Le leasing social a-t-il eu un impact sur les ventes de voitures électriques ?

Sur les deux premiers mois de l'année 2024, les immatriculations de voitures électriques ont progressé en France de 33,19 %, soit un volume de 45 841 unités, ce qui représente une part de marché de 17,3 %.

Mais l'évolution de l'attribution du bonus en fonction du score environnemental, la mise en place du leasing social et l'annonce mi-février 2024 de la réduction du bonus pour les voitures électriques pour les particuliers et sa suppression pour les flottes commencent à bousculer le classement des immatriculations. Qui sont les gagnants et les perdants de ces nouvelles législations ?

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Avec 80 % des dossiers issus du leasing social, Stellantis, et principalement Peugeot, prend naturellement le lead. Avec 7 544  immatriculations, très majoritairement portées par la e-208, la marque grille la priorité à Tesla. Autre point positif pour Peugeot : la part de cette motorisation dans ses immatriculations est alignée sur celle du marché des voitures électriques, en progression de 17,7 %.

Dacia boit la tasse

En revanche, Renault, mais surtout Dacia, dévissent. Si la baisse de Renault (-6,4 %) s'explique en partie par la fin de vie de la Zoe, celle de Dacia est la conséquence directe des nouvelles règles du bonus. La Spring perd en deux mois 43,3 % de ses immatriculations.

De deuxième voiture électrique la plus mise sur le marché fin décembre 2023, elle dégringole à la 5^e place du classement. Et la fiscalité risque probablement d'accentuer sa chute dans les mois à venir.

Les surprises viennent du bas du tableau. Des marques bien implantées comme Volkswagen, Hyundai ou Mini disparaissent au profit d'acteurs qui surperforment sur les deux premiers mois.

Chez BMW, les immatriculations de voitures électriques ont plus que triplé, poussées par l'iX1 (1 477 immatriculations). Fortement implantée dans les flottes, la marque allemande a anticipé la suppression du bonus pour les entreprises. En outre, iX1 bénéficie du bonus pour les particuliers.

Volvo porté par le EX30

Avec un total de 2 301 mises à la route, cette énergie couvre désormais une vente sur quatre de la marque. À titre de comparaison, l'électrique ne représente que 17,2 % des ventes chez Mercedes-Benz (967) et 11,2 % (689) chez Audi.

Très belle performance chez Volvo. La majorité de ses immatriculations en électrique converge vers un seul modèle, le EX30, qui vient tout juste d'être lancé.

Enfin, très bons résultats également chez Citroën, qui fait son entrée dans ce classement. Néanmoins, si ses immatriculations sont principalement soutenues par la ë-C4 en leasing social, cette énergie couvre seulement 6,9 % de l'ensemble de ses modèles mis à la route.

Top 10 des marques qui vendent le plus de VE (deux mois 2024)

(source : AAAData)

Peugeot e-208, numéro un

Modèle par modèle, l'effet leasing social se voit clairement dans les immatriculations. La Peugeot e-2008, qui était proposée à 99 euros/mois, caracole en tête des ventes avec 6 310 immatriculations. Même si les ventes de la Fiat 500e baissent (-8,3 %), elle se positionne en troisième position et talonne la Tesla Model Y de seulement 76 exemplaires.

Citroën bénéficie également de cette visibilité avec l'entrée dans ce classement de l'ë-C4 qui, jusqu'à peu, ne brillait pas par ses ventes. À 129 euros/mois, elle est devenue un peu plus intéressante.

En revanche, outre la Dacia Spring qui dégringole, la MG 4 paie les frais de la nouvelle politique fiscale du gouvernement avec une progression beaucoup moins forte comparée à la fin de l'année dernière.

Top 10 des modèles électriques (deux mois 2024)

(source : AAAData)

Dans les mois à venir, le classement évoluera très fortement au fur et à mesure des livraisons des véhicules vendus dans le cadre du leasing social. Pour rappel, le gouvernement avait fixé une jauge de 25 000 véhicules qui, face au succès de la mesure, est passée à 50 000 unités.

Le classement pourra également changer avec l'arrivée très attendue de la Citroën ë-C3, du Renault Scenic E-Tech et, dans une moindre mesure, du Peugeot e-3008.

En revanche, il est encore trop tôt pour connaître l'impact véritable de la baisse du bonus pour les particuliers et de sa suppression pour les entreprises sur les immatriculations de voitures électriques.