de lecture
Après l'annonce brutale de l'arrêt des investissements en Europe, puis un revirement, Mitsubishi France se prépare à accueillir deux nouveaux modèles du segment B. Annoncés pour l'année prochaine, ils permettront à la marque japonaise d'atteindre, d'ici deux ans, 10 000 ventes.
Patrick Gourvennec, à la tête de Mitsubishi Motors France, annonce que 2022 sera une année de reconstruction afin de préparer l'arrivée de nouveaux modèles en 2023.

Le Journal de l'Automobile : Comment s'est déroulée l'année 2021 pour Mitsubishi ?

Patrick Gourvennec : En juillet 2020, nous apprenions un peu abruptement que Mitsubishi gelait ses investissements en Europe. Cela a été une surprise pour tout le monde et il a fallu attendre mars 2021 pour être rassuré sur la pérennité de la présence de Mitsubishi, réalisée dans la cadre de l'Alliance. Avec le soutien de Renault, nous aurons bien dès l'année prochaine, dans l'ordre d'apparition, un modèle du segment B-SUV puis un du segment B.

 

J.A. : Avez-vous déjà les dates de commercialisation ?

P. G. : Nous aurons plus d'informations dans les semaines à venir, mais nous pouvons dès à présent parler du 1er trimestre 2023 pour le B-SUV et du second semestre pour le modèle du segment B. A l'occasion d'une prochaine communication, nous aurons également plus d'informations techniques, mais il est fort probable que nous aurons des modèles thermiques et électrifiés.

 

J.A. : Comment le réseau a-t-il vécu cette année 2021 ?

P. G. : Nous avons eu un réseau solidaire composé de 120 points de vente gérés par 88 investisseurs. Pendant cette période, ce dernier a fait le dos rond. De notre côté, nous avons soutenus financièrement nos investisseurs afin qu'ils soient en ordre de marche pour cette année et surtout pour 2023. Au-delà de l'aspect financier, nous les avons toujours informés dès que nous avions des nouvelles. Résultat, nous ne déplorons quasiment aucun départ, si ce n'est les évolutions naturelles d'un réseau ou l'arrêt des discussions avec des investisseurs qui voulaient nous accompagner juste avant de l'annonce du gel des investissements. Mais les choses évoluent, car aujourd'hui, grâce à la visibilité que nous avons sur la marque et sur le plan produit à court terme, nous sommes sur le point de signer de nouveau avec des investisseurs. Le premier couvrira la plaque nord ; il ouvrira sept points de vente au cours de l'année et je vous donnerai plus d'informations une fois le contrat finalisé. Nous sommes également en discussion avec deux acteurs pour revenir en Normandie après le départ du groupe JFC. On parle ici de cinq points de vente.

 

J.A. : Comment est composée la gamme aujourd'hui ?

P. G. : En 2021, nous avions trois modèles : la citadine Space Star, un C-SUV, l'Eclipse Cross PHEV qui a été lancé en mai, et le L200. Nous avons réalisé 3 757 ventes avec ces trois modèles dont 2 105 VP et 1 652 VU (AAA Data indique 1 967 immatriculations VP dont 1 154 Space Star, 790 Eclipse Cross et deux modèles plus commercialisés en 2021, à savoir 19 Outlander et 4 ASX, NDLR). Nous avons enregistré une baisse des commandes de 8 % par rapport à 2020.

 

J.A. : Et en 2023 ?

P. G. : Avec l'arrivée des deux nouveaux modèles sur base Renault, nous allons couvrir les principaux segments du marché français. Nous aurons quatre modèles ; nous serons en effet présents sur le segment A, avec la Space Star, le B, le B-SUV et le C-SUV avec l'Eclipse Cross qui n'a pas atteint son rythme de croisière. Et nous pensons que notre gamme s'étoffera avec d'autres modèles dans les années à venir. En revanche, pour des questions de normes antipollution et de fiscalité, le L200 ne sera plus disponible d'ici la fin de l'année. Nous en avons 900 à vendre d'ici-là.

 

J.A. : En attendant 2023 et les nouveaux modèles, comment allez-vous passer cette année 2022 ?

P. G. : 2022 sera l'année de la reconstruction. Nos distributeurs sont désormais rassurés sur le plan produit, nous allons travailler pour retrouver une dynamique commerciale en étant notamment plus offensif sur le marché du BtoB. Ce canal ne représente pour l'instant que 5,5 % de nos ventes, mais nous visons un mix de 10 % d'une manière globale et jusqu'à 20 % pour l'Eclispe Cross, qui avec sa technologie PHEV, est parfaitement adaptée à la fiscalité des entreprises. Maintenant que nous avons de la visibilité sur la gamme et surtout de la disponibilité sur les produits, nous allons rediscuter avec les loueurs qui cherchent aujourd'hui de la disponibilité et des bonnes valeurs résiduelles. En termes de volume, nous ambitionnons de vendre 4 000 véhicules mais avec l'arrivé des nouveaux produits, nous comptons en 2023 et 2024 passer le cap des 10 000 véhicules, un score que nous avions presque atteint en 2019 (7 207 immatriculations VP, source AAA Data, NDLR). Un volume de 10 000 voitures correspond au seuil de rentabilité d'un réseau comme le notre.

 

J. A. : Existe-t-il des ambitions au sein de l'Alliance de réunir la distribution Renault et Mitsubishi ?

P. G. : Non, il n'y a pas de volonté stratégique sur ce sujet. Au sein de l'Alliance, nous bénéficions d'un soutien produit, mais cela s'arrête là. Néanmoins, nous avons des groupes qui distribuent les deux marques, je pense notamment aux groupes Havard ou Daumon, les deux en région parisienne avec de très bons résultats.

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