L'Alliance est morte, vive Ampere !
27 mars 1999 - 6 novembre 2023. L'Alliance Renault-Nissan, dans sa forme Schweitzerienne, est morte. "L'Alliance Renault Nissan s'arrête au 6 novembre. Donc à partir de cette date, plus aucune communication avec Nissan", est-il indiqué dans un courriel interne émanant de l'encadrement d'un service, que l'AFP a pu consulter.
Renault, Nissan et Mitsubishi "vont désormais agir de manière indépendante et en qualité de concurrents", "aucune information ne pourra plus être échangée, à l'exception de cas strictement encadrés", est-il précisé dans un autre mail, issu lui du service de formation d'un des sites de Renault.
Cette décision s'inscrit dans la réorganisation de l'Alliance Renault-Nissan – à laquelle Mitsubishi appartient depuis 2016 – annoncée au début de l'année 2023 et censée être moins fusionnelle et plus égalitaire.
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Concrètement, les entreprises ont conclu un nouvel accord de 15 ans selon lequel elles auront une "participation croisée de 15 %", alors qu'auparavant Renault détenait 43,4 % de Nissan. Elles ont aussi annoncé la fin de leur centrale d'achat commune, un changement drastique par rapport à son ancienne version, où elle occupait une place fondamentale.
Selon une source proche du dossier, qui confirme l'arrêt des bibliothèques partagées et des données entre les deux constructeurs, cette étape constitue la suite logique de la diminution de la participation de Renault dans Nissan, comme exigée par les lois anti-trust.
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"On a toujours été concurrents sur le marché, ce mot de concurrence n'est pas nouveau", a affirmé la même source, tempérant les emails. "On va vers un nouveau chapitre de l'Alliance, mais qui n'a pas la même forme", a-t-elle ajouté, récusant le terme de "divorce" brandi par les syndicats inquiets.
"On ne va pas se le cacher, là c'est un divorce qui est acté, c'est un secret de polichinelle", a affirmé à l'AFP Fabien Gloaguen, délégué syndical FO de Renault à Sandouville. "On n'est pas là pour juger la stratégie de Renault", a-t-il ajouté, mais l'évolution de l'Alliance "manque de clarté".
Le syndicaliste est notamment inquiet de "l'incertitude" qui plane autour de l'avenir des 1 400 salariés travaillant à la centrale d'achat commune ou dans les usines françaises de Renault produisant entre autres des voitures Nissan, comme à Maubeuge (59), Batilly (54) ou encore Sandouville (76).
Contacté par l'AFP, le groupe a indiqué qu'aucun collaborateur de la centrale d'achat ne serait licencié et que "la réorganisation est en cours".
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Il a réaffirmé que les véhicules dont Nissan a confié la construction à Renault continueront d'être fabriqués dans ses usines françaises, et que les constructeurs poursuivront leurs échanges de données sur leurs projets communs.
Rappelons que Nissan et Mitsubishi seront actionnaires d'Ampere, la filiale de Renault dédiée à l'électrique. Les nippons seront sans doute ensuite des clients de Horse, l'entité consacrée aux technologies thermiques et hybrides. L'histoire n'est donc pas terminée mais une page se tourne.
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