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Distribution

Décret tertiaire : les professionnels de l'automobile entrent dans l'ère de la sobriété énergétique

Publié le 23 septembre 2022

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Dans quelques jours, les professionnels devront terminer de collecter l'ensemble de leurs données de consommation de gaz et d'électricité pour les transmettre à l'Ademe. Ces relevés serviront de base pour respecter les économies d'énergie imposées par le décret tertiaire de la loi Elan.
Le décret tertiaire impose aux entreprises avec des bâtiments de plus de 1 000 m² de communiquer leurs données de consommation d'énergie avant le 10 septembre 2022, ce qui déterminera les économies à réaliser jusqu'en 2030.

Mais quel est donc ce décret tertiaire qui agite le secteur des services de l'automobile ? Signé en juillet 2019, ce dernier est issu de la loi Elan (Evolution du logement, de l'aménagement et du numérique), promulguée en novembre 2018. A cette époque, pas de pandémie, pas de problème de production, de pénurie de semi-conducteurs et encore moins de guerre en Ukraine et donc de flambée des coûts de l'énergie qui inquiète les professionnels de l'automobile.

 

Et s'engager à réduire sa consommation d'énergie pouvait paraître comme un vœu pieux. Pourtant c'est bien de sobriété énergétique dont il s'agit. Le décret oblige en effet toutes les entreprises du secteur du tertiaire, qui possèdent de bâtiments d'une superficie supérieure à 1 000 m², de réduire leur consommation d'énergie finale de -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050.

 

"Cet enjeu possède une autre résonance aujourd'hui avec un prix du kWh d'électricité qui est passé à plus de 500 euros après un pic à plus de 1 500 euros au cours de l'été alors qu'il n'était que de 70 euros, quelques mois plutôt", explique Sylvie Meran-Ifrah, directrice marketing de Sobre Energie, une entreprise qui accompagne les entreprises de Mobilians vers la sobriété énergétique de leurs bâtiments.

 

Cette transmission devra ensuite se faire chaque année afin d'évaluer les progrès réalisés Arnaud Brejot, président fondateur de Gaia Eco Systems

 

Même si ce décret rend un peu plus complexe les tâches administratives des entreprises, l'obligation ne tombe finalement pas si mal puisque le gouvernement, dans ce contexte inflationniste, a demandé aux chefs d'entreprise de se mobiliser pour réaliser 10 % d'économie sur leur consommation de gaz et d'électricité cet hiver. Répondre aux objectifs du décret tertiaire nécessite de toute façon une économie de 5 % par an pour atteindre le premier palier de 2030.

 

"Les entreprises ont jusqu’au 30 septembre 2022 pour fournir à l'Ademe, sur la plateforme Operat, toutes leurs données de consommation de gaz et d'électricité pour l'ensemble de leurs bâtiments, y compris ceux qui ne sont pas occupés", explique Arnaud Brejot, président fondateur de Gaia Eco Systems, qui accompagne également le secteur de l'automobile. "Cette transmission devra ensuite se faire chaque année afin d'évaluer les progrès réalisés."

 

Propriétaires comme bailleurs : tout le monde est concerné et seules les surfaces d'expositions éphémères sont dispensées d'un plan d'action. Pour les autres types de bâtiments, y compris ceux qui ne sont pas chauffés, ils doivent être recensés et faire l'objet d'un comptage précis.

 

Analyse de tous les relevés

 

Mais pour bien maîtriser cette notion de sobriété énergétique, il faut d'abord comprendre comment se comporte le bâtiment d'un point de vue énergétique. "Tout d'abord, l'étude commence par une analyse des factures, les relevés des compteurs mais aussi des différents capteurs. Souvent, il s'agit également de mettre en place des sous-compteurs pour notamment isoler la consommation des bureaux de celles d'une surface d'exposition ou d'un atelier par exemple", poursuit Sylvie Meran-Ifrah.

 

Il faut dire que dans la distribution et les ateliers de réparation, la consommation et l'isolation des bâtiments parfois anciens se situent à des années lumières de cette sobriété énergétique. "Des constructions sans isolation au plafond avec des hauteurs d'industriels, des toitures et des revêtements goudronnés qui peuvent générer jusqu'à 5 degrés supplémentaires de température en plus et de 2 degrés au sol sont autant de constatations qui entraînent une surconsommation au niveau de la climatisation par exemple", explique Arnaud Brejot.

 

Mais avant tout travaux de rénovation, nos deux experts estiment qu'entre 20 et 30 % de la baisse de la consommation imposée par le décret tertiaire relèvent du comportemental et des consignes simples : baisse de la température, installation de coupe-circuits pour le compresseurs, l'installation d'horloge pour l'utilisation de la VMC.

 

"Il est très important d'embarquer tous les salariés dans cette recherche d'économie et d'en faire presque un projet d'entreprise", avance la directrice du marketing de Sobre-énergie. D'autant que certains professionnels pensent que cette limite de 1 000 m² sera abaissée dans les années qui viennent, imposant les mêmes règles aux entreprises du secteur tertiaire avec des bâtiments de 500 m².

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